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3.3.4.4. Etude par zone géographique et par manuscrit

 

les manuscrits germaniques

AACHEN, Domarchiv 20

KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Saint-Georges VI

KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Augiensis LX

SANKT-GALLEN, Stiftsbibliothek 545

KLOSTERNEUBURG, Augustiner-Chorherrenstift 1013

 

les manuscrits anglo-normands

WORCESTER, Cathedral Chapter Library F. 160

CAMBRIDGE, University Library Mm.ii.9

 

les manuscrits français

EVREUX, Bibliothèque municipale L.85

METZ, Bibliothèque municipale 83

PARIS, Bibliothèque nationale de France lat 12 044

PARIS, Bibliothèque nationale de France lat 17 296

VENDÔME, Bibliothèque municipale 17 E

GRANDE-CHARTREUSE, 808

 

 

Rien n’est moins systématique que le comportement d’un manuscrit lorsqu’il s’agit de préciser la qualité du si. Si l’on excepte les manuscrits qui ne disposent d’aucun signe pour noter cette qualité – les témoins bénéventains en sont le meilleur exemple – nous n’avons rencontré aucun manuscrit dont le comportement soit absolument régulier et cohérent dans la mise en œuvre du bémol et du bécarre.

En outre, la variabilité de la notation de la qualité du si, objet de la présente section, se double d’une variabilité de la mélodie correspondante : la, si bémol, si bécarre, do. Le plus souvent, l’objet de notre observation se trouve dans la zone la plus instable de l’échelle de composition.

Aussi n’est-ce pas sans hésitation que nous proposons un résumé et des tableaux récapitulatifs après chaque manuscrit, et par modes à la fin de cette section. Les informations qu’ils contiennent doivent être lues davantage comme une tendance qui se dégage de l’interprétation de tous les cas particuliers observés. En aucun cas, elles ne sauraient être systématisées.

Les manuscrits sont groupés en trois zones géographiques principales :

– les manuscrits germaniques,

– les manuscrits anglo-normands,

– les manuscrits français[1].

 

 

les manuscrits germaniques

 

AACHEN, Domarchiv 20

 

Le manuscrit utilise le signe du bémol, mais pas le bécarre.

 

En 1er mode

Bémol habituel dans les ornements aigus du la lorsque la mélodie ne se développe pas notablement vers l’aigu.

R. Descendit de lis (17r)

A. Hodie Christus… apparuit… hodie… hodie exsultent (19v)

Le si bémol n’apparaît pas dans l’intonation ré-la-si, qui revêt la forme ré-la-do.

A. Canite tuba in Syon (10v)

R. Annuntiatum est (13v)

R. Egredietur virga… germine eius (13v)

Les versets de répons ont le si bémol dans la formule de médiante (13v).

Alternance absence/présence du bémol dirimante dans A. Obtulerunt… Dominoassi (89v).

Ceci dit, l’emploi du bémol n’est pas complétement systématisé. Ainsi, quand le bémol  est évident, comme dans le cas d’une mélodie-type déjà notée ailleurs avec le bémol, le scribe n’hésite pas à l’omettre :

A. Sunt de hic stantibus (25r) avec bémol

A. Herodes iratus (27v), sans bémol

 

En 2e mode

Le si aigu n’apparaît pas dans les antiennes O (11r-12r), mais le do.

 

En 3e mode

Quelques bémols en ornement du la ou du sol, dans certains répons :

R. Salvatorem exspectamus… humanitatis nostræ (2r)

R. Audite verbum… salvator noster (2r)

R. O magnum mysterium… admirabile (18r)

 

En 4e mode

Bémol ornement du la et du sol dans l’invitatoire Christus natus,  dans les strophes du psaume (4v), et dans l’invitatoire Ecce venit rex (6v).

Bémol dans certaines formules de répons, comme ornement du sol ou du la :

R. Suscipe verbum… Maria (7r)

R. Descendet Dominus…orietur (7v) (mais do sur abundantia)

R. Quem vidistis… dicite (17v)

En régle générale, dans les antiennes, l’ornement supérieur du la est do, comme dans le ton psalmodique.

Antiennes en «IVA» écrites en finale mi, avec un si non précisé au-dessus du la.

 

En 5e mode

Le bémol est utilisé dans les répons comme dans les antiennes.

R. Ecce Dominus veniet (4v). Le bémol est indiqué pour les deux premiers mots, puis à plusieurs reprises au cours de la pièce (Ierusalem, super): mais le scribe n’a pas jugé nécessaire de le préciser sur omnes sancti eius cum.

Dans la médiante du verset, le bémol a été omis volontairement pour signifier un si bécarre, comme le confirme sa ré-apparition à la fin du verset.

R. Hodie nobis cœlorum (17v). L’alternance bémol-bécarre propre à ce répons est délicate à interpréter. Parfois le bémol semble omis volontairement (perditum), pour signifier un bécarre, mais dans d’autres cas, il semble sous-entendu. L’interprétation pourrait gagner ici à la comparaison avec les autres manuscrits germaniques.

Dans l’antienne A. Omnis vallis (9r), il y a alternance entre bécarre et bémol. Ce dernier signe n’apparaît en effet sur le 2e si (implebitur) : répété à plusieurs reprises, puis omis à la fin de l’antienne et dans la terminaison psalmodique, où il a été jugé évident par le scribe. Pourtant, il est habituellement précisé dans le ton psalmodique des antiennes (Ponent Domino, 8v), même lorsque le si est bécarre tout au long de l’antienne. Un comportement analogue se remarque dans l’A. Haurietis aquas (13v).

 

En 6e mode

Bémol non systématiquement noté : A. O admirabile commercium (31v), R. Qui venturus est (7r).

Le 6e mode à finale do, avec si variable au grave. A. Hodie intacta (19v)… nobis… lactare .

 

En 7e mode

Un si bémol appparaît dans les répons : R. Ecce vicit leo… septem… avant dernier alleluia (89v).

Alternance explicite bémol/bécarre dans A. Urbs fortitudinis… salvator (5v).

 

En 8e mode

Le si bémol apparaît un peu avant la cadence des versets de répons.

Il apparaît exceptionnellement dans certaines antiennes : A. Astiterunt... terrae (81v). Dans les mot suivants (principes convenerunt in unum), il est omis, ainsi que dans l’incise finale (et adversus), comme, bien sûr, dans le ton psalmodique. Cette écriture laisse une ambiguïté sur la qualité des si, lorsqu’on sait que d’autres manuscrits précisent le bécarre à la fin de l’antienne.

Quelques si bémol dans les formules de répons : R. Ierusalem plantabis (5r).

Mais le plus souvent, l’ornement du la est un do.

 

 

signes

bémol, pas de bécarre

1er mode

bémol habituel sans systématisme – souvent do

2e mode

(l’ornement habituel du la est le do)

3e mode

quelques bémols ornementaux

4e mode

bémol habituel sans systématisme – souvent do

5e mode

bémol fréquent sans systématisme, alternance[2] difficile à interpréter

6e mode

bémol non systématiquement noté (considéré comme évident)

7e mode

quelques bémols ornementaux

8e mode

quelques bémols ornementaux

AACHEN, Domarchiv 20 – Tableau récapitulatif

 

Le manuscrit constitue un bon témoin, germanique et sans systématisme, pour le bémol. de nombreuses alternances restent à élucider.

 

 

KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Saint-Georges VI

 

Le manuscrit emploie le signe du bémol, de première main. Il comporte aussi parfois le signe du bécarre, mais de seconde main. Quelques bémols ont été ajoutés de seconde main. Ils visent à faciliter une lecture dans un contexte où la tradition orale commençait à faiblir.

 

En 1er mode

Bémol fréquent comme ornement aigu du la : R. Ecce apparebit (8r).

Mais parfois l’ornement est do : A. Egredietur virga (16r).

Dans l’A. Ecce nomen Domini (1r), le bémol précisé sur longinquo confirme qu’auparavant, sur venit, le si est bécarre.

L’intonation ré-la-si précise le bémol dans les A. Ave Maria (17r), Ecce veniet (4v), Leva Ierusalem (5r).

Mais une certaine fragilité apparaît au f. 48v : Au début de l’A. Simile est, on a ré-la-si bémol, au début de l’A. Quid hic statis, ré-la-do.

L’A. Obtulerunt discipuli (106v), dotée de la même intonation, est écrite en finale la, avec teneur psalmodique sur mi. L’écriture en la de cette antienne évite l’emploi du bémol dans l’intonation. Mais sur Domino, où un dièze serait nécessaire pour correspondre au bécarre des manuscrits français[3], le scribe recourt à un artifice : il décale toute l’incise d’un degré vers le bas et pose la récitation sur (cf. supra, p. 257-258).

Dans le R. Confirmatum est (24r), un bécarre de 2e main sur virginis annule l’effet du bémol noté dans l’intonation.

A. Hodie Christus (26r) : après trois bémols explicites, le copiste omet d’écrire le quatrième qui est pourtant implicite, car la mélodie répète plus ou moins les premières incises. Mais cette écriture amène une incertitude sur le dernier si de l’antienne, eu égard à sa situation en rapport avec do et aigu.

Un folio comme le 48v montre bien l’intentionalité de l’emploi du bémol et de son omission. Dans les A. Deus Deus meus, Benedictus es et Simile est, le bémol est indiqué, dans un contexte où le manuscrit l’écrit toujours. Par contre, dans l’A. Miserere mei, le contexte est différent et un peu original : en omettant le bémol, le scribe désigne un si bécarre.

 

En 2e mode

Le si aigu n’apparaît pas dans les antiennes O (18r-19r), mais le do.

 

En 3e mode

Quelques bémols apparaissent en ornement du la ou du sol, dans les répons :

R. Salvatorem exspectamus… humanitatis nostræ (2v)

R. Audite verbum… salvator noster (2v)

Mais, plus souvent, l’ornement du la est do : R. O magnum mysterium… admirabile (22v).

 

En 4e mode

Bémol comme ornement du la et du sol dans l’invitatoire Christus natus et dans l’intonation des strophes du psaume (19r).

Bémol dans certaines formules de répons, comme ornement du sol ou du la :

R. Suscipe verbum… angelum (9r)

R. Descendet Dominus…orietur (9v)

R. Iudaea… egrediemini (20v)

Mais l’ornement ordinaire du la est souvent le do :

R. Suscipe verbum… Maria (9r)

R. Descendet Dominus… abundantia (9v)

Dans les antiennes, l’ornement supérieur du la est en général do (comme dans le ton psalmodique) :

A. Rubum quem viderat… laudabilem (30r)

Mais le si bémol apparaît parfois comme ornement du la, en particulier dans la formule ré-la-si:

A. O regem cæli… stabulo (27v)

Les antiennes du timbre «IVA» sont notées en 4e mode avec finale mi. Elles comportent toujours un si bécarre dans la deuxième incise, et un do dans le ton psalmodique.

 

En 5e mode

Le bémol est utilisé dans les répons comme dans les antiennes.

Le ton psalmodique précise parfois le bémol, en particulier pour la première antienne du mode dans le manuscrit (3v). Puis la précision est omise, par exemple après l’A. Ecce iam veniet (15v).

Dans l’A. Haurietis (16r), il y a d’abord un si naturel puis un si bémol, puis un si non précisé, que l’analyse fait ressortir comme bémol implicite.

R. Ecce Dominus veniet (5r-v) : le bémol est précisé sur le premier si, puis omis comme implicite. Après un long développement aigu, la mélodie fait entendre un si de passage, à comprendre comme si bécarre (lux). Mais dès le retour au grave de la mélodie, la précision devient nécessaire et le bémol est indiqué (iherusalem). Ensuite, le si bécarre revient par omission du bémol (in aeternum), et le bémol est finalement de nouveau précisé au début de la formule conclusive (super).

Le verset stéréotypé comporte un bémol dans la clausule finale, l’apparition de ce signe confirme que les si précédents sont bécarre.

Dans le R. Hodie nobis caelorum (21v), une rare utilisation du signe du bécarre élucide l’alternance bémol-bécarre. De même, dans le R. Illuminare (31v).

 

En 6e mode

Dans l’A. O admirabile (29v), le bémol est précisé pour le premier si, omis ensuite.

Même comportement dans le R. Qui venturus (8v) et dans le R. bref Hodie scietis (20r).

 

En 7e mode

Quelques bémols sont précisés dans les répons :

R. Ecce radix… deprecabuntur (10r)

R. Vidi portam civitatis… scripta (116v)

Le bémol est employé dans l’A. Urbs fortitudinis… salvator (5v). Dans la dernière incise (quia nobiscum), le changement de plan mélodique suffit à faire comprendre qu’on est revenu dans la structure du mode avec si implicitement bécarre.

 

En 8e mode

Bémol dans le discours grave de certains répons : R. Radix Iesse: il est corrigé ensuite par un si bécarre dans les ornements du do aigu (exsurget)[4].

Dans l’A. Missus est, le bémol est employé sur Gabriel, puis omis ensuite dans l’aigu.

Le plus souvent d’ornement aigu du la est le do, et non le si.

 

 

signes

bémol (1ere main), bécarre (2e main)

1er mode

bémol fréquent – parfois do

2e mode

(l’ornement habituel du la est le do)

3e mode

quelques bémols ornementaux

4e mode

bémol fréquent sans systématisme – l’ornement est souvent do

5e mode

bémol fréquent sans systématisme

6e mode

bémol souvent omis (comme évident)

7e mode

quelques bémols ornementaux

8e mode

bémols ornementaux – l’ornement habituel du la est do

KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Saint-Georges VI – Tableau récapitulatif

 

Sa proximité mélodique avec Hartker fait de ce manuscrit l’un des témoins les plus importants – sans systématisme, toutefois – pour la qualité du si en milieu germanique.

 

 

KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Augiensis LX

 

Le manuscrit[5] emploie habituellement le signe du bémol et ignore celui du bécarre. Après un si bémol, la qualité du si est donc toujours à interpréter.

 

En 1er mode

Bémol fréquent comme ornement aigu du la lorsque la mélodie ne se développe pas notablement vers l’aigu :

A. Hodie Christus (21v) : premier si bémol omis, puis deux précisés.

R. Ecce apparebit (10r)

R. Egredietur virga (13v).

Mais parfois l’ornement est un do au lieu du si: A. Egredietur virga (15r).

Le bémol est souvent précisé dans le timbre d’antiennes Antequam convenirent… inventa (5r), mais il peut être omis : A. Sunt de hic stantibus… non gustabunt, surtout s’il a été employé dans le même contexte en voisinage immédiat : A. Ecce puer meus… electus (27v).

Dans les intonations du type Ave Maria, l’ornement supérieur du la est toujours le do, même si un si bémol est précisé juste après : R. Iste est Iohannes (27r).

 

En 2e mode

Le si aigu n’apparaît pas dans les antiennes O (16v-17r), mais le do.

 

En 3e mode

Quelques bémols apparaissent en ornement du la ou du sol, dans les répons :

R. Audite verbum… salvator noster (2v)

R. Salvatorem exspectamus… humanitatis nostræ (3v)[6]

Mais, plus souvent, l’ornement du la est un do :

R. O magnum mysterium… admirabile (19v)

 

En 4e mode

Bémol comme ornement du la et du sol dans l’invitatoire Christus natus (18v).

En général, dans les antiennes (ton psalmodique compris) comme dans les répons, l’ornement supérieur du la est do.

Les antiennes du timbre «IVA» sont notées en 4e mode avec finale mi. Elles comportent normalement un si bécarre dans la deuxième incise et un do dans le ton psalmodique[7].

 

En 5e mode

Le bémol est utilisé dans les répons comme dans les antiennes : A. Ecce iam veniet (15r).

Dans l’A. Haurietis (15r), il y a d’abord un si naturel, puis un si bémol (placé à hauteur du , d’ailleurs!), puis un si non précisé, que l’analyse fait ressortir comme bémol implicite.

L’alternance entre bémol (avec signe) et bécarre (en l’absence de signe de bémol) est très difficile à apprécier dans un répons comme R. Hodie nobis caelorum (18v).

De même l’alternance bémol-bécarre du R. Illuminare (32r), affirmée par l’ensemble de la traduction germanique, est explicite seulement à partir de gloria Domini.

Le bémol présent à la fin du verset dans la plupart des manuscrits allemands est absent ici.

 

En 6e mode

Dans l’A. O admirabile commercium (31r), le bémol noté pour le premier si, non répété ensuite. Comportement analogue dans le R. Aspiciebam in visu (3r).

Le bémol est aussi précisé dans le répons bref orné Hodie scietis (46v)

 

En 7e mode

Quelques très rares si bémols précisés dans les répons :

R. Tollite hinc… inveneritis (73v)

R. Vidi portam civitatis (103v), avec une alternance bémol-bécarre très problématique à cerner, comme sur orientemeam scriptam.

Ces exemples montrent que l’absence du bémol ne suffit pas pour exprimer un si bécarre.

L’A. Urbs fortitudinis a un premier bémol sur salvator, puis plus rien n’est précisé.

Le plus souvent l’ornement du la est le do.

 

En 8e mode

De rares si bémols apparaissent dans les antiennes et dans les répons :

A. Super solium David (9r)

A. Crastina erit… exercituum (17v), situation plus exceptionnelle

R. Ecce dies venient… suscitabo (4r)

Le plus souvent, l’ornement du la est le do, non le si.

 

 

signes

bémol, pas de bécarre

1er mode

bémol souvent précisé – souvent do

2e mode

(l’ornement habituel du la est le do)

3e mode

quelques bémols ornementaux

4e mode

bémol fréquent sans systématisme – souvent do

5e mode

bémol fréquent sans systématisme, alternance difficile à interpréter

6e mode

bémol fréquemment précisé

7e mode

rares bémols ornementaux

8e mode

quelques bémols ornementaux

KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Aug. LX – Tableau récapitulatif

 

Le manuscrit laisse de grandes ambiguïtés sur la notation de la qualité du si. Les alternances bémol/bécarre restent difficiles à interpréter.

 

 

SANKT-GALLEN, Stiftsbibliothek 545

 

Le manuscrit emploie le signe du bémol. Mais ce signe n’a pas été tracé par la même main que le reste de l’écriture musicale du manuscrit. Il nous est impossible de dire à quelle distance dans le temps se situe cette addition.

 

En 1er mode

Dans l’antienne Hodie Christus, le bémol est répété 3 fois avant d’être omis comme implicite, puis rappelé dans un contexte ambigu : exsultent (7r).

Bémol ornement courant du la dans de nombreuses formules de répons et dans les antiennes :

R. Montes Israel… ramos (18r)

A. Antequam convenirent inventa (21v)

Dans l’intonation Canite tuba, l’ornement supérieur est en général le do.

Le bémol apparaît à la médiante des versets des répons : Rorate (18r).

 

En 2e mode

Le si aigu n’apparaît pas dans les antiennes O (42v-44v), mais le do.

 

En 3e mode

Quelques bémols apparaissent en ornement du la ou du sol, dans les répons :

R. Audite verbum… salvator noster (19r)

Mais, plus souvent, l’ornement du la est un do :

R. O magnum mysterium… admirabile (51r)

 

En 4e mode

Le bémol n’est pas précisé dans l’intonation de l’invitatoire Christus natus (48v).

Dans les répons comme dans les antiennes, l’ornement supérieur du la est en général le do.

Les antiennes en «IVA» sont écrites en finale la avec si bémol explicité dans la dernière incise : A. Veni Domine et noli… tue Israel (42r).

 

En 5e mode

Le bémol est employé dans les antiennes, mais sans systématisme :

A. Ecce iam… plenitudo ( 39v)

A. Haurietis… gaudio (39v)

A. Omnis vallis (42v)

Dans le R. Hodie nobis caelorum (49r), le bémol est répété presque tout au long de la pièce, indiquant une systématisation de son chant dont on ne trouve pas l’équivalent dans les manuscrits germaniques plus anciens.

Alternance bécarre bémol dans les versets de répons : R. Obsecro V. A solis (19v-20r).

 

En 6e mode

Le bémol est en général précisé, au moins la première fois où il apparaît dans une pièce : A. Virgo hodie… verbum (56r). Ensuite, il est considéré comme évident, et donc non précisé.

 

En 7e mode

Bémol rare, dans quelques répons comme R. Tollite hinc…inveneritis (141v).

L’antienne A. Urbs fortitudinis (25v) est classée en 1er mode, avec finale la. Ceci correspondrait à un 7e mode avec si bémol constant, dans l’écriture des autres traditions. Ici comme dans le R. Hodie nobis cité juste plus haut, se manifeste une systématisation qui tend à simplifier les passages complexes.

 

En 8e mode

De rares bémols dans les antiennes et les répons :

A. Eicientes eum… adolescentis (62)

R. Ecce dies venient… suscitabo (16r)

Le plus souvent, l’ornement supérieur du la est le do, non le si.

 

 

signes

bémol tracé par une autre main que l’écriture principale

1er mode

bémol habituel sans systématisme – souvent do

2e mode

(l’ornement habituel du la est le do)

3e mode

quelques bémols ornementaux

4e mode

(l’ornement habituel du la est le do)

5e mode

bémol plus systématique que dans les autres mss. germaniques

6e mode

bémol souvent précisé

7e mode

rares bémols ornementaux

8e mode

rares bémols ornementaux

SANKT-GALLEN, Stiftsbibliothek 545 – Tableau récapitulatif

 

Un manuscrit germanique tardif, témoin d’une systématisation des choix dans les passages «difficiles».

 

 

KLOSTERNEUBURG, Augustiner Chorherrenstift 1013

 

Le manuscrit emploie le signe du bémol. Il emploie aussi, parfois, le signe du bécarre pour annuler l’effet d’un bémol précédent.

En 1er mode

Bémol fréquent comme ornement aigu du la :

R. Ecce apparebit (15r)

R. O regem celi (47r)

Bémol de règle dans la deuxième incise des antiennes du timbre Antequam convenirent (6r).

Dans l’A. Hodie Christus (33v) le bémol est précisé les deux permières fois, sous-entendu une fois, là où il est évident, puis reprécisé dans le mélisme aigu.

L’intonation du type Canite tuba est habituellement ré-la-do.

Dans certains cas, l’effet du bémol est annulé par un bécarre :

R. Descendit V. Gloria (29v, l. 3).

 

En 2e mode

Dans les antiennes O (18v-20r), l’ornement aigu du la est le do, non si.

 

En 3e mode

Quelques bémols en ornement du la ou du sol, dans certaines formules de répons :

R. Salvatorem exspectamus… humanitatis nostræ (4r)

R. Audite verbum… salvator noster (4r)

Mais souvent, l’ornement du la est un do :

R. O magnum mysterium… admirabile (22v)

 

En 4e mode

Bémol comme ornement du la et du sol dans les invitatoires Christus natus (45v) et Adoremus regem apostolorum (38r).

Dans les répons et les antiennes, l’ornement ordinaire du la est le do :

A. Rubum… laudabilem (51r).

Les antiennes du timbre «IVA» sont écrites en finale mi et teneur la.

 

En 5e mode

Le bémol apparaît autant que nécessaire dans les répons : R. Hodie nobis caelorum...nasci...regna (29r), et son effet est parfois annulé par le signe du bécarre : caelestia.

On le trouve aussi dans les antiennes : A. Ecce Dominus veniet…alleluia (5r).

Alternance bécarre-bémol dans les versets de répons. Mais ce manuscrit se comporte curieusement à l’inverse du plus grand nombre des témoins germaniques : bémol dans le corps du verset et bécarre à la fin : R. Illuminare (55r-v).

 

En 6e mode

Le bémol apparaît dans les antiennes comme dans les répons :

A. O admirabile commertium (50v)

R. Aspiciebam in visu (3v)

Il est même indiqué dans certains tons de psaume : Misericordias (30r).

 

En 7e mode

Bémol dans certaines formules de répons : R. Tollite hinc… inveneritis (16r).

Le bémol apparaît dans l’A. Urbs fortitudinis… salvator ponetur (8v), mais il n’y a pas de bécarre dans les derniéres incises.

 

En 8e mode

Le si bémol apparaît dans les antiennes et dans les répons :

A. Dicite filie Syon (5v)

R. Ecce dies venient… suscitabo (2v), Radix Iesse (25r)

Dans l’A. Missus est, le bémol est précisé sur Gabriel, puis omis ensuite dans l’aigu.

 

 

signes

bémol fréquent, bécarre plus rare

1er mode

bémol fréquent, parfois annulé par bécarre

2e mode

(l’ornement habituel du la est le do)

3e mode

quelques bémols ornementaux

4e mode

quelques bémols – l’ornement habituel du la est le do

5e mode

bémol précisé autant que nécessaire

6e mode

bémol fréquemment précisé

7e mode

bémols ornementaux

8e mode

bémols ornementaux

KLOSTERNEUBURG, Augustiner-Chorherrenstift 1013 – Tableau récapitulatif

 

Un témoin germanique important pour la précision qu’il entend apporter à la notation du si bémol et pour l’émergence du signe du bécarre.

 

 

les manuscrits anglo-normands

 

WORCESTER, Cathedral Chapter Library F. 160

 

Le manuscrit emploie le signe du bémol (pas toujours de première main, cf. 13.5), celui du bécarre plus rarement.

 

En 1er mode

Le bémol est utilisé rarement, et sans la moindre systématisation.

Il précise parfois les ornements du sol et du la :

R. O regem caeli… iacet (30)

Il n’est pas indiqué à la médiante des versets de répons.

Il apparaît parfois sous forme de clé de bémol : A. Hodie Christus (42).

Le bémol n’est jamais mentionné dans les intonations du type A. Ave Maria, mais pas non plus dans la deuxième incise des antiennes du type A. Antequam convenirent.

On peut comparer à quelques pages d’intervalle trois intonations identiques :

A. Traditor (120) et A. Posuerunt (124) sont indiquées avec la clé de si bémol

A. Mulieres (127), avec une clé d’ut.

L’absence du signe n’est donc pas significative et demande à être interprétée pour chaque cas.

Ainsi, dans le R. Confirmatum est (49), la clé de bémol qui apparaît sur le mot mysteria montre-t-elle que les si qui suivent sont bémol. Mais elle ne lève pas l’ambiguïté sur la qualité de ceux qui précédent.

 

En 2e mode

La présence d’une clé de bémol dans la première des antiennes O (mais pas dans les autres) montre que le manuscrit compend l’ornement aigu comme un si bémol : A. O sapientia… fortiter (21.2), et ne juge pas nécessaire de préciser davantage les cas similaires.

 

En 3e mode

Le bémol apparaît dans quelques répons : R. O magnum mysterium… admirabile (28).

 

En 4e mode

Bémol précisé dans les invitatoires Christus natus (27) et Beatus Stephanus (33).

Il n’est pas noté dans le R. Quem vidistis.

Aucun signe particulier n’apparaît dans le R. Ecce quomodo, pourtant sujet à oscillations du si dans la tradition française (cf. notamment Paris, BnF lat 12 044).

Le bémol a été ajouté, de seconde main, en broderie du la, dans l’A. Lumine vultus tui (33.10).

Les antiennes du timbre «IVA»sont écrites en finale la. Lorsqu’il apparaît dans la composition, le si bémol de la derniére incise est précisé : A. Rorate… germinet (17) [8].

 

En 5e mode

Le bémol est précisé sous la forme de clé de si bémol :

A. Ecce iam venit (17)

A. Haurietis aquas (17).

Dans le R. Hodie nobis caelorum (27), le signe du bémol apparaît à plusieurs reprises, de plusieurs mains successives. Après l’apparition d’une clé de do, s’il n’est pas explicité, il y a amphibologie.

Dans le R. Illuminare (53), l’effet du bémol est annulé par l’apparition de la clé de do.

Alternance bécarre bémol dans les versets de répons : R. Obsecro V. A solis (5).

 

En 6e mode

Le signe du bémol est souvent complètement ignoré dans ce mode :

A. O admirabile commercium (50).

Mais le manuscrit note le bémol sous la finale dans les antiennes écrites en finale do :

A. Hodie intacta (32).

 

En 7e mode

Le bémol est employé dans l’A. Urbs fortitudinis… salvator (5v), en alternance avec le si bécarre.

 

En 8e mode

Bémol précisé dans l’A. Dum ortus… procedentem (27).

Absent dans l’A. Super solium (12).

Bémol dans certains répons : R. Exclamantes... continuerunt (35).

 

 

signes

bémol, bécarre plus rare – rôle des clés

1er mode

bémol rare, aucune systématisation

2e mode

clé de bémol

3e mode

quelques bémols ornementaux

4e mode

peu de bémols précisés

5e mode

bémol souvent précisé, alternance plus rarement

6e mode

bémol ignoré, sauf pour préciser un ton sous la finale

7e mode

rares bémols ornementaux

8e mode

quelques bémols ornementaux

WORCESTER, Cathedral Chapter Library F. 160 – Tableau récapitulatif

 

Le manuscrit de Worcester fait un usage «minimaliste» très spécifique du bémol : il semble reposer sur une forte tradition orale qui dispense le plus souvent les chanteurs du signe.

 

 

CAMBRIDGE, University Library Mm.ii.9

 

Le bémol est essentiellement utilisé sous la forme d’une clé: il apparaît donc le plus souvent au début de la ligne, là où c’est nécessaire, puis on retourne ensuite à l’écriture plus habituelle en clé de do. Quelques rares bécarres sont employés pour annuler l’effet d’un bémol.

 

En 1er mode

L’intonation du type Canite tuba se fait par le bémol :

A. Simile est regnum (133)

A. Quid hic statis (134).

Bémol dans le cours des répons : R. In principio fecit… celum (127).

Le bémol précise la qualité du si à la médiante des versets des répons :

R. Misericordia tua V. Deus iniqui insurrexerunt in me (122)

Le passage de si bémol à si bécarre s’effectue par l’intervention de la clé de do :

R. In principio Deus… super a/quas et vidit (128).

Ou bien, plus rarement, par le signe du bécarre : R. Deduc me… inclina (264).

 

En 2e mode

Le si bémol est donné comme clé :

R. Omnis pulchritudo (268)

Lorsque c’est nécessaire, un bécarre précise la mutation du si : super (268).

Le manuscrit ne comporte pas les antiennes O, en raison d’une lacune des premiers feuillets. Mais l’imitation A. O rex gloriae (271) comporte la mention du bémol sur ascendisti.

 

En 3e mode

Bémol rare dans les répons :

R. Ego rogabo Patrem… paraclitum (275), corrigé par un bécarre : maneat: de même bémol sur Spiritum, et bécarre puis bémol sur alleluia.

 

En 4e mode

L’ornement ordinaire à l’aigu du la est le si bémol, précisé par la clef en début de ligne :

R. Dum deambularet Dominus (131).

De même dans les antiennes (en particulier la formule ré-la-si), l’ornement aigu du la est le si bémol : A. Quid vobis videtur… dicunt… quomodo (339).

Le bémol est explicité dans la dernière incise du timbre «IVA» : A. Dominus regit me (107-108).

 

En 5e mode

Alternance bécarre/bémol dans les répons :

R. Paratum cor meum… cor (clé de do, pas de signe)… psalmum dicam (clé de si bémol).

Si bémol dans la dernière formule du verset des répons.

En 6e mode

Le bémol est utilisé comme clé :

A. Malos male perdet (168)

R. Ne perdideris me (116)

Le manuscrit précise les antiennes écrites en do avec si variable sous la finale :

A. Ascendente Iesu in naviculam… discipuli (126).

 

En 7e mode

Le si bémol est précisé dans :

R. Tollite hinc… inveneritis (175)

R. Vidi portam civitatis (255).

Dans le R. Tibi laus, tibi gloria, alternance bémol/bécarre (291).

 

En 8e mode

Le si bémol est précisé dans certains contextes :

A. Operamini… perit (181)

A. Omnis sapientia… est (307)

R. Ecce Adam (130).

 

 

signes

bémol, bécarre – role prépondérant des clés

1er mode

bémol habituel, alternances souvent précisées

2e mode

bémol fréquent

3e mode

rares bémols ornementaux

4e mode

bémol habituel comme ornement du la

5e mode

alternances précisées par les clés

6e mode

clé de bémol, précision du ton plein sous la finale

7e mode

quelques bémols ornementaux

8e mode

quelques bémols ornementaux

CAMBRIDGE, University Library Mm.ii.9 – Tableau récapitulatif

 

 

les manuscrits français

 

EVREUX, Bibliothèque municipale L.85

 

Le manuscrit emploie le signe du bémol. Il utilise aussi le bécarre comme clef ou pour corriger un bémol.

 

En 1er mode

Bémol est très fréquemment noté comme ornement aigu du la :

A. Canite tuba (8r)

médiante des versets de répons : R. Canite V. Annuntiate… ter (6r)

passim dans les répons : R.  Ecce apparebit… scriptum (2r).

Mais l’usage n’est pas systématique.

 

En 2e mode

Le bémol est systématiquement noté dans le mélisme aigu des antiennes O (12v-13v).

Le R. Docebit nos (3v) est noté en finale sol avec bémol constant (clé de si bémol).

 

En 3e mode

Bémol dans la formule supra montes du R. Egredietur…et prœliabitur (10v-11r), corrigé en bécarre au début du verset Elevabitur.

 

En 4e mode

Le si bémol est ornement supérieur ordinaire du la dans les répons :

R. Suscipe verbum…Maria (2v)

R. Videbunt gentes… vocabitur (11r).

Pourtant, avant le bémol explicite sur abundantia du R. Descendet (3r), on trouve une formule voisine notée sans bémol sur orietur.

Les antiennes en «IVA» sont écrites en finale la: le signe du bémol apparaît dans la derniére incise quand il est nécessaire.

 

En 5e mode

Dans le R. Ecce veniet (4r), les premiers si (sur Dominus) ne sont pas précisés : ils sont bécarre en raison de la clé de do et du contexte. A partir de princeps, la clé de bémol explicite les si bémol jusqu’à la fin du répons.

Au début du verset, un signe du bécarre annule la clé de bémol. Le bécarre devient clé à la ligne suivante, et son effet est ensuite annulé par un bémol au début de la formule finale du verset.

 

En 6e mode

Le si bémol est précisé par la clé : R. Qui venturus (2v).

 

En 7e mode

Le R. Ecce radix Iesse (3v), qui relève du 7e mode (mais que le manuscrit classe en 8e), fait entendre un si bémol bien précisé sur deprecabuntur.

 

En 8e mode

Bémol noté dans l’A. Super solium… David (1r).

Dans l’A. Missus est, l’alternance des signes bémol et bécarre est formellement précisée.

Si bémol précisé dans certains répons : R. Tulerunt Dominum… noli (94r)

 

signes

bémol et bécarre – rôle des clés

1er mode

bémol fréquent, sans systématisme

2e mode

bémol systématiquement précisé

3e mode

quelques bémols ornementaux, alternance précisée

4e mode

bémol ornement ordinaire du la

5e mode

rôle important des clés pour préciser l’alternance

6e mode

bémol précisé par la clé

7e mode

bémols ornementaux, alternance formellement précisée

8e mode

bémols ornementaux, alternance formellement précisée

EVREUX, Bibliothèque municipale L.85 – Tableau récapitulatif

 

Un manuscrit français qui utilise les clés pour préciser le bémol et les alternances de façon presque systématique.

 

 

METZ, Bibliothèque municipale 83

 

En réalité ce manuscrit n’appartient ni à la zone française ni à la zone germanique. C’est un témoin isolé et difficilement classable. Influencé par les traditions germaniques, ce manuscrit monastique est proche de l’usage romain pour le répertoire[9], et présente en même temps des tendances françaises pour le comportement mélodique que nous étudions.

Les deux signes, bémol et bécarre, apparaissent dans la même pièce, dès la première page du manuscrit (1r.5).

Le bémol jouit d’une forte influence. En effet, à plusieurs reprises, un bécarre est précisé au début d’une pièce, lorsque le bémol est apparu dans la pièce suivante :

A. Erumpant montes (4v)

A. Omnes sitientes (3v)

Le manuscrit est fortement influencé par la tradition germanique (do ornement aigu habituel du la), ce qui réduit les possibilités de comparaison avec d’autres manuscrits français, dans lesquels cette prépondérance du do est nettement moindre.

En 1er mode

L’ornement aigu ordinaire du la est le si bémol, précisé le plus souvent :

A. Antequam convenirent inventa (25r)

L’intonation du type Canite tuba est notée ré-la-si bémol :

R. Montes israel… ramos (3r)

R. Canite tuba (17v)

A. Ecce veniet Deus (4v)

A. Canite tuba (19r)

A. Erunt prava (19r)

La médiante des versets de répons précise le si bémol (3r, dernière ligne).

 

En 2e mode

Bémol précisé à chaque fois dans le mélisme aigu des antiennes O (23r-v).

 

En 3e mode

Alternance explicite entre bécarre et bémol :

R. Audite verbum (2v)

R. Salvatorem exspectamus  corpus humilitatis nostræ  (2v)

R. O magnum… admirabile (28r)

A. Et intravit… fregit (30r) : si bémol explicité sur la quinte ré-la.

 

En 4e mode

Bémol précisé dans les invitatoires Ecce venit rex (14v) et Christus natus (26r-v), comme dans les strophes du psaume. Indiqué une ou deux fois par ligne, il n’est cependant pas précisé à chaque fois.

Le si bémol est ornement aigu du la dans l’A. Nox precessit (4r): mais dans certains cas analogues, cet ornement est do, sans doute par influence de la tradition germanique, toute proche géographiquement : invitatoire Rex noster... venite (4r).

Si bémol ornement aigu de la quinte ré-la :

R. Descendet… orietur (15v)

R. O iuda et ierusalem… egrediemini (24v)

R. Quem vidistis… dicite (27v).

Les antiennes en «IVA» sont écrites en finale la. Le bémol est mentionné dans l’incise finale quand le si y apparaît.

En 5e mode

Bémol dans la dernière formule du verset des répons, et bécarre implicite au début.

Alternance bémol/bécarre est explicite dans le R. Hodie caelorum rex (27r), sur virgine… regna celestia revocaret… salus… humano… apparuit.

Bémol explicité dans le ton psalmodique même quand le si bémol est étranger à la composition de l’antienne : A. Ecce dominus veniet (3v). Le 7e ton psalmodique, indiqué après l’A. Omnis vallis, (finale fa et dominante do), est sans doute une erreur de copiste (15v): transcription involontaire un ton plus haut liée à l’équivalence 5e-7e mode, il trahit la forte influence du si bémol.

L’apparition du bémol sur omnis mons dans l’A. Omnis vallis (15v) laisse penser que les premiers si sont bécarre. Phénomène analogue dans A. Montes et omnes colles… veni Domine.

 

En 6e mode

Le manuscrit connaît les antiennes écrites en finale do avec bémol sous la finale :

A. Erit in novissimis (4r)

A. Hodie intacta (31r)

 

En 7e mode

Alternance explicite du bémol et du bécarre dans le R. Ecce vicit leo… septem signacula (129r).

Aucun signe particulier n’apparaît dans l’A. Urbs fortitudinis (6v), mais le manuscrit porte à cet endroit des traces très nettes de grattage.

En 8e mode

Plusieurs antiennes présentent le signe du bémol :

A. Missus est Gabriel (4r* et 21r)

A. Super solium David (7r).

Alternance du bémol et du bécarre dans le R. Ecce dies venient (1r): iustum... erit faciens.

 

 

signes

bémol et bécarre

1er mode

bémol ornement habituel du la généralement précisé

2e mode

bémol précisé

3e mode

alternances bécarre/bémol formellement précisées

4e mode

bémol ornement habituel du la généralement précisé

5e mode

alternance bémol/bécarre souvent précisée

6e mode

précision du ton plein sous la finale

7e mode

alternances explicites

8e mode

alternances explicites

METZ, Bibliothéque municipale 83 – Tableau récapitulatif

 

Le manuscrit précise formellement la qualité du si dans la plupart ds cas.

 

 

PARIS, Bibliothèque nationale de France lat 12 044

 

Le manuscrit utilise abondamment les signes du bémol et du bécarre. Un usage qui laisse penser que la qualité du si est (presque?) toujours précisée par la notation.

 

En 1er mode

Le bémol est systématique dans l’intonation ré-la-si du type: R. Canite tuba (4v).

De remarquables oscillations bémol/bécarre sont précisées par la notation :

A. Obtulerunt (102v)[10]

R. Surrexit pastor (103r).

 

En 2e mode

Le bémol est systématique dans le mélisme aigu des antiennes O (6r).

 

En 3e mode

L’alternance bémol/bécarre est nettement précisée : R. Paratus esto (4v), R. Intuemini (5v), R. O magnum (8r)

 

En 4e mode

Bémol dans l’invitatoire Christus natus, antienne et strophes du psaume (7v).

Bémol en ornement du la dans les répons :

R. Iudaea et Ierusalem… egrediemini (7r-v)

R. Quem vidistis… dicite (omis sur terris comme évident, 8v)

Dans les antiennes dites en «IVA», le bémol est souvent précisé à la fin, même quand le si n’apparaît pas dans l’incise finale : A. Annuntiate populis (2v).

 

En 5e mode

L’usage abondant des signes du bémol et du bécarre à l’intérieur de la même pièce témoigne d’une forte conscience des couleurs changeantes propres à ce mode : R. Hodie nobis caelorum (8r). Mais l’abondance de précisions laisse encore une ambiguïté sur certaines absences de signe, comme dans la première partie du R. Ecce iam venit (5r) : la tradition orale l’emportait encore nettement sur les précisions de l’écrit.

L’alternance est explicite entre si bécarre et si bémol dans les versets de répons : Illuminare (26v).

 

En 6e mode

Alternance bémol/bécarre sous la finale des antiennes écrites en do :

A. Hodie intacta… lactare (bémol) … omnes (bécarre) (11r)

 

En 7e mode

Quelques alternances bémol/bécarre :

R. Ecce vicit leo… septem signacula (101r)

 

En 8e mode

Alternance bémol puis bécarre dans des contextes spécifiques :

A. Missus est (2v)

R. Radix iesse (5v)

 

 

signes

bémol et bécarre – la qualité du si est presque toujours précisée

1er mode

bémol très fréquent, alternances presque systématiquement précisées

2e mode

bémol systématique à l’aigu

3e mode

alternances nettement précisées

4e mode

bémol ornement fréquent du la

5e mode

nombreuses précisions qui laissent quelques ambiguïtés

6e mode

précision du ton plein sous la finale

7e mode

quelques alternances précisées

8e mode

quelques alternances précisées

PARIS, Bibliothèque nationale de France lat 12 044 – Tableau récapitulatif

 

L’un des manuscrits français les plus précis et systématiques dans la notation de la qualité du si.

 

 

PARIS, Bibliothèque nationale de France lat 17 296

 

Les deux signes existent, mais le signe du bécarre est plus rarement employé.

On se demande parfois si la graphie de ces signe est de première main.

Le manuscrit se caractérise par une utilisation assez aléatoire des deux signes. Le cas des incipits du 1er mode est remarquable à cet égard : quand le bémol a été donné dans la pièce complète, il est facilement omis dans les incipits de rappel.

 

En 1er mode

Le bémol est absent des intonations re-la-si : R. Confortate (3v*), A. Dies domini (11v), A. Tecum principium (25r), A. Exsultemus (26v), R. Cantabant (42r), A. Ecce veniet (84r*), A. Egredietur virga (84r*).

Mais il est présent dans les intonations de la pièce complète : A. Ecce veniet (4v), R. Confortate (15v), A. Egredietur virga (16v): ou dans les passages parallèles de même mélodie : A. Leva (5r), R. Canite tuba (12r), R. Montes israel… ramos (12v), A. Canite tuba (13r).

Au f° 120v, deux antiennes se suivent, avec une intonation identique, du typé ré-la-si : Mittens hec et Appropinquabat autem: dans la première, le bémol est noté, dans la seconde, il ne l’est pas.

Le bémol est absent à la médiante du verset du R. Montes Israel (12v), mais il est noté à la médiante du verset Dixerunt impii du R. Viri impii (123v-124r).

 

En 2e mode

Dans les antiennes O (13v-14r), toutes copiées de la même main, l’emploi du bémol (de première main) est irrégulier : mentionné dans les deux premières (O sapientia, O Adonay), puis dans les cinquième, sixième, septième et neuvième, il est omis dans la troisième et la huitième (O radix Iesse, O virgo virginum), tandis qu’une erreur manifeste de copie affecte le mélisme aigu de la quatrième O clavis... nemo claudit.

 

En 3e mode

Le si bémol est précisé dans quelques répons : R. Salvatorem (3r), R. Audite verbum (3r), R. Intuemini… ingreditur… salvandas (13r).

 

En 4e mode

Le si bémol est précisé dans les répons :

R. Hierusalem cito… quare merore… consiliarius (6r-v)

R. Quem vidistis… salvatorem (21r)

Mais il est absent dans certains cas où la précision serait bienvenue : A. Rubum… laudabilem (44r).

Dans le R. Ecce quomodo (134v), le bémol n’est pas précisé sur viri iusti tolluntur, mais il l’est à la ligne suivante sur a facie iniquitatis, formule mélodiquement très proche. Il est possible que cette différence de traitement soit due à l’intervention d’un passage par le do aigu qui appelle presque nécessairement un si bécarre. D’ailleurs, dans le R. Sicut ovis (135v), la formule dum male tractaretur (identique à viri iusti tolluntur) porte explicitement le bémol.

Pour la juste réalisation de la qualité du si en 4e mode, le scribe semble donc compter davantage sur la mémoire du chanteur que sur les indications du manuscrit.

 

En 5e mode

Les versets des répons commencent par le si naturel et se terminent par le si bémol.

Alternance explicite du bémol et du bécarre dans le corps des répons :

R. Hodie nobis caelorum… nasci/hominem (20v)

Bémol précisé dans l’A. Ecce venit plenitudo.

Bémol omis dans l’A. Haurietis, où il est pourtant attesté par une large tradition manuscrite[11]. L’enchaînement des deux antiennes a peut-être dispensé le scribe d’une indication qui lui paraissait évidente.

 

En 6e mode

Le manuscrit évite les antiennes écrites en do avec si mobile sous la finale.

Il préfère les classer en 8e mode : Ascendente Iesu (52r): voire en 3e : Serve nequam (327r)[12].

Le caractère structurel du bémol est trahi par l’empressement du copiste. Au f° 43v, dans l’A. O admirabile commercium, à partir de semine : le bémol a été mis au début de la ligne après la clef, alors qu’il ne sert pas, puisque le si n’est plus entendu. Ce bémol superflu est consciencieusement annulé par un bécarre au début de l’antienne suivante.

 

En 7e mode

Un si bémol est précisé sur septem dans le R. Ecce vicit leo (140r).

Dans l’A. Urbs fortitudinis, le scribe évite d’avoir à écrire l’alternance bémol/bécarre, en commençant l’antienne en 1er mode (clé de fa, intonation ré-la), et terminant en clé de do, finale sol.

Nous pouvons interpréter ce fait de deux manières :

– soit il s’agit d’une simplification théorique, du genre de celle que nous avons remarquée à Saint-Gall au xvie siècle (cf. plus haut):

– soit le scribe fait davantage confiance à la mémoire des chanteurs qu’aux indications musicales du manuscrit et pense que ceux-ci sauront entonner la juste qualité du degré mobile.

 

En 8e mode

Le bémol est précisé dans les antiennes :

A. Super solium David (8v, mais pas sur l’incipit situé au f° 84r)

A. Dum ortus… a patre (19v)

A. Hodie celesti sponso… ad regales (48).

Le bémol apparaît aussi dans les répons :

R. Ierusalem plantabis (7v)

R. Virgo Israel… tuas (12v).

L’alternance si bémol si bécarre est parfois explicite, comme dans A. Astiterunt (130v).

Intéressante «modulation» dans la litanie conclusive de l’office du matin du Jeudi saint : bémol dans l’intonation ré-la-si, qui devient un peu plus loin sol-ré-mi.[13]

 

 

signes

bémol, bécarre plus rare, incertitude sur la main qui les a tracés

1er mode

bémol ornement fréquent du la

2e mode

emploi irrégulier du bémol

3e mode

quelques bémols ornementaux précisés

4e mode

quelques bémols ornementaux précisés, jugement difficile

5e mode

plusieurs alternances sont précisées

6e mode

la notation du bémol apparaît superflue dans ce mode
jamais de sous-finale mobile

7e mode

quelques bémols ornementaux

8e mode

quelques bémols ornementaux, quelques alternances explicites

PARIS, Bibliothèque nationale de France lat 17 296 – Tableau récapitulatif

 

Le manuscrit fait un usage assez aléatoire des deux signes du bémol et du bécarre, signe probable d’une tradition orale forte. Les indications sont insuffisantes pour élucider de nombreux contextes, alors que le manuscrit dispose des moyens de le faire.

 

 

VENDÔME, Bibliothèque municipale 17 E

 

Le manuscrit emploie les signes du bémol et du bécarre.

 

En 1er mode

Les pièces sont le plus souvent écrites en clé de si bémol.

En particulier, l’intonation du type ré-la-si est ainsi affectée du bémol :

R. Montes Israel… ramos (76v)

A. Dies Domini (88v)

A. Canite tuba (89r)

Mais l’usage de la graphie du bémol ne semble pas être totalement systématisé :

dans l’A. Puer iesus (113v), le bémol est omis, dans le passage parallèle de l’A. Simile est regnum (149v), il est explicité.

Les versets de répons font appel au si bémol à la médiante.

Alternance explicite bémol/bécarre dans le R. Tria sunt munera (120v).

 

En 2e mode

Dans les antiennes O, écrites en clé de fa, la ligne qui contient le mélisme aigu est écrite avec la clé de si bémol.

 

En 3e mode

Le R. Salvatorem exspectamus (74v) explicite plusieurs bémols, sur corpus humilitatis nostræ… claritatis suae. Au début du verset, un bécarre précise la nouvelle qualité du si.

L’alternance entre bémol et bécarre en fin du R. Audite verbum… noster adveniet (75r).

 

En 4e mode

De nombreuses piéces sont écrites en clé de si bémol.

Le bémol est explicité – aprés une clé de do – dans l’invitatoire Christus natus (101r).

La clé de si bémol montre que les si aigu du R. Quem vidistis sont bémols (102v).

Le bémol précise le si dans l’ornementation des récitations sur la : R. Aegypte noli flere (85v).

Quand l’aigu du la appelle un si bécarre, parfaitement explicité dans la notation :

R. Rex noster… Christus (83r).

Le si bémol est mentionné à la fin des antiennes en «IVA» quand c’est nécessaire :

A. Exspectabo Dominum… ipse est (79v)

 

En 5e mode

Le bémol apparaît à la fin de l’A. Ecce iam venit, précisant le si de suum (93v), mais la clé reste do, phénomène rare.

Dans l’antienne suivante, Haurietis aquas (93v), c’est une clé de si bémol qui précise les si de gaudio et fontibus: elle annule l’effet de la clé de do initiale. Le ton psalmodique qui suit est écrit en teneur si bémol (erreur de copiste ou adaptation particulière pour cette antienne un peu spéciale?).

Alternance bémol/bécarre explicite dans certains répons :

R. Hodie nobis caelorum… quia salus (102r)

Le bémol apparaît à la formule finale des versets de répons (cf. R. Hodie nobis caelorum, 102r-v).

 

En 6e mode

Le manuscrit connaît les antiennes en finale do avec si mobile sous la finale :

A. Hodie intacta (108v)

 

En 7e mode

L’alternance bémol/bécarre de l’A. Urbs fortitudinis (83r), est assurée par le changement de clé : si bémol puis do.

Le si bémol apparaît sur deprecabuntur dans le R. Ecce radix Iesse (86v).

Par contre, il n’y a aucune mention du bémol dans le R. Ecce vicit leo (205v).

 

En 8e mode

La première ligne de l’A. In illa die (77r) est en clé de si bémol. Ce manuscrit est un des très rares témoins de cette version.

Alternance du si bémol et du si bécarre dans les répons :

R. Ierusalem plantabis (81v)

R. Radix Iesse (91r)

Le bémol est explicité dans l’A. Erat Ioseph (113v).

 

 

signes

bémol et bécarre – rôle important des clés

1er mode

bémol ornement fréquent du la, précision non systématique

2e mode

bémol précisé par la clé

3e mode

quelques bémols ornementaux, alternance claire par bécarre

4e mode

bémol ornement ordinaire du la, alternance claire par bécarre

5e mode

jeu des clés de si bémol et de do

6e mode

précision du ton plein sous la finale

7e mode

quelques bémols ornementaux

8e mode

bémols ornementaux

VENDÔME, Bibliothèque municipale 17 E – Tableau récapitulatif

 

Un témoin français qui précise bien, mais sans systématisme, la qualité du si.

 

 

GRANDE-CHARTREUSE, 808

 

Le manuscrit posséde les signes du bémol et du bécarre. Il en fait une utilisation abondante, surtout pour le bémol.

 

En 1er mode

Les intonations du type Canite tuba sont notées avec le bémol :

A. Gaude et laetare (10v)

R. Montes Israel… ramos (8v)

Les versets de répons portent le bémol à la médiante.

Même dans l’A. Obtulerunt (122v), qui présente un bécarre dans de nombreux manuscrits sur Dominus, tous les si sont bémol[14].

L’alternance bécarre/bémol est explicitement notée dès l’A. Ecce nomen domini (1r).

 

En 2e mode

Le bémol est explicité dans toutes les antiennes O (18r-19r).

 

En 3e mode

Un rare exemple d’antienne contenant un si bémol, corrigé plus loin par le bécarre :

A. Quis ex vobis… nonne… deserto (148v)

Plusieurs bémols dans les R. Ecce virgo… dicit Dominus (2r), R. Salvatorem exspectamus (4r) : corpusnostrae… corpori claritatis.

 

En 4e mode

Le bémol est noté dans l’invitatoire Christus natus et aussi dans les strophes du psaume (24r).

Le si bémol est explicitement l’ornement aigu du la dans les répons :

R. Confortamini… nolite… Deus… vos (2r-v)

Les antiennes en «IVA» sont écrites en finale la. Le bémol est précisé dans la dernière incise lorsque c’est nécessaire.

 

En 5e mode

Le si bécarre (implicite) est constant dans l’A. Omnis vallis (17v)

Passage du si bécarre (implicite) au si bémol explicite : A. Haurietis aquas (19v).

Alternance bémol/bécarre dans le R. Ecce iam venit (26v), qui reprend largement les formules du R. Hodie nobis caelorum[15].

Alternance explicite bécarre-bémol dans les versets de répons.

 

En 6e mode

Le manuscrit ne connaît pas d’antiennes en finale do avec sous finale mobile.

Il classe l’A. Ascendente Iesu en 1er mode, et – seul parmi tous les manuscrits consultés  – l’A. Serve nequam en 2e mode.

Cette tendance simplificatrice trahit une forme de théorisation ordonnée à la pratique, analogue à celle que nous avons rencontrée pour Obtulerunt en 1er mode.

 

En 7e mode

Alternance explicite bémol/bécarre : R. Ecce vicit leo… septem signacula (121v).

 

En 8e mode

Alternance bémol/bécarre dans plusieurs antiennes et répons :

– explicitement, dans l’A. Propter nimiam (39v)

– implicitement pour le si bécarre, dans le R. In principio (25r).

Cas exceptionnel dans l’ensemble des manuscrits consultés, l’A. In illa die présente l’alternance explicite montes (bémol) / fluent (bécarre) (4v).

 

 

signes

bémol et bécarre utilisés abondamment

1er mode

bémol ornement ordinaire du la, avec tendance à systématiser

2e mode

bémol explicité

3e mode

de rares bémols ornement, alternance par bécarre

4e mode

bémol ornement ordinaire du la

5e mode

alternances bémol/bécarre presque toujours explicitées

6e mode

pas d’antiennes avec sous finale mobile

7e mode

quelques bémols ornementaux, alternances explicitées

8e mode

bémols ornementaux, l’alternance n’est pas toujours explicitée

GRANDE-CHARTREUSE, 808 – Tableau récapitulatif

 

Un témoin précieux et pratiquement systématique de la qualité du si en milieu français. L’intérêt en est toutefois amoindri par la tendance à simplifier les passages difficiles.

 

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[1] Auxquels se trouve rattaché le lotharingien Metz, BM 83.

[2] Dans ces tableaux récapitulatifs, le mot «alternance» a toujours le sens d’alternance entre si bémol et si bécarre, qu’elle soit précisée ou non dans la notation.

[3] Cf. Paris, BnF lat 12044 et Metz, BM 83.

[4] Dans le cas de cette montée du grave vers l’aigu, le grattage perceptible dans le manuscrit, entre Radix Iesse et qui exsurget, est éloquent.

[5] Le manuscrit comporte plusieurs paginations. Nous renvoyons à la foliotation en chiffres arabes qui se trouve en bas des pages.

[6] Dans les deux cas, le bémol est est d’une autre main que la notation.

[7] A plusieurs reprises, on trouve un bémol dans la première ou la deuxième incise de ces antiennes: Ecce veniet Dominus, Egredietur Dominus et Rorate (15r). Comme la différence psalmodique est d’une autre main que l’écriture, à moins d’une erreur de copiste, toujours possible, il faut peut-être y voir le vestige d’une tentative de classer ces antiennes en 1er mode.

[8] Par contre le bémol ajouté au début de l’antienne Syon noli (9) semble une distraction du copiste qui l’a placé trop tôt : il est en effet incohérent avec le parallèle Syon renovaberis (13) et l’autre incipit Syon noli (20).

[9] R.-J. Hesbert, CAO 5, 451.

[10] S. Zippe, «Die Formel in den Gesängen des gregorianischen Messproprium», BzG 32 (2001), 29-56.

[11] L’expérience montre que, sans bémol, l’antienne Haurietis présente des difficultés d’intonation quasi insurmontables pour les chanteurs d’aujourd'hui: or, elle correspond à un contexte mélodique unique dans le répertoire.

[12] Phénomène qui se rattache à une évolution modale par descente de la finale.

[13] Un tel phénomène est fréquent dans les répertoires limousins du xiie s. Remerciements à Mme Colette.

[14] On peut donc affirmer avec certitude que le scribe de Paris, BnF lat 12 044 et celui de Grande Chartreuse 808 entendaient faire chanter cette antienne de façon différente. Le caractère très original de ce passage aura été «gommé» par le copiste/théoricine chartreux, conformément aux exigences simplificatrices des règles liturgiques de l’Ordre.

[15] On se souvient que les livres de chant des Chartreux, à la suite des diocèses de la région de Lyon, bannissent autant que possible les pièces d’origine non scripturaire, parmi lesquelles de nombreuses pièces du temps de l’Avent et de Noël.

 

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