KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Saint-Georges VI
KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Augiensis LX
SANKT-GALLEN, Stiftsbibliothek 545
KLOSTERNEUBURG, Augustiner-Chorherrenstift 1013
WORCESTER, Cathedral Chapter Library F. 160
CAMBRIDGE, University Library Mm.ii.9
EVREUX,
Bibliothèque municipale L.85
METZ, Bibliothèque municipale 83
PARIS,
Bibliothèque nationale de France lat 12 044
PARIS,
Bibliothèque nationale de France lat 17 296
VENDÔME,
Bibliothèque municipale 17 E
Rien n’est moins systématique que le comportement d’un manuscrit lorsqu’il s’agit de préciser la qualité du si. Si l’on excepte les manuscrits qui ne disposent d’aucun signe pour noter cette qualité – les témoins bénéventains en sont le meilleur exemple – nous n’avons rencontré aucun manuscrit dont le comportement soit absolument régulier et cohérent dans la mise en œuvre du bémol et du bécarre.
En outre, la variabilité de la notation de la qualité du si, objet de la présente section, se double d’une variabilité de la mélodie correspondante : la, si bémol, si bécarre, do. Le plus souvent, l’objet de notre observation se trouve dans la zone la plus instable de l’échelle de composition.
Aussi n’est-ce pas sans hésitation que nous proposons un résumé et des tableaux récapitulatifs après chaque manuscrit, et par modes à la fin de cette section. Les informations qu’ils contiennent doivent être lues davantage comme une tendance qui se dégage de l’interprétation de tous les cas particuliers observés. En aucun cas, elles ne sauraient être systématisées.
Les manuscrits sont groupés en trois zones géographiques principales :
– les manuscrits germaniques,
– les manuscrits anglo-normands,
– les manuscrits français[1].
Le manuscrit utilise le signe du bémol, mais pas le bécarre.
Bémol habituel dans les ornements aigus du la lorsque la mélodie ne se développe pas notablement vers l’aigu.
R. Descendit de cœlis (17r)
A. Hodie Christus… apparuit… hodie… hodie exsultent (19v)
Le si bémol n’apparaît pas dans l’intonation ré-la-si, qui revêt la forme ré-la-do.
A. Canite tuba in Syon (10v)
R. Annuntiatum est (13v)
R. Egredietur virga… germine eius (13v)
Les versets de répons ont le si bémol dans la formule de médiante (13v).
Alternance absence/présence du bémol dirimante dans A. Obtulerunt… Domino… assi (89v).
Ceci dit, l’emploi du bémol n’est pas complétement systématisé. Ainsi, quand le bémol est évident, comme dans le cas d’une mélodie-type déjà notée ailleurs avec le bémol, le scribe n’hésite pas à l’omettre :
A. Sunt de hic stantibus (25r) avec bémol
A. Herodes iratus (27v), sans bémol
Le si aigu n’apparaît pas dans les antiennes O (11r-12r), mais le do.
Quelques bémols en ornement du la ou du sol, dans certains répons :
R. Salvatorem exspectamus… humanitatis nostræ (2r)
R. Audite verbum… salvator noster (2r)
R. O magnum mysterium… admirabile (18r)
Bémol ornement du la et du sol dans l’invitatoire Christus natus, dans les strophes du psaume (4v), et dans l’invitatoire Ecce venit rex (6v).
Bémol dans certaines formules de répons, comme ornement du sol ou du la :
R. Suscipe verbum… Maria (7r)
R. Descendet Dominus…orietur (7v) (mais do sur abundantia)
R. Quem vidistis… dicite (17v)
En régle générale, dans les antiennes, l’ornement supérieur du la est do, comme dans le ton psalmodique.
Antiennes en «IVA» écrites en finale mi, avec un si non précisé au-dessus du la.
Le bémol est utilisé dans les répons comme dans les antiennes.
R. Ecce Dominus veniet (4v). Le bémol est indiqué pour les deux premiers mots, puis à plusieurs reprises au cours de la pièce (Ierusalem, super): mais le scribe n’a pas jugé nécessaire de le préciser sur omnes sancti eius cum.
Dans la médiante du verset, le bémol a été omis volontairement pour signifier un si bécarre, comme le confirme sa ré-apparition à la fin du verset.
R. Hodie nobis cœlorum (17v). L’alternance bémol-bécarre propre à ce répons est délicate à interpréter. Parfois le bémol semble omis volontairement (perditum), pour signifier un bécarre, mais dans d’autres cas, il semble sous-entendu. L’interprétation pourrait gagner ici à la comparaison avec les autres manuscrits germaniques.
Dans l’antienne A. Omnis vallis (9r), il y a alternance entre bécarre et bémol. Ce dernier signe n’apparaît en effet sur le 2e si (implebitur) : répété à plusieurs reprises, puis omis à la fin de l’antienne et dans la terminaison psalmodique, où il a été jugé évident par le scribe. Pourtant, il est habituellement précisé dans le ton psalmodique des antiennes (Ponent Domino, 8v), même lorsque le si est bécarre tout au long de l’antienne. Un comportement analogue se remarque dans l’A. Haurietis aquas (13v).
Bémol non systématiquement noté : A. O admirabile commercium (31v), R. Qui venturus est (7r).
Le 6e mode à finale do, avec si variable au grave. A. Hodie intacta (19v)… nobis… lactare .
Un si bémol appparaît dans les répons : R. Ecce vicit leo… septem… avant dernier alleluia (89v).
Alternance explicite bémol/bécarre dans A. Urbs fortitudinis… salvator (5v).
Le si bémol apparaît un peu avant la cadence des versets de répons.
Il apparaît exceptionnellement dans certaines antiennes : A. Astiterunt... terrae (81v). Dans les mot suivants (principes convenerunt in unum), il est omis, ainsi que dans l’incise finale (et adversus), comme, bien sûr, dans le ton psalmodique. Cette écriture laisse une ambiguïté sur la qualité des si, lorsqu’on sait que d’autres manuscrits précisent le bécarre à la fin de l’antienne.
Quelques si bémol dans les formules de répons : R. Ierusalem plantabis (5r).
Mais le plus souvent, l’ornement du la est un do.
signes |
bémol, pas de bécarre |
1er mode |
bémol habituel sans systématisme
– souvent do |
2e mode |
(l’ornement habituel du la est le do) |
3e mode |
quelques bémols ornementaux |
4e mode |
bémol habituel sans systématisme
– souvent do |
5e mode |
bémol fréquent sans
systématisme, alternance[2] difficile à interpréter |
6e mode |
bémol non systématiquement noté
(considéré comme évident) |
7e mode |
quelques bémols ornementaux |
8e mode |
quelques bémols ornementaux |
AACHEN, Domarchiv 20 – Tableau récapitulatif
Le manuscrit constitue un bon témoin, germanique et sans systématisme, pour le bémol. de nombreuses alternances restent à élucider.
Le manuscrit emploie le signe du bémol, de première main. Il comporte aussi parfois le signe du bécarre, mais de seconde main. Quelques bémols ont été ajoutés de seconde main. Ils visent à faciliter une lecture dans un contexte où la tradition orale commençait à faiblir.
Bémol fréquent comme ornement aigu du la : R. Ecce apparebit (8r).
Mais parfois l’ornement est do : A. Egredietur virga (16r).
Dans l’A. Ecce nomen Domini (1r), le bémol précisé sur longinquo confirme qu’auparavant, sur venit, le si est bécarre.
L’intonation ré-la-si précise le bémol dans les A. Ave Maria (17r), Ecce veniet (4v), Leva Ierusalem (5r).
Mais une certaine fragilité apparaît au f. 48v : Au début de l’A. Simile est, on a ré-la-si bémol, au début de l’A. Quid hic statis, ré-la-do.
L’A. Obtulerunt discipuli (106v), dotée de la même intonation, est écrite en finale la, avec teneur psalmodique sur mi. L’écriture en la de cette antienne évite l’emploi du bémol dans l’intonation. Mais sur Domino, où un dièze serait nécessaire pour correspondre au bécarre des manuscrits français[3], le scribe recourt à un artifice : il décale toute l’incise d’un degré vers le bas et pose la récitation sur ré (cf. supra, p. 257-258).
Dans le R. Confirmatum est (24r), un bécarre de 2e main sur virginis annule l’effet du bémol noté dans l’intonation.
A. Hodie Christus (26r) : après trois bémols explicites, le copiste omet d’écrire le quatrième qui est pourtant implicite, car la mélodie répète plus ou moins les premières incises. Mais cette écriture amène une incertitude sur le dernier si de l’antienne, eu égard à sa situation en rapport avec do et ré aigu.
Un folio comme le 48v montre bien l’intentionalité de l’emploi du bémol et de son omission. Dans les A. Deus Deus meus, Benedictus es et Simile est, le bémol est indiqué, dans un contexte où le manuscrit l’écrit toujours. Par contre, dans l’A. Miserere mei, le contexte est différent et un peu original : en omettant le bémol, le scribe désigne un si bécarre.
Le si aigu n’apparaît pas dans les antiennes O (18r-19r), mais le do.
Quelques bémols apparaissent en ornement du la ou du sol, dans les répons :
R. Salvatorem exspectamus… humanitatis nostræ (2v)
R. Audite verbum… salvator noster (2v)
Mais, plus souvent, l’ornement du la est do : R. O magnum mysterium… admirabile (22v).
Bémol comme ornement du la et du sol dans l’invitatoire Christus natus et dans l’intonation des strophes du psaume (19r).
Bémol dans certaines formules de répons, comme ornement du sol ou du la :
R. Suscipe verbum… angelum (9r)
R. Descendet Dominus…orietur (9v)
R. Iudaea… egrediemini (20v)
Mais l’ornement ordinaire du la est souvent le do :
R. Suscipe verbum… Maria (9r)
R. Descendet Dominus… abundantia (9v)
Dans les antiennes, l’ornement supérieur du la est en général do (comme dans le ton psalmodique) :
A. Rubum quem viderat… laudabilem (30r)
Mais le si bémol apparaît parfois comme ornement du la, en particulier dans la formule ré-la-si:
A. O regem cæli… stabulo (27v)
Les antiennes du timbre «IVA» sont notées en 4e mode avec finale mi. Elles comportent toujours un si bécarre dans la deuxième incise, et un do dans le ton psalmodique.
Le bémol est utilisé dans les répons comme dans les antiennes.
Le ton psalmodique précise parfois le bémol, en particulier pour la première antienne du mode dans le manuscrit (3v). Puis la précision est omise, par exemple après l’A. Ecce iam veniet (15v).
Dans l’A. Haurietis (16r), il y a d’abord un si naturel puis un si bémol, puis un si non précisé, que l’analyse fait ressortir comme bémol implicite.
R. Ecce Dominus veniet (5r-v) : le bémol est précisé sur le premier si, puis omis comme implicite. Après un long développement aigu, la mélodie fait entendre un si de passage, à comprendre comme si bécarre (lux). Mais dès le retour au grave de la mélodie, la précision devient nécessaire et le bémol est indiqué (iherusalem). Ensuite, le si bécarre revient par omission du bémol (in aeternum), et le bémol est finalement de nouveau précisé au début de la formule conclusive (super).
Le verset stéréotypé comporte un bémol dans la clausule finale, l’apparition de ce signe confirme que les si précédents sont bécarre.
Dans le R. Hodie nobis caelorum (21v), une rare utilisation du signe du bécarre élucide l’alternance bémol-bécarre. De même, dans le R. Illuminare (31v).
Dans l’A. O admirabile (29v), le bémol est précisé pour le premier si, omis ensuite.
Même comportement dans le R. Qui venturus (8v) et dans le R. bref Hodie scietis (20r).
Quelques bémols sont précisés dans les répons :
R. Ecce radix… deprecabuntur (10r)
R. Vidi portam civitatis… scripta… (116v)
Le bémol est employé dans l’A. Urbs fortitudinis… salvator (5v). Dans la dernière incise (quia nobiscum), le changement de plan mélodique suffit à faire comprendre qu’on est revenu dans la structure du mode avec si implicitement bécarre.
Bémol dans le discours grave de certains répons : R. Radix Iesse: il est corrigé ensuite par un si bécarre dans les ornements du do aigu (exsurget)[4].
Dans l’A. Missus est, le bémol est employé sur Gabriel, puis omis ensuite dans l’aigu.
Le plus souvent d’ornement aigu du la est le do, et non le si.
signes |
bémol (1ere main), bécarre (2e main) |
1er mode |
bémol fréquent – parfois do |
2e mode |
(l’ornement habituel du la est le do) |
3e mode |
quelques bémols ornementaux |
4e mode |
bémol fréquent sans
systématisme – l’ornement est souvent do |
5e mode |
bémol fréquent sans
systématisme |
6e mode |
bémol souvent omis (comme évident) |
7e mode |
quelques bémols ornementaux |
8e mode |
bémols ornementaux – l’ornement habituel du la est do |
KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Saint-Georges VI – Tableau récapitulatif
Sa proximité mélodique avec Hartker fait de ce manuscrit l’un des témoins les plus importants – sans systématisme, toutefois – pour la qualité du si en milieu germanique.
Le manuscrit[5] emploie habituellement le signe du bémol et ignore celui du bécarre. Après un si bémol, la qualité du si est donc toujours à interpréter.
Bémol fréquent comme ornement aigu du la lorsque la mélodie ne se développe pas notablement vers l’aigu :
A. Hodie Christus (21v) : premier si bémol omis, puis deux précisés.
R. Ecce apparebit (10r)
R. Egredietur virga (13v).
Mais parfois l’ornement est un do au lieu du si: A. Egredietur virga (15r).
Le bémol est souvent précisé dans le timbre d’antiennes Antequam convenirent… inventa (5r), mais il peut être omis : A. Sunt de hic stantibus… non gustabunt, surtout s’il a été employé dans le même contexte en voisinage immédiat : A. Ecce puer meus… electus (27v).
Dans les intonations du type Ave Maria, l’ornement supérieur du la est toujours le do, même si un si bémol est précisé juste après : R. Iste est Iohannes (27r).
Le si aigu n’apparaît pas dans les antiennes O (16v-17r), mais le do.
Quelques bémols apparaissent en ornement du la ou du sol, dans les répons :
R. Audite verbum… salvator noster (2v)
R. Salvatorem exspectamus… humanitatis nostræ (3v)[6]
Mais, plus souvent, l’ornement du la est un do :
R. O magnum mysterium… admirabile (19v)
Bémol comme ornement du la et du sol dans l’invitatoire Christus natus (18v).
En général, dans les antiennes (ton psalmodique compris) comme dans les répons, l’ornement supérieur du la est do.
Les antiennes du timbre «IVA» sont notées en 4e mode avec finale mi. Elles comportent normalement un si bécarre dans la deuxième incise et un do dans le ton psalmodique[7].
Le bémol est utilisé dans les répons comme dans les antiennes : A. Ecce iam veniet (15r).
Dans l’A. Haurietis (15r), il y a d’abord un si naturel, puis un si bémol (placé à hauteur du ré, d’ailleurs!), puis un si non précisé, que l’analyse fait ressortir comme bémol implicite.
L’alternance entre bémol (avec signe) et bécarre (en l’absence de signe de bémol) est très difficile à apprécier dans un répons comme R. Hodie nobis caelorum (18v).
De même l’alternance bémol-bécarre du R. Illuminare (32r), affirmée par l’ensemble de la traduction germanique, est explicite seulement à partir de gloria Domini.
Le bémol présent à la fin du verset dans la plupart des manuscrits allemands est absent ici.
Dans l’A. O admirabile commercium (31r), le bémol noté pour le premier si, non répété ensuite. Comportement analogue dans le R. Aspiciebam in visu (3r).
Le bémol est aussi précisé dans le répons bref orné Hodie scietis (46v)
Quelques très rares si bémols précisés dans les répons :
R. Tollite hinc… inveneritis (73v)
R. Vidi portam civitatis (103v), avec une alternance bémol-bécarre très problématique à cerner, comme sur orientem… eam scriptam.
Ces exemples montrent que l’absence du bémol ne suffit pas pour exprimer un si bécarre.
L’A. Urbs fortitudinis a un premier bémol sur salvator, puis plus rien n’est précisé.
Le plus souvent l’ornement du la est le do.
De rares si bémols apparaissent dans les antiennes et dans les répons :
A. Super solium David (9r)
A. Crastina erit… exercituum (17v), situation plus exceptionnelle
R. Ecce dies venient… suscitabo (4r)
Le plus souvent, l’ornement du la est le do, non le si.
signes |
bémol, pas de bécarre |
1er mode |
bémol souvent précisé –
souvent do |
2e mode |
(l’ornement habituel du la est le do) |
3e mode |
quelques bémols ornementaux |
4e mode |
bémol fréquent sans
systématisme – souvent do |
5e mode |
bémol fréquent sans
systématisme, alternance difficile à interpréter |
6e mode |
bémol fréquemment précisé |
7e mode |
rares bémols ornementaux |
8e mode |
quelques bémols ornementaux |
KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Aug. LX – Tableau récapitulatif
Le manuscrit laisse de grandes ambiguïtés sur la notation de la qualité du si. Les alternances bémol/bécarre restent difficiles à interpréter.
Le manuscrit emploie le signe du bémol. Mais ce signe n’a pas été tracé par la même main que le reste de l’écriture musicale du manuscrit. Il nous est impossible de dire à quelle distance dans le temps se situe cette addition.
Dans l’antienne Hodie Christus, le bémol est répété 3 fois avant d’être omis comme implicite, puis rappelé dans un contexte ambigu : exsultent (7r).
Bémol ornement courant du la dans de nombreuses formules de répons et dans les antiennes :
R. Montes Israel… ramos (18r)
A. Antequam convenirent inventa (21v)
Dans l’intonation Canite tuba, l’ornement supérieur est en général le do.
Le bémol apparaît à la médiante des versets des répons : Rorate (18r).
Le si aigu n’apparaît pas dans les antiennes O (42v-44v), mais le do.
Quelques bémols apparaissent en ornement du la ou du sol, dans les répons :
R. Audite verbum… salvator noster (19r)
Mais, plus souvent, l’ornement du la est un do :
R. O magnum mysterium… admirabile (51r)
Le bémol n’est pas précisé dans l’intonation de l’invitatoire Christus natus (48v).
Dans les répons comme dans les antiennes, l’ornement supérieur du la est en général le do.
Les antiennes en «IVA» sont écrites en finale la avec si bémol explicité dans la dernière incise : A. Veni Domine et noli… tue Israel (42r).
Le bémol est employé dans les antiennes, mais sans systématisme :
A. Ecce iam… plenitudo ( 39v)
A. Haurietis… gaudio (39v)
A. Omnis vallis (42v)
Dans le R. Hodie nobis caelorum (49r), le bémol est répété presque tout au long de la pièce, indiquant une systématisation de son chant dont on ne trouve pas l’équivalent dans les manuscrits germaniques plus anciens.
Alternance bécarre bémol dans les versets de répons : R. Obsecro V. A solis (19v-20r).
Le bémol est en général précisé, au moins la première fois où il apparaît dans une pièce : A. Virgo hodie… verbum (56r). Ensuite, il est considéré comme évident, et donc non précisé.
Bémol rare, dans quelques répons comme R. Tollite hinc…inveneritis (141v).
L’antienne A. Urbs fortitudinis (25v) est classée en 1er mode, avec finale la. Ceci correspondrait à un 7e mode avec si bémol constant, dans l’écriture des autres traditions. Ici comme dans le R. Hodie nobis cité juste plus haut, se manifeste une systématisation qui tend à simplifier les passages complexes.
De rares bémols dans les antiennes et les répons :
A. Eicientes eum… adolescentis (62)
R. Ecce dies venient… suscitabo (16r)
Le plus souvent, l’ornement supérieur du la est le do, non le si.
signes |
bémol tracé par une autre main que
l’écriture principale |
1er mode |
bémol habituel sans systématisme
– souvent do |
2e mode |
(l’ornement habituel du la est le do) |
3e mode |
quelques bémols ornementaux |
4e mode |
(l’ornement habituel du la est le do) |
5e mode |
bémol plus systématique que dans les
autres mss. germaniques |
6e mode |
bémol souvent précisé |
7e mode |
rares bémols ornementaux |
8e mode |
rares bémols ornementaux |
SANKT-GALLEN, Stiftsbibliothek 545 – Tableau récapitulatif
Un manuscrit germanique tardif, témoin d’une systématisation des choix dans les passages «difficiles».
Le manuscrit emploie le signe du bémol. Il emploie aussi, parfois, le signe du bécarre pour annuler l’effet d’un bémol précédent.
Bémol fréquent comme ornement aigu du la :
R. Ecce apparebit (15r)
R. O regem celi (47r)
Bémol de règle dans la deuxième incise des antiennes du timbre Antequam convenirent (6r).
Dans l’A. Hodie Christus (33v) le bémol est précisé les deux permières fois, sous-entendu une fois, là où il est évident, puis reprécisé dans le mélisme aigu.
L’intonation du type Canite tuba est habituellement ré-la-do.
Dans certains cas, l’effet du bémol est annulé par un bécarre :
R. Descendit V. Gloria (29v, l. 3).
Dans les antiennes O (18v-20r), l’ornement aigu du la est le do, non si.
Quelques bémols en ornement du la ou du sol, dans certaines formules de répons :
R. Salvatorem exspectamus… humanitatis nostræ (4r)
R. Audite verbum… salvator noster (4r)
Mais souvent, l’ornement du la est un do :
R. O magnum mysterium… admirabile (22v)
Bémol comme ornement du la et du sol dans les invitatoires Christus natus (45v) et Adoremus regem apostolorum (38r).
Dans les répons et les antiennes, l’ornement ordinaire du la est le do :
A. Rubum… laudabilem (51r).
Les antiennes du timbre «IVA» sont écrites en finale mi et teneur la.
Le bémol apparaît autant que nécessaire dans les répons : R. Hodie nobis caelorum...nasci...regna (29r), et son effet est parfois annulé par le signe du bécarre : caelestia.
On le trouve aussi dans les antiennes : A. Ecce Dominus veniet…alleluia (5r).
Alternance bécarre-bémol dans les versets de répons. Mais ce manuscrit se comporte curieusement à l’inverse du plus grand nombre des témoins germaniques : bémol dans le corps du verset et bécarre à la fin : R. Illuminare (55r-v).
Le bémol apparaît dans les antiennes comme dans les répons :
A. O admirabile commertium (50v)
R. Aspiciebam in visu (3v)
Il est même indiqué dans certains tons de psaume : Misericordias (30r).
Bémol dans certaines formules de répons : R. Tollite hinc… inveneritis (16r).
Le bémol apparaît dans l’A. Urbs fortitudinis… salvator ponetur (8v), mais il n’y a pas de bécarre dans les derniéres incises.
Le si bémol apparaît dans les antiennes et dans les répons :
A. Dicite filie Syon (5v)
R. Ecce dies venient… suscitabo (2v), Radix Iesse (25r)
Dans l’A. Missus est, le bémol est précisé sur Gabriel, puis omis ensuite dans l’aigu.
signes |
bémol fréquent, bécarre plus rare |
1er mode |
bémol fréquent, parfois
annulé par bécarre |
2e mode |
(l’ornement habituel du la est le do) |
3e mode |
quelques bémols ornementaux |
4e mode |
quelques bémols – l’ornement habituel
du la est le do |
5e mode |
bémol précisé autant que
nécessaire |
6e mode |
bémol fréquemment précisé |
7e mode |
bémols ornementaux |
8e mode |
bémols ornementaux |
KLOSTERNEUBURG, Augustiner-Chorherrenstift 1013 – Tableau récapitulatif
Un témoin germanique important pour la précision qu’il entend apporter à la notation du si bémol et pour l’émergence du signe du bécarre.
Le manuscrit emploie le signe du bémol (pas toujours de première main, cf. 13.5), celui du bécarre plus rarement.
Le bémol est utilisé rarement, et sans la moindre systématisation.
Il précise parfois les ornements du sol et du la :
R. O regem caeli… iacet (30)
Il n’est pas indiqué à la médiante des versets de répons.
Il apparaît parfois sous forme de clé de bémol : A. Hodie Christus (42).
Le bémol n’est jamais mentionné dans les intonations du type A. Ave Maria, mais pas non plus dans la deuxième incise des antiennes du type A. Antequam convenirent.
On peut comparer à quelques pages d’intervalle trois intonations identiques :
A. Traditor (120) et A. Posuerunt (124) sont indiquées avec la clé de si bémol
A. Mulieres (127), avec une clé d’ut.
L’absence du signe n’est donc pas significative et demande à être interprétée pour chaque cas.
Ainsi, dans le R. Confirmatum est (49), la clé de bémol qui apparaît sur le mot mysteria montre-t-elle que les si qui suivent sont bémol. Mais elle ne lève pas l’ambiguïté sur la qualité de ceux qui précédent.
La présence d’une clé de bémol dans la première des antiennes O (mais pas dans les autres) montre que le manuscrit compend l’ornement aigu comme un si bémol : A. O sapientia… fortiter (21.2), et ne juge pas nécessaire de préciser davantage les cas similaires.
Le bémol apparaît dans quelques répons : R. O magnum mysterium… admirabile (28).
Bémol précisé dans les invitatoires Christus natus (27) et Beatus Stephanus (33).
Il n’est pas noté dans le R. Quem vidistis.
Aucun signe particulier n’apparaît dans le R. Ecce quomodo, pourtant sujet à oscillations du si dans la tradition française (cf. notamment Paris, BnF lat 12 044).
Le bémol a été ajouté, de seconde main, en broderie du la, dans l’A. Lumine vultus tui (33.10).
Les antiennes du timbre «IVA»sont écrites en finale la. Lorsqu’il apparaît dans la composition, le si bémol de la derniére incise est précisé : A. Rorate… germinet (17) [8].
Le bémol est précisé sous la forme de clé de si bémol :
A. Ecce iam venit (17)
A. Haurietis aquas (17).
Dans le R. Hodie nobis caelorum (27), le signe du bémol apparaît à plusieurs reprises, de plusieurs mains successives. Après l’apparition d’une clé de do, s’il n’est pas explicité, il y a amphibologie.
Dans le R. Illuminare (53), l’effet du bémol est annulé par l’apparition de la clé de do.
Alternance bécarre bémol dans les versets de répons : R. Obsecro V. A solis (5).
Le signe du bémol est souvent complètement ignoré dans ce mode :
A. O admirabile commercium (50).
Mais le manuscrit note le bémol sous la finale dans les antiennes écrites en finale do :
A. Hodie intacta (32).
Le bémol est employé dans l’A. Urbs fortitudinis… salvator (5v), en alternance avec le si bécarre.
Bémol précisé dans l’A. Dum ortus… procedentem (27).
Absent dans l’A. Super solium (12).
Bémol dans certains répons : R. Exclamantes... continuerunt (35).
signes |
bémol, bécarre plus rare –
rôle des clés |
1er mode |
bémol rare, aucune systématisation |
2e mode |
clé de bémol |
3e mode |
quelques bémols ornementaux |
4e mode |
peu de bémols précisés |
5e mode |
bémol souvent précisé, alternance
plus rarement |
6e mode |
bémol ignoré, sauf pour préciser
un ton sous la finale |
7e mode |
rares bémols ornementaux |
8e mode |
quelques bémols ornementaux |
WORCESTER, Cathedral Chapter Library F. 160 – Tableau récapitulatif
Le manuscrit de Worcester fait un usage «minimaliste» très spécifique du bémol : il semble reposer sur une forte tradition orale qui dispense le plus souvent les chanteurs du signe.
Le bémol est essentiellement utilisé sous la forme d’une clé: il apparaît donc le plus souvent au début de la ligne, là où c’est nécessaire, puis on retourne ensuite à l’écriture plus habituelle en clé de do. Quelques rares bécarres sont employés pour annuler l’effet d’un bémol.
L’intonation du type Canite tuba se fait par le bémol :
A. Simile est regnum (133)
A. Quid hic statis (134).
Bémol dans le cours des répons : R. In principio fecit… celum (127).
Le bémol précise la qualité du si à la médiante des versets des répons :
R. Misericordia tua V. Deus iniqui insurrexerunt in me (122)
Le passage de si bémol à si bécarre s’effectue par l’intervention de la clé de do :
R. In principio Deus… super a/quas et vidit (128).
Ou bien, plus rarement, par le signe du bécarre : R. Deduc me… inclina (264).
Le si bémol est donné comme clé :
R. Omnis pulchritudo (268)
Lorsque c’est nécessaire, un bécarre précise la mutation du si : super (268).
Le manuscrit ne comporte pas les antiennes O, en raison d’une lacune des premiers feuillets. Mais l’imitation A. O rex gloriae (271) comporte la mention du bémol sur ascendisti.
Bémol rare dans les répons :
R. Ego rogabo Patrem… paraclitum (275), corrigé par un bécarre : maneat: de même bémol sur Spiritum, et bécarre puis bémol sur alleluia.
L’ornement ordinaire à l’aigu du la est le si bémol, précisé par la clef en début de ligne :
R. Dum deambularet Dominus (131).
De même dans les antiennes (en particulier la formule ré-la-si), l’ornement aigu du la est le si bémol : A. Quid vobis videtur… dicunt… quomodo (339).
Le bémol est explicité dans la dernière incise du timbre «IVA» : A. Dominus regit me (107-108).
Alternance bécarre/bémol dans les répons :
R. Paratum cor meum… cor (clé de do, pas de signe)… psalmum dicam (clé de si bémol).
Si bémol dans la dernière formule du verset des répons.
En 6e mode
Le bémol est utilisé comme clé :
A. Malos male perdet (168)
R. Ne perdideris me (116)
Le manuscrit précise les antiennes écrites en do avec si variable sous la finale :
A. Ascendente Iesu in naviculam… discipuli (126).
Le si bémol est précisé dans :
R. Tollite hinc… inveneritis (175)
R. Vidi portam civitatis (255).
Dans le R. Tibi laus, tibi gloria, alternance bémol/bécarre (291).
Le si bémol est précisé dans certains contextes :
A. Operamini… perit (181)
A. Omnis sapientia… est (307)
R. Ecce Adam (130).
signes |
bémol, bécarre – role
prépondérant des clés |
1er mode |
bémol habituel, alternances souvent
précisées |
2e mode |
bémol fréquent |
3e mode |
rares bémols ornementaux |
4e mode |
bémol habituel comme ornement du la |
5e mode |
alternances précisées par les clés |
6e mode |
clé de bémol, précision du ton plein
sous la finale |
7e mode |
quelques bémols ornementaux |
8e mode |
quelques bémols ornementaux |
CAMBRIDGE, University Library Mm.ii.9 – Tableau récapitulatif
Le manuscrit emploie le signe du bémol. Il utilise aussi le
bécarre comme clef ou pour corriger un bémol.
Bémol est
très fréquemment noté comme ornement aigu du la :
A. Canite tuba (8r)
médiante des
versets de répons : R. Canite V. Annuntiate… terræ (6r)
passim dans les répons : R. Ecce
apparebit… scriptum (2r).
Mais l’usage
n’est pas systématique.
Le bémol est
systématiquement noté dans le mélisme aigu des antiennes O (12v-13v).
Le R. Docebit nos (3v) est noté en finale sol avec bémol constant (clé de si bémol).
Bémol dans la
formule supra montes du R.
Egredietur…et prœliabitur (10v-11r), corrigé en bécarre au
début du verset Elevabitur.
Le si bémol est ornement supérieur
ordinaire du la dans les
répons :
R. Suscipe verbum…Maria (2v)
R. Videbunt gentes… vocabitur (11r).
Pourtant, avant le
bémol explicite sur abundantia du R. Descendet (3r), on
trouve une formule voisine notée sans bémol sur orietur.
Les antiennes en
«IVA» sont écrites en finale la: le signe du bémol apparaît dans
la derniére incise quand il est nécessaire.
Dans le R. Ecce veniet (4r), les premiers si (sur Dominus) ne sont pas précisés : ils sont
bécarre en raison de la clé de do et du contexte. A partir de princeps, la clé de bémol explicite les si bémol jusqu’à la fin du
répons.
Au début du
verset, un signe du bécarre annule la clé de bémol. Le
bécarre devient clé à la ligne suivante, et son effet est
ensuite annulé par un bémol au début de la formule finale
du verset.
Le si bémol est précisé par la
clé : R. Qui venturus (2v).
Le R. Ecce radix Iesse (3v), qui relève du 7e mode
(mais que le manuscrit classe en 8e), fait entendre un si bémol bien précisé sur deprecabuntur.
Bémol
noté dans l’A. Super solium… David (1r).
Dans l’A. Missus
est, l’alternance des
signes bémol et bécarre est formellement précisée.
Si bémol précisé dans certains
répons : R. Tulerunt
Dominum… noli (94r)
signes |
bémol et bécarre – rôle des
clés |
1er mode |
bémol fréquent, sans
systématisme |
2e mode |
bémol systématiquement
précisé |
3e mode |
quelques bémols ornementaux, alternance
précisée |
4e mode |
bémol ornement ordinaire du la |
5e mode |
rôle important des clés pour préciser
l’alternance |
6e mode |
bémol précisé par la clé |
7e mode |
bémols ornementaux, alternance formellement
précisée |
8e mode |
bémols ornementaux, alternance formellement précisée |
EVREUX, Bibliothèque municipale L.85 – Tableau récapitulatif
Un manuscrit français qui utilise les clés pour préciser le bémol et les alternances de façon presque systématique.
En réalité ce manuscrit n’appartient ni à la zone française ni à la zone germanique. C’est un témoin isolé et difficilement classable. Influencé par les traditions germaniques, ce manuscrit monastique est proche de l’usage romain pour le répertoire[9], et présente en même temps des tendances françaises pour le comportement mélodique que nous étudions.
Les deux signes,
bémol et bécarre, apparaissent dans la même pièce,
dès la première page du manuscrit (1r.5).
Le bémol jouit d’une forte influence. En effet, à plusieurs reprises, un bécarre est précisé au début d’une pièce, lorsque le bémol est apparu dans la pièce suivante :
A. Erumpant montes (4v)
A. Omnes sitientes (3v)
Le manuscrit est
fortement influencé par la tradition germanique (do ornement aigu habituel du la), ce qui réduit les possibilités
de comparaison avec d’autres manuscrits français, dans lesquels
cette prépondérance du do est nettement moindre.
L’ornement aigu ordinaire du la est le si
bémol, précisé le plus souvent :
A. Antequam convenirent inventa (25r)
L’intonation du type Canite tuba est notée ré-la-si bémol :
R. Montes israel… ramos (3r)
R. Canite tuba (17v)
A. Ecce veniet Deus
(4v)
A. Canite tuba (19r)
A. Erunt prava (19r)
La médiante des versets de répons précise le si bémol (3r, dernière ligne).
Bémol précisé à chaque fois dans
le mélisme aigu des antiennes O
(23r-v).
Alternance explicite entre
bécarre et bémol :
R. Audite verbum (2v)
R. Salvatorem exspectamus…
corpus humilitatis nostræ (2v)
R. O magnum… admirabile (28r)
A. Et intravit… fregit (30r) : si
bémol explicité sur la quinte ré-la.
Bémol précisé dans les invitatoires Ecce venit rex (14v) et Christus natus (26r-v), comme dans les strophes du psaume.
Indiqué une ou deux fois par ligne, il n’est cependant pas
précisé à chaque fois.
Le si bémol est ornement
aigu du la dans l’A. Nox
precessit (4r): mais dans
certains cas analogues, cet ornement est do, sans doute par influence de la tradition
germanique, toute proche géographiquement : invitatoire Rex noster...
venite (4r).
Si bémol
ornement aigu de la quinte ré-la :
R. Descendet… orietur (15v)
R. O iuda et ierusalem… egrediemini (24v)
R. Quem vidistis… dicite (27v).
Les antiennes en «IVA» sont écrites en finale la. Le bémol est mentionné dans
l’incise finale quand le si y apparaît.
En 5e mode
Bémol dans la dernière formule du verset des répons,
et bécarre implicite au début.
Alternance bémol/bécarre est explicite dans le R. Hodie caelorum rex (27r), sur virgine… regna celestia
revocaret… salus… humano… apparuit.
Bémol explicité dans le ton psalmodique même quand le si bémol est étranger à la
composition de l’antienne : A. Ecce dominus veniet (3v). Le 7e ton psalmodique,
indiqué après l’A. Omnis vallis, (finale fa et dominante do), est sans doute une erreur de copiste (15v):
transcription involontaire un ton plus haut liée à
l’équivalence 5e-7e mode, il trahit la forte
influence du si
bémol.
L’apparition du bémol sur omnis mons dans l’A. Omnis vallis (15v) laisse penser que les premiers si sont bécarre. Phénomène
analogue dans A. Montes et omnes colles… veni Domine.
Le manuscrit connaît les antiennes écrites en finale do avec bémol sous la finale :
A. Erit in novissimis
(4r)
A. Hodie intacta (31r)
Alternance explicite du bémol et du bécarre dans le R.
Ecce vicit leo… septem
signacula (129r).
Aucun signe particulier n’apparaît dans l’A. Urbs
fortitudinis (6v), mais le
manuscrit porte à cet endroit des traces très nettes de grattage.
Plusieurs antiennes présentent le signe du bémol :
A. Missus est Gabriel (4r* et 21r)
A. Super solium David (7r).
Alternance du bémol et du bécarre dans le R. Ecce dies venient (1r): iustum... erit faciens.
signes |
bémol et bécarre |
1er mode |
bémol ornement habituel du la généralement précisé |
2e mode |
bémol précisé |
3e mode |
alternances bécarre/bémol formellement
précisées |
4e mode |
bémol ornement habituel du la généralement précisé |
5e mode |
alternance bémol/bécarre souvent
précisée |
6e mode |
précision du ton plein sous la finale |
7e mode |
alternances explicites |
8e mode |
alternances explicites |
METZ, Bibliothéque municipale 83 – Tableau récapitulatif
Le manuscrit précise formellement la qualité du si dans la plupart ds cas.
Le manuscrit utilise abondamment les signes du bémol et du
bécarre. Un usage qui laisse penser que la qualité du si est (presque?) toujours précisée
par la notation.
Le bémol est systématique dans l’intonation ré-la-si du type: R. Canite tuba (4v).
De remarquables oscillations bémol/bécarre sont
précisées par la notation :
A. Obtulerunt (102v)[10]
R. Surrexit pastor (103r).
Le bémol est systématique dans le mélisme aigu des
antiennes O (6r).
L’alternance bémol/bécarre est nettement
précisée : R. Paratus
esto (4v), R. Intuemini (5v), R. O magnum (8r)
Bémol dans
l’invitatoire Christus natus, antienne et strophes du psaume (7v).
Bémol en
ornement du la dans les
répons :
R. Iudaea et Ierusalem… egrediemini (7r-v)
R. Quem vidistis… dicite (omis sur terris comme
évident, 8v)
Dans les antiennes
dites en «IVA», le bémol est souvent précisé
à la fin, même quand le si n’apparaît pas dans l’incise finale : A. Annuntiate
populis (2v).
L’usage abondant
des signes du bémol et du bécarre à
l’intérieur de la même pièce témoigne
d’une forte conscience des couleurs changeantes propres à ce mode
: R. Hodie nobis caelorum
(8r). Mais l’abondance de précisions laisse encore une
ambiguïté sur certaines absences de signe, comme dans la
première partie du R. Ecce
iam venit (5r) : la tradition
orale l’emportait encore nettement sur les précisions de
l’écrit.
L’alternance est
explicite entre si
bécarre et si
bémol dans les versets de répons : Illuminare (26v).
Alternance
bémol/bécarre sous la finale des antiennes écrites en do
:
A. Hodie intacta… lactare (bémol) … omnes (bécarre) (11r)
Quelques alternances
bémol/bécarre :
R. Ecce vicit leo… septem signacula (101r)
Alternance
bémol puis bécarre dans des contextes spécifiques :
A. Missus est (2v)
R. Radix iesse (5v)
signes |
bémol et bécarre – la
qualité du si est
presque toujours précisée |
1er mode |
bémol très fréquent, alternances
presque systématiquement précisées |
2e mode |
bémol systématique à l’aigu |
3e mode |
alternances nettement précisées |
4e mode |
bémol ornement fréquent du la |
5e mode |
nombreuses précisions qui laissent quelques
ambiguïtés |
6e mode |
précision du ton plein sous la finale |
7e mode |
quelques alternances précisées |
8e mode |
quelques alternances précisées |
PARIS, Bibliothèque nationale de France lat 12 044 – Tableau récapitulatif
L’un des manuscrits français les plus précis et systématiques dans la notation de la qualité du si.
Les deux signes existent, mais le signe du bécarre est plus rarement
employé.
On se demande parfois
si la graphie de ces signe est de première main.
Le manuscrit se
caractérise par une utilisation assez aléatoire des deux signes.
Le cas des incipits du 1er mode est remarquable à cet
égard : quand le bémol a été donné dans la
pièce complète, il est facilement omis dans les incipits de
rappel.
Le bémol est
absent des intonations re-la-si : R. Confortate (3v*), A. Dies domini (11v), A. Tecum principium (25r), A. Exsultemus (26v), R. Cantabant (42r), A. Ecce
veniet (84r*), A. Egredietur
virga (84r*).
Mais il est
présent dans les intonations de la pièce complète : A. Ecce
veniet (4v), R. Confortate (15v), A. Egredietur virga (16v): ou dans les passages parallèles de même mélodie
: A. Leva (5r), R. Canite tuba (12r), R. Montes israel… ramos (12v), A. Canite tuba
(13r).
Au f° 120v, deux
antiennes se suivent, avec une intonation identique, du typé ré-la-si : Mittens hec et Appropinquabat autem: dans la première, le bémol est
noté, dans la seconde, il ne l’est pas.
Le bémol est
absent à la médiante du verset du R. Montes Israel (12v), mais il est noté à la
médiante du verset Dixerunt impii du R. Viri impii (123v-124r).
Dans les antiennes O (13v-14r), toutes copiées de la
même main, l’emploi du bémol (de première main) est irrégulier
: mentionné dans les deux premières (O sapientia, O Adonay), puis dans les cinquième, sixième, septième et
neuvième, il est omis dans la troisième et la huitième (O
radix Iesse, O virgo
virginum), tandis qu’une
erreur manifeste de copie affecte le mélisme aigu de la quatrième
O clavis... nemo claudit.
Le si bémol est précisé dans
quelques répons : R. Salvatorem (3r), R. Audite verbum (3r), R. Intuemini…
ingreditur… salvandas (13r).
Le si bémol est précisé dans
les répons :
R. Hierusalem cito… quare merore… consiliarius (6r-v)
R. Quem vidistis… salvatorem (21r)
Mais il est absent
dans certains cas où la précision serait bienvenue : A. Rubum…
laudabilem (44r).
Dans le R. Ecce quomodo (134v), le bémol n’est pas
précisé sur viri iusti tolluntur, mais il l’est à la ligne
suivante sur a facie iniquitatis, formule mélodiquement très proche. Il est possible que
cette différence de traitement soit due à l’intervention
d’un passage par le do aigu qui appelle presque nécessairement un si bécarre. D’ailleurs, dans le R.
Sicut ovis (135v), la formule dum male tractaretur (identique à viri iusti tolluntur) porte explicitement le bémol.
Pour la juste
réalisation de la qualité du si en 4e mode, le scribe semble donc
compter davantage sur la mémoire du chanteur que sur les indications du
manuscrit.
Les versets des
répons commencent par le si naturel et se terminent par le si bémol.
Alternance explicite
du bémol et du bécarre dans le corps des répons :
R. Hodie nobis caelorum… nasci/hominem (20v)
Bémol
précisé dans l’A. Ecce venit plenitudo.
Bémol omis dans
l’A. Haurietis,
où il est pourtant attesté par une large tradition manuscrite[11]. L’enchaînement des deux antiennes
a peut-être dispensé le scribe d’une indication qui lui
paraissait évidente.
Le manuscrit
évite les antiennes écrites en do avec si mobile sous la finale.
Il
préfère les classer en 8e mode : Ascendente Iesu (52r): voire en 3e : Serve
nequam (327r)[12].
Le caractère
structurel du bémol est trahi par l’empressement du copiste. Au
f° 43v, dans l’A. O admirabile commercium, à partir de semine : le bémol a été mis au
début de la ligne après la clef, alors qu’il ne sert pas,
puisque le si n’est
plus entendu. Ce bémol superflu est consciencieusement annulé par
un bécarre au début de l’antienne suivante.
Un si bémol est précisé sur septem dans le R. Ecce vicit leo (140r).
Dans l’A. Urbs
fortitudinis, le scribe
évite d’avoir à écrire l’alternance
bémol/bécarre, en commençant l’antienne en 1er
mode (clé de fa, intonation
ré-la), et terminant
en clé de do, finale
sol.
Nous pouvons
interpréter ce fait de deux manières :
– soit il
s’agit d’une simplification théorique, du genre de celle que
nous avons remarquée à Saint-Gall au xvie siècle (cf. plus haut):
– soit le scribe
fait davantage confiance à la mémoire des chanteurs qu’aux
indications musicales du manuscrit et pense que ceux-ci sauront entonner la
juste qualité du degré mobile.
Le bémol est
précisé dans les antiennes :
A. Super solium David (8v, mais pas sur l’incipit situé au f° 84r)
A. Dum ortus… a patre (19v)
A. Hodie celesti sponso… ad regales (48).
Le bémol
apparaît aussi dans les répons :
R. Ierusalem plantabis (7v)
R. Virgo Israel… tuas (12v).
L’alternance si bémol si bécarre est parfois explicite, comme
dans A. Astiterunt (130v).
Intéressante
«modulation» dans la litanie conclusive de l’office du matin
du Jeudi saint : bémol dans l’intonation ré-la-si, qui devient un peu plus loin sol-ré-mi.[13]
signes |
bémol, bécarre plus rare, incertitude
sur la main qui les a tracés |
1er mode |
bémol ornement fréquent du la |
2e mode |
emploi irrégulier du bémol |
3e mode |
quelques bémols ornementaux précisés |
4e mode |
quelques bémols ornementaux
précisés, jugement difficile |
5e mode |
plusieurs alternances sont précisées |
6e mode |
la notation du bémol apparaît superflue dans
ce mode |
7e mode |
quelques bémols ornementaux |
8e mode |
quelques bémols ornementaux, quelques alternances explicites |
PARIS, Bibliothèque nationale de France lat 17 296 – Tableau récapitulatif
Le manuscrit fait un usage assez aléatoire des deux signes du bémol et du bécarre, signe probable d’une tradition orale forte. Les indications sont insuffisantes pour élucider de nombreux contextes, alors que le manuscrit dispose des moyens de le faire.
Le manuscrit emploie les signes du bémol et du bécarre.
Les pièces sont
le plus souvent écrites en clé de si bémol.
En particulier,
l’intonation du type ré-la-si est ainsi affectée du bémol :
R. Montes Israel… ramos (76v)
A. Dies Domini (88v)
A. Canite tuba (89r)
Mais l’usage de
la graphie du bémol ne semble pas être totalement
systématisé :
dans l’A. Puer iesus (113v), le bémol est omis, dans le passage parallèle de
l’A. Simile est regnum (149v), il est explicité.
Les versets de
répons font appel au si bémol à la médiante.
Alternance explicite
bémol/bécarre dans le R. Tria sunt munera
(120v).
Dans les antiennes O, écrites en clé de fa, la ligne qui contient le mélisme aigu
est écrite avec la clé de si bémol.
Le R. Salvatorem exspectamus (74v) explicite plusieurs bémols, sur corpus
humilitatis nostræ… claritatis suae. Au début du verset, un bécarre
précise la nouvelle qualité du si.
L’alternance
entre bémol et bécarre en fin du R. Audite verbum… noster adveniet (75r).
De nombreuses
piéces sont écrites en clé de si bémol.
Le bémol est
explicité – aprés une clé de do – dans l’invitatoire Christus
natus (101r).
La clé de si bémol montre que les si aigu du R. Quem vidistis sont
bémols (102v).
Le bémol
précise le si dans
l’ornementation des récitations sur la : R. Aegypte noli flere
(85v).
Quand l’aigu du la appelle un si bécarre, parfaitement explicité
dans la notation :
R. Rex noster… Christus (83r).
Le si bémol est mentionné à la
fin des antiennes en «IVA» quand c’est nécessaire :
A. Exspectabo Dominum… ipse est (79v)
Le bémol
apparaît à la fin de l’A. Ecce iam venit, précisant le si de suum (93v), mais la clé reste do, phénomène rare.
Dans l’antienne
suivante, Haurietis aquas
(93v), c’est une clé de si bémol qui précise les si de gaudio et fontibus: elle
annule l’effet de la clé de do initiale. Le ton psalmodique qui suit est
écrit en teneur si
bémol (erreur de copiste ou adaptation particulière pour cette
antienne un peu spéciale?).
Alternance
bémol/bécarre explicite dans certains répons :
R. Hodie nobis caelorum… quia salus (102r)
Le bémol
apparaît à la formule finale des versets de répons (cf. R.
Hodie nobis caelorum, 102r-v).
Le manuscrit
connaît les antiennes en finale do avec si mobile sous la
finale :
A. Hodie intacta (108v)
L’alternance
bémol/bécarre de l’A. Urbs fortitudinis (83r), est assurée par le changement de
clé : si
bémol puis do.
Le si bémol apparaît sur deprecabuntur dans le R. Ecce radix Iesse (86v).
Par contre, il
n’y a aucune mention du bémol dans le R. Ecce vicit leo (205v).
La première
ligne de l’A. In illa die (77r) est en clé de si bémol. Ce manuscrit est un des très rares témoins de
cette version.
Alternance du si bémol et du si bécarre dans les répons :
R. Ierusalem plantabis
(81v)
R. Radix Iesse (91r)
Le bémol est
explicité dans l’A. Erat Ioseph (113v).
signes |
bémol et bécarre – rôle
important des clés |
1er mode |
bémol ornement fréquent du la, précision non systématique |
2e mode |
bémol précisé par la clé |
3e mode |
quelques bémols ornementaux, alternance claire par
bécarre |
4e mode |
bémol ornement ordinaire du la, alternance claire par bécarre |
5e mode |
jeu des clés de si bémol et de do |
6e mode |
précision du ton plein sous la finale |
7e mode |
quelques bémols ornementaux |
8e mode |
bémols ornementaux |
VENDÔME, Bibliothèque municipale 17 E – Tableau récapitulatif
Un témoin français qui précise bien, mais sans systématisme, la qualité du si.
Le manuscrit posséde les signes du bémol et du
bécarre. Il en fait une utilisation abondante, surtout pour le
bémol.
Les intonations du
type Canite tuba sont
notées avec le bémol :
A. Gaude et laetare (10v)
R. Montes Israel… ramos (8v)
Les versets de
répons portent le bémol à la médiante.
Même dans
l’A. Obtulerunt (122v), qui présente un bécarre
dans de nombreux manuscrits sur Dominus, tous les si sont
bémol[14].
L’alternance
bécarre/bémol est explicitement notée dès
l’A. Ecce nomen domini (1r).
Le bémol est
explicité dans toutes les antiennes O (18r-19r).
Un rare exemple
d’antienne contenant un si bémol, corrigé plus loin par le bécarre :
A. Quis ex vobis… nonne… deserto (148v)
Plusieurs
bémols dans les R. Ecce virgo… dicit Dominus (2r), R. Salvatorem exspectamus
(4r) : corpus… nostrae… corpori claritatis.
Le bémol est
noté dans l’invitatoire Christus natus et aussi dans les strophes du psaume (24r).
Le si bémol est explicitement
l’ornement aigu du la dans les répons :
R. Confortamini… nolite… Deus… vos (2r-v)
Les antiennes en
«IVA» sont écrites en finale la. Le bémol est précisé
dans la dernière incise lorsque c’est nécessaire.
Le si bécarre (implicite) est constant dans
l’A. Omnis vallis
(17v)
Passage du si bécarre (implicite) au si bémol explicite : A. Haurietis aquas (19v).
Alternance
bémol/bécarre dans le R. Ecce iam venit (26v),
qui reprend largement les formules du R. Hodie nobis caelorum[15].
Alternance explicite
bécarre-bémol dans les versets de répons.
Le manuscrit ne
connaît pas d’antiennes en finale do avec sous finale mobile.
Il classe l’A. Ascendente
Iesu en 1er mode,
et – seul parmi tous les manuscrits consultés – l’A. Serve nequam en 2e mode.
Cette tendance
simplificatrice trahit une forme de théorisation ordonnée
à la pratique, analogue à celle que nous avons rencontrée
pour Obtulerunt en 1er
mode.
Alternance explicite
bémol/bécarre : R. Ecce
vicit leo… septem signacula (121v).
Alternance
bémol/bécarre dans plusieurs antiennes et répons :
– explicitement, dans l’A. Propter nimiam (39v)
– implicitement pour le si bécarre, dans le R. In
principio (25r).
Cas exceptionnel dans l’ensemble des manuscrits consultés, l’A. In illa die présente l’alternance explicite montes (bémol) / fluent (bécarre) (4v).
signes |
bémol et bécarre utilisés
abondamment |
1er mode |
bémol ornement ordinaire du la, avec tendance à systématiser |
2e mode |
bémol explicité |
3e mode |
de rares bémols ornement, alternance par
bécarre |
4e mode |
bémol ornement ordinaire du la |
5e mode |
alternances bémol/bécarre presque toujours
explicitées |
6e mode |
pas d’antiennes avec sous finale mobile |
7e mode |
quelques bémols ornementaux, alternances
explicitées |
8e mode |
bémols ornementaux, l’alternance n’est pas toujours explicitée |
GRANDE-CHARTREUSE, 808 – Tableau récapitulatif
Un témoin précieux et pratiquement systématique de la qualité du si en milieu français. L’intérêt en est toutefois amoindri par la tendance à simplifier les passages difficiles.
[1] Auxquels se trouve rattaché le lotharingien Metz, BM 83.
[2] Dans ces tableaux récapitulatifs, le mot «alternance» a toujours le sens d’alternance entre si bémol et si bécarre, qu’elle soit précisée ou non dans la notation.
[3] Cf. Paris, BnF lat 12044 et Metz, BM 83.
[4] Dans le cas de cette montée du grave vers l’aigu, le grattage perceptible dans le manuscrit, entre Radix Iesse et qui exsurget, est éloquent.
[5] Le manuscrit comporte plusieurs paginations. Nous renvoyons à la foliotation en chiffres arabes qui se trouve en bas des pages.
[6] Dans les deux cas, le bémol est est d’une autre main que la notation.
[7] A plusieurs reprises, on trouve un bémol dans la première ou la deuxième incise de ces antiennes: Ecce veniet Dominus, Egredietur Dominus et Rorate (15r). Comme la différence psalmodique est d’une autre main que l’écriture, à moins d’une erreur de copiste, toujours possible, il faut peut-être y voir le vestige d’une tentative de classer ces antiennes en 1er mode.
[8] Par contre le bémol ajouté au début de l’antienne Syon noli (9) semble une distraction du copiste qui l’a placé trop tôt : il est en effet incohérent avec le parallèle Syon renovaberis (13) et l’autre incipit Syon noli (20).
[9] R.-J. Hesbert, CAO 5, 451.
[10] S. Zippe, «Die Formel in den Gesängen des gregorianischen Messproprium», BzG 32 (2001), 29-56.
[11] L’expérience montre que, sans bémol, l’antienne Haurietis présente des difficultés d’intonation quasi insurmontables pour les chanteurs d’aujourd'hui: or, elle correspond à un contexte mélodique unique dans le répertoire.
[12] Phénomène qui se rattache à une évolution modale par descente de la finale.
[13] Un tel phénomène est fréquent dans les répertoires limousins du xiie s. Remerciements à Mme Colette.
[14] On peut donc affirmer avec certitude que le scribe de Paris, BnF lat 12 044 et celui de Grande Chartreuse 808 entendaient faire chanter cette antienne de façon différente. Le caractère très original de ce passage aura été «gommé» par le copiste/théoricine chartreux, conformément aux exigences simplificatrices des règles liturgiques de l’Ordre.