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3.1.1.
Les variantes de «Saint-Denis» dans les antiennes de la messe

 

 

3.1.1.1. Le contexte

3.1.1.2. Les variantes mélodiques

3.1.1.3. Confirmation par les variantes textuelles

3.1.1.4. Aspect historique

3.1.1.5. Une hypothèse supplémentaire

 

 

3.1.1.1. Le contexte

Il est nécessaire de rappeler ici quelques résultats des travaux réalisés à Solesmes au cours des années 50 en vue d’une édition critique du Graduel romain[1].

Lorsqu’on entreprend de comparer deux à deux les principaux manuscrits contenant le répertoire romano-franc du Propre de la messe, on constate d’abord que les manuscrits se séparent immédiatement en deux groupes distincts qui rendent assez bien compte de la géographie.

A droite, le groupe «Est» ou «germanique», «comprend l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse alémanique, l’Autriche et une petite partie de l’Italie du nord». La caractéristique de cet ensemble, c’est qu’il est compact: il reflète une tradition d’apparence monolithique. C’est dans ce groupe qu’on trouve les manuscrits sangalliens, qui ont été privilégiés pendant le siècle de la restauration grégorienne.

A gauche, le groupe «Ouest» ou «anglo-latin», couvre le reste de l’Italie, la France, la Belgique, le nord de l’Espagne et l’Angleterre. Cet ensemble est beaucoup plus fragmenté que le précédent. Il est lui-même constitué de nombreux sous-groupes, dont certains sont des unités quasiment isolées, comme Laon, Bibliothèque municipale 239[2]. Globalement, il s’agit de la même tradition, mais elle est nettement marquée par divers particularismes régionaux, monastiques, politiques ou culturels.

Dans cet ensemble occidental, nous avons isolé un petit groupe de manuscrits liés aux traditions de Saint-Denis et du Mont-Renaud[3]:

 

– Paris, Bibl. Mazarine 384,

xie s.

(neumes)

Den1[4]

– Paris, BnF lat. 9436,

xie s.

(neumes)

Den4

– Paris, BnF lat. 1107,

xiiie s.

(lignes)

Den2

– Coll. privée (Mont-Renaud)

xe s.

(neumes)

Eli

– Paris, BnF lat. 18010,

xie s.

(neumes)

Cor1

– Oxford, Bodl. Rawlinson C.892,

xiie s.

(lignes)

Iri

– Worcester, Chapter Lib. F160,

xiiie s.

(lignes)

Vor1

 

3.1.1.2. Les variantes mélodiques

Les antiennes d’introït et de communion du «groupe de Saint-Denis» comportent de nombreuses variantes mélodiques propres[5]. Parmi celles-ci, nous avons choisi un petit nombre de cas (20) sur la base des critères suivants:

1. elles font l’accord des manuscrits «du groupe de Saint-Denis»,

2. les cas douteux et les contextes de mobilité mélodique ont été intentionnellement écartés[6],

3. elles sont très localisées dans la pièce,

4. elles n’altèrent pas la modalité de la pièce.

 

1

co

Dilexisti

consortibus

2

in

Gaudete

apud

3

in

Dominus dixit

filius

4

in

Sacerdotes tui

domine

5

in

Sacerdotes tui

iustitiam

6

in

Statuit

sacerdotii dignitas

7

in

Omnis terra

adoret

8

co

Qui vult venire

semetipsum

9

in

Exsurge

nostram

10

co

Qui meditabitur

suum

11

in

Dum clamarem

in æternum

12

in

Redime me

stetit in

13

co

Qui manducat

et ego

14

in

Terribilis

celi

15

co

Et si coram

tentavit eos

16

co

Symon iohannis

iohannis

17

co

Dico autem

Dico

18

in

Dominus fortitudo

christi sui

19

co

Circuibo

cantabo

20

co

Vovete

apud

 

Remarque: ces vingt cas ont été choisis de façon un peu rigoureuse, en vue d’établir une notion de variante bien claire: les antiennes du Propre en contiennent bien d’autres cas semblables. Les traits, les graduels et les offertoires, comportent, eux aussi, des variantes analogues à celles-ci, qui pourraient servir de base à des études semblables. C’est dans la perspective des réflexions historiques qui se rencontreront ultérieurement dans ce chapitre que nous évitons de mettre toutes ces variantes sur le même plan. Circonscrire les variantes d’un genre musical particulier permet de tenir compte des éventuelles circonstances historiques particulières qui ont pu affecter ce genre musical de façon spécifique.

En pages suivantes, les tableaux résumés de la comparaison.

 

 

 

* Dans le cas de la communion Et si coram (ex. 15), on note la variante de Saint-Denis
se trouve aussi dans les manuscrits bénéventains.

 


Sur ces 20 «lieux variants», le groupe des manuscrits liés à Saint-Denis s’écarte des témoins de la tradition manuscrite que nous avons choisis pour référence[7]. Et cette variation graphique traduit directement une différence musicale dans le chant.

 

A l’examen, ces variantes peuvent se répartir en divers types.

1. Il s’agit d’une modification ornementale obvie: 3, 8, 10, 12, 16, 17, 19.

 

 

2. Il y a échange avec une formule modalement équivalente: 6, 9, 11, 15.

 

 

3. La mélodie procède par degrés conjoints, au lieu de présenter un intervalle de tierce ou de quarte: 1, 2, 5, 14, 18, 20[8].

 

 

4. La mélodie oscille autour du degré subsemitonal, quand les manuscrits germaniques utilisent les graphies caractéristiques[9] de l’unisson mélodique: 4, 7, 13, 14.

 

 

Ces variantes constatées graphiquement dans les manuscrits de Saint-Denis, découlent des procédés de composition en tradition orale. Elles ne constituent donc pas une simple collection matérielle de lieux variants, mais méritent d’être considérées comme des éléments d’un style qui affecte l’ensemble du répertoire chanté à Saint-Denis.

Ces variantes commencent à été consignées dès les premiers manuscrits musicaux et sont toujours présentes dans les livres du xiiie s., même outre-Manche. Elles existaient donc bien avant et relèvent nécessairement de la tradition vivante: plus précisément, elles caractérisent une tradition vivante propre, celle de Saint-Denis. C’est pourquoi il y a toutes raisons de les faire remonter avant le partage de l’empire carolingien, au traité de Verdun en 843.

Ces variantes qui apparaissent très tôt et se maintiennent au long des siècles dans la tradition manuscrite, traduisent l’existence de variantes dans les transmissions orales coexistantes aux premières notations.

3.1.1.3. Confirmation par les variantes textuelles

D’autres chercheurs[10] ont développé une argumentation similaire sur la base du texte littéraire du répertoire romano-franc, lequel apparaît dans la tradition manuscrite dès le ixe s., soit un siècle avant les premiers témoins musicaux en neumes. Leurs conclusions se résument en deux points:

1. La tradition textuelle du répertoire grégorien comprend deux grandes branches: celle des manuscrits français (on retrouve le Mont-Renaud et Laon[11]) et celle des manuscrits germaniques (notamment Saint-Gall et Einsiedeln). On rencontre donc, du point de vue littéraire, un phénomène analogue à celui que nous avons signalé sur le plan musical.

2. «La branche allemande, au sein de la tradition greg, est..., sur le plan du texte, la plus éloignée de Rome, tandis que le groupe français est en revanche beaucoup plus fidèle à la tradition d’outre-monts»[12]. Autrement dit, les manuscrits français ont mieux gardé le souvenir de petites différences littéraires contenues dans la tradition romaine.

Les deux études, textuelle et musicologique, reçoivent donc l’une de l’autre un confirmatur d’autant plus efficace, qu’elles ont été conduites dans la plus stricte indépendance. Le rapprochement des conclusions musicales et littéraires avec les témoignages historiques permet de poser l’hypothèse très probable: plusieurs traditions orales, proches mais distinctes, ont coexisté dès les origines du répertoire romano-franc.

3.1.1.4. Aspect historique

Diverses chroniques nous rapportent qu’à son arrivée en Gaule, le pape Étienne II rencontra le souverain franc à Ponthion aux alentours de l’Epiphanie 754. Devant l’imminence de l’hiver, Pépin le Bref l’invita à résider en l’abbaye de Saint-Denys, au nord de Paris. C’est là qu’il devait effectuer les solennelles onctions royales de Pépin et de ses fils. La durée du séjour a été exagérée par certains commentateurs qui l’ont portée à deux ans. Il semble plus raisonnable d’envisager une résidence de quelques six ou sept mois. C’est-à-dire jusqu’à la date bien établie du 28 juillet où Étienne II consacra lui-même un autel de l’abbaye en l’honneur de saint Pierre, Prince des Apôtres. Au cours de ce séjour, le Pape a normalement présidé les célébrations majeures, au moins celles de Pâques et de Pentecôte. Or, le Pape ne voyageait pas seul, il était accompagné de toute une cour. S’il faut en croire les notices du Liber pontificalis[13], cette cour comportait notamment deux évêques des diocèses suburbicaires de Rome, quatre prêtres, un archidiacre et deux diacres, ainsi que deux personnages au titre explicite: Ambrosius primicerius et Bonifacius secundicerius[14]. Ces deux titres sont le nom technique des deux premiers chantres de la schola romaine.

Les murs de Saint-Denis ont donc retenti pendant plusieurs mois des mélodies romaines. qui ont dû être exécutées en présence du Pape au cours des célébrations liturgiques qu’il présidait. Au moins pour la Messe, car pour chanter l’Office divin, il est infiniment probable que la communauté conservait ses usages propres.

Ce triple rapprochement entre Saint-Denis, les souverains francs et la papauté, est d’ailleurs loin d’être fortuit: les événements l’ont préparé de longue date. En 724 déjà, Grégoire II avait noué des relations avec Charles Martel; et en 739, c’est Grégoire III qui avait fait appel à son aide politique, face aux Lombards[15]. En outre, Charles Martel avait confié l’éducation de Pépin aux moines de Saint-Denis, là où lui-même devait être inhumé[16].

La période qui nous intéresse est dominée par la haute figure de Fulrad[17]. Il fut abbé de Saint-Denis de 750 à 784, et bénéficia de tous les avantages d’un abbatiat de longue durée. On lui attribue le succès des négociations romaines relatives à l’accession de Pépin à la royauté[18]. C’est lui qui est choisi par Pépin pour traiter avec Rome dans la crise lombarde[19]. Lui aussi qui est dépêché par le roi pour accompagner Étienne II au cours de son voyage vers la Gaule[20]. Et c’est encore lui qui le raccompagnera à Rome au terme de son séjour[21]. Fulrad demeure ensuite l’un des principaux protagonistes des relations entre la papauté et le souverain franc, qui – notons le au passage – vient finir ses jours à Saint-Denis. Après le décès de Carloman, Fulrad continuera d’accompagner Charlemagne dans le règlement des affaires d’Italie. Et Charlemagne lui-même viendra assister aux célébrations de la dédicace de la nouvelle abbatiale de Saint-Denis le 25 février 775. Les privilèges accordés par le Saint-Siège à l’abbaye de Saint-Denis iront croissant jusqu’à la mort de Fulrad.

Par la suite, le rayonnement et l’hégémonie de Saint-Denis vont durer un certain temps, malgré une certaine décadence monastique. Les échanges demeurent intenses avec la Lombardie et le duché de Bénévent: on trouve un abbé de Saint-Denis, Maginaire, en mission diplomatique aux marches du duché dès 787. Lorsqu’on connaît les archaïsmes du chant grégorien dans la zone bénéventaine, on ne peut manquer de faire un tel rapprochement[22].

Ultérieurement, diverses chroniques mentionnent Saint-Denis comme l’une des écoles les plus célèbres du royaume, en particulier pour le chant, sans donner toutefois beaucoup de détails[23].

Les arguments historiques révèlent donc l’Abbaye de Saint-Denis comme une structure d’accueil parfaitement adaptée à l’adoption du répertoire musical romain de la messe, en milieu gallican.

3.1.1.5. Une hypothèse supplémentaire

Dans sept de nos lieux variants (1, 3, 7, 9, 13, 14, 15), l’ornementation de Saint-Denis se rapproche sensiblement de l’ornementation adoptée par le vieux-romain pour ce lieu concret.

Mais au-delà de ces sept cas, ce sont des éléments de style commun à Saint-Denis et au «vieux-romain» qui se manifestent: grands intervalles (tierce ou quarte) en grégorien pour intervalles conjoints en vieux-romain: sobriété des mélismes en grégorien pour prolixité en vieux-romain: vibrations unisonniques en grégorien pour oscillations semi-tonales en vieux-romain.

A l’occasion de comparaisons entre le chant romano-franc et son homologue grégorien, d’autres chercheurs ont décrit des phénomènes semblables et évoqué une possible «différence de collectage» des mélodies traditionnelles[24].

Les incertitudes considérables qui demeurent sur les influences réciproques d’ordre mélodique entre répertoire romano-franc et répertoire romain invitent à ne presser aucune conclusion. L’histoire de la liturgie et de sa musique ont en effet montré la complexité des relations entre les deux chants: échanges musico-liturgiques du vie siècle[25], échanges au début de la dynastie carolingienne[26], romanisation des liturgies gallicanes sous Pépin et Charlemagne, «retour» du nouveau chant dans l’Urbs[27], où il coexiste avec l’ancien répertoire[28].

Les similitudes mélodiques, pour autant qu’elles seraient liées à une influence d’un chant sur l’autre, ne peuvent être datées en l’état actuel de nos connaissances[29]. Aller plus loin dans cette direction relève d’une autre recherche.

Concluons simplement en remarquant que ces variantes, qui apparaissent de manière très obvie dans la tradition manuscrite, traduisent des variantes qui coexistent dans la transmission orale du répertoire. Très probablement, elles préexistaient aux premières tentatives de mise par écrit du chant liturgique.

Comme nous l’avons vu au début de ce chapitre, Saint-Denis et ses dépendances ont joui d’un statut privilégié dans le premier contact entre les chantres romains et les usages liturgiques gallicans. C’est la raison qui donne un intérêt spécifique à l’étude des variantes de ce centre. Cataloguer les variantes mélodiques de la tradition «de Saint-Denis», contribue finalement à mettre en valeur le comportement propre de ce centre dans sa transmission du répertoire, et ce grâce à un moyen qui transcende d’une certaine manière le passage de l’oral à l’écrit.

La question étudiée pour Saint-Denis vaut pour d’autres centres, c’est pourquoi nous avons envisagé ensuite de mettre en valeur des comportements propres à certaines autres régions.

 

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[1] Le Graduel romain, édition critique par les moines de Solesmes, 4, 1. Le groupement des manuscrits, Solesmes, 1960, 232-233.

[2] D. Saulnier, Verdun, Bibliothèque Municipale 759, Introduction, vii.

[3] Pour simplifier l’expression – mais sans vouloir en forcer le sens – ce groupe est ici appelé «groupe de Saint-Denis».

[4] Ces sigles renvoient aux abréviations reçues du Graduel critique.

[5] Une variante mélodique a été considérée comme propre au groupe de Saint-Denis si elle était absente des manuscrits sangalliens (représentés par Einsiedeln, Siftstbibl. 121), bénéventains (représentés par Benevento, Bibl. cap. 33 et 34) et aquitains (représentés Paris, BnF lat 776 et 903), ainsi que de Laon Bibl. mun. 239 et Chartres, Bibl. mun. 47. En s’appuyant sur les résultats du Graduel critique, on peut affirmer que ces variantes ont une probabilité nulle de se rencontrer, en dehors des traditions françaises.

[6] Il s’agit surtout des cas de liquescence et d’initio debilis, que nous avons écarté conformément aux explications données plus haut, p. 180. De semblables précautions avaient été prises lors des sondages du Graduel critique (Le Graduel romain, édition critique par les moines de Solesmes 4, 1. Le groupement des manuscrits, 20).

[7] Cf. supra, 188, note 5.

[8] L’inverse peut aussi se présenter: 18.

[9] Dans l’exemple cité, la tristropha, cf. E. Cardine Sémiologie Grégorienne, Solesmes, 1970, 4. L. Agustoni- J. B. Göschl, Einführung in die Interpretation des Gregorianischen Chorals, Band 1: Grundlagen, Regensburg, 1987, 222s.

[10] Cf. Ph. Bernard, «Les variantes textuelles entre “vieux-romain” et “grégorien” Quelques résultats», Requirentes modos musicos, Mélanges offerts à dom Jean Claire, éd. D. Saulnier - M. Albert, Solesmes, 1995,  63-82.

[11] Nous avons signalé en début de chapitre le caractère spécifique de ce manuscrit.

[12] Ph. Bernard, Les variantes textuelles, op. cit., 72.

[13] L. Duchesne (éd.), Liber Pontificalis, Paris, Bibliothèque des Écoles d’Athènes et de Rome, t. 1, 1886, t. 2, 1892. Rééd. Paris, 3 volumes, 1955 et 1957. Les études récentes ont montré avec quelle prudence l’historien devait en lire les notices et comment elles devaient être intzrprétées: P. Jeffery, «The Introduction of Psalmody into the Roman Mass by Pope Celestine I (422-432): Reinterpreting a Passage in the Liber Pontificalis», Archiv für Liturgiewissenschaft 26 (1984), 147-165.

[14] Liber pontificalis t. 1, 446.

[15] P. Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l’Europe, Paris 1983, 58.

[16] P. Riché, Ibid., Paris 1983, 59.

[17] A. Stoclet, Autour de Fulrad de Saint-Denis (v. 710-784), Hautes Etudes Médiévales et Modernes 72, Genève-Paris, 1993.

[18] M. Félibien, Histoire de l’Abbaye royale de Saint-Denys en France, Paris, 1706, réimpr., 1973, 43.

[19] Félibien, Ibid., 44.

[20] Félibien, Ibid., 46.

[21] Félibien, Ibid., 48.

[22] Th. Kelly, The Beneventan Chant, Cambridge, 1989, 19.

[23] Félibien, Histoire de l’Abbaye royale de Saint-Denys, passim.

[24] M.-N. Colette, «Grégorien et vieux-romain: Deux méthodes de différentes de collectage de mélodies traditionnelles?», dans: Laborare fratres in unum. Festschrift László Dobszay zum 60. Geburtstag, hrsg. J. Szendrei - D. Hiley, Hildeseheim, 1995, 37-52.

[25] J. Claire, «La musique de l’office de l’Avent», dans: Grégoire le Grand (Actes du colloque Grégoire le Grand, Chantilly, 1982), éd. J. Fontaine - R. Gillet - S. Pellistrandi, Paris, 1986, 649-659. Ph. Bernard, «La Schola cantorum romaine et les échanges liturgiques avec la Gaule au vie siècle», EG 27 (1999), 95-101.

[26] P. Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l’Europe, 58.

[27] Ph. Bernard, Du chant romain au chant grégorien, Paris, 1996, 784-791.

[28] Ainsi au Latran au xiie s., lors des visites du pape, chanter avec la schola du pape est jugé trop difficile et le prieur recrute des chantres dans la ville: seul le chant du trait du 1er dimanche de Carême peut être alterné entre les chantres de la basilique et ceux du pape. Cf. Bernhardus, Ordo Officiorum Ecclesiæ Lateranensis, hrsg. L. Fischer, München-Freising, 1916, 30, 43, 138-140. Les manuscrits du chant «vieux-romain» témoignent aussi, à leur manière de cet coexistence: dans le graduel de Sainte-Cécile (1071, manuscrit Bodmer 74), les cantiques de la vigile pascale sont en chant romano-franc.

[29] Les récentes publications de K. Levy, notamment «Gregorian and the Romans», JAMS 56 (2003), 5-41, tendraient plutôt à relever l’importance des éléments mélodiques d’origine gallicane dans le répertoire romano-franc.

 

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