Antiphonaire monastique faisant partie intégrante
d’un compendium liturgique. Temporal et sanctoral séparés
(sauf octave de Noël).
355 folios, foliotés de 1 à 354.
Antiphonaire: 1-99v et 182-284v.
Page: 270 x 185 mm.
Justification: 215 x 135 mm.
xiiie
siècle (un peu après 1230). Additions du xive s.
Bien qu’affecté à une église
séculière, l’antiphonaire suit le cursus monastique, la
Cathédrale de Worcester étant desservie par des
Bénédictins[1].
Relié à plusieurs reprises depuis le xive s., le manuscrit a subi
plusieurs pertes jusqu’à sa dernière reliure en 1915[2]. L’organisation du manuscrit est plus complexe que
ne le laisse à penser l’édition de la Paléographie
musicale, les éditeurs du fac-similé
ayant rétabli autant que possible l’ordre initial. Dans la
réalité, l’antiphonaire se touve en deux endroits du livre
de chœur. Voici donc une brève description du contenu de
l’ensemble du manuscrit, selon l’ordre des folios[3].
Antiphonaire sanctoral
1 |
Philippe et Jacques, Croix,
Alexandre |
Antiphonaire temporal
2 |
1er dimanche de
l’Avent (à partir du 5e répons) |
13v |
Noël |
26 |
Epiphanie |
30 |
office férial |
35v |
Septuagésime |
64 |
Pâques |
76 |
Pentecôte |
79 |
Trinité |
82 |
Historiæ bibliques |
93v |
dimanches après la
Pentecôte |
96 |
Tons du psaume 94 |
100-115v |
Processionnal |
116-146v |
Suppléments (xiv-xve
s.) |
147-148 |
Calendrier |
149-164v |
Psautier |
164v-169v |
Hymnaire |
170-181 |
Collectaire |
Antiphonaire sanctoral
182 |
André |
219/220 |
lacune correspondant aux
folios situés au début du mansucrit |
269 |
Clément |
270 |
Catherine, Saturnin,
début des Communs |
282v |
office des Défunts |
285v |
tons du Magnificat (peut-être postérieur) |
287-352 |
Graduel |
352-354v |
Table du sanctoral du
graduel |
L’écriture du texte,
une gothique anglaise élégante de haute époque, comme
celle de la musique sont homogènes dans l’antiphonaire. Il y a 14
portées par page.
Worcester, Library of the Dean and Chapter F. 160,
f° 190v. Office de saint Wulstan.
On remarque les clés de do, ré, si bécarre et si
bémol, ainsi que le bémol (8e ligne).
La notation musicale est
carrée sur 4 lignes rouges, sans guidon, avec signe du bémol et
de nombreuses clés[4]. Elle présente une très légère
inclinaison vers la droite.
Le manuscrit est originaire et
provient du Chapitre de la cathédrale de Worcester, desservie par des
bénédictins.
Les deux livres originaux
(antiphonaire-processional et graduel) auraient été reliés
ensemble avec le fascicule d’additions au xive
ou au xve
siècle, alors qu’un certain nombre de folios étaient
peut-être déjà perdus.
Le grattage des références au pape et à Thomas Becket (23v) montre que le manuscrit était toujours utilisé après 1534 et 1538. Il a dû être retiré de l’usage avant 1549, époque à laquelle les manuscrits de la Cathédrale furent systématiquement brûlés.
Des indications marginales conservent la mémoire de quelques-uns de ses possesseurs successifs: Iohannis Clay (f° 120v) au xve s., Thomas Woodfe (f° 121) et Rogerus Battnawe (f° 133) au xvie s.
Paléographie
musicale, t. 12 (1922), introd. L. McLahan: réed. Berne, 1971.
W. A. Frere. Bibliotheca musico-liturgica. A Descriptive
Handlist of the Musical and Latin-Liturgical Mss of the Middle Ages Preserved
in the Libraries of Great Britain and Ireland. Londres, 1894-1932, rééd. Hildesheim, 1967, n° 608.
E. Bishop. «An Old Worcester Book». Downside
Review 25 (1907), 174ff.
In a Great Tradition:
Tribute to Dame Laurentia McLachlan, Abbess of Stanbrook, edited by the Benedictines of Stanbrook, New York,
1956. 152-77.
P. J. Underwood. «Melodic Traditions in Medieval English
Antiphoners.» JPMMS 5
(1982), 1-12.
D. Hiley. «Thurstan of Caen and Plainchant at
Glastonbury: Musicological Reflections on the Norman Conquest», Proceedings
of the British Academy 72 (1986),
57-90.
R.-J. Hesbert, «Les
antiphonaires insulaires», Revue bénédictine 112 (1982), 358-375.
R. M. Thomson.
A Descriptive Catalogue of the Medieval Manuscritpts in Worcester Cathedral
Library, Woodbridge, 2001, 108-109.
Manuscrit WORCESTER,
Cathedral and Chapter Lib. F. 160
(répons de l’Epiphanie, PM
12, p. 53)
[1] Au f° 10v, une addition marginale attribue chacune des antiennes O à l’un des officiers du monastère: prieur, chantre, cuisinier, cellérier, sacristain, etc.
[2] R. M. Thomson, A Descriptive Catalogue… 109, col. 1.
[3] Sauf précision contraire, les éléments de cette liste sont tous datés d’environ 1230.