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TOLEDO, Biblioteca capitular 44.1

 

Antiphonaire participant des deux cursus séculier et monastique. Lacunaire du début et de la fin. Temporal et sanctoral mélangés.

176 folios, foliotés de 1 à 186 avec un saut de 139 à 150.

Page: 370 x 240 mm.

Justification inconnue[1].

x-xie siècle[2].

Description et contenu

Le manuscrit, brièvement décrit dans le catalogue des manuscrits liturgiques de Tolède par Janini et Gonzalvez, a été folioté postérieurement à 1905[3].

Ce manuscrit associe des caractéristiques séculières (psautier romain et un répons-bref à Tierce, Sexte et None) et une structure monastique (13 antiennes et 12 répons aux vigiles des fêtes). Pour certaines fêtes, l’hésitation est complète: la Pentecôte possède deux offices nocturnes (un séculier et un monastique): la Toussaint en a trois, dont un monastique et un séculier.

Selon un usage que nous avons rencontré dans plusieurs manuscrits anciens pour l’office nocturne, Toledo 44.1 regroupe d’abord toutes les antiennes de la fête et les fait suivre de tous les répons.

Dans son état actuel, le manuscrit commence avec les répons du 4e dimanche de l’Avent et se termine avec l’historia de Tobie. Les deux premiers folios sont mutilés.

Au f° 105v, une main plus récente a inséré des pièces du 8 septembre[4] entre les répons de l’office nocturne et les Laudes de saint Pierre.

Les tables détaillées sont disponibles dans la base de données cantus.

Ecriture et notation

Du point de vue de l’écriture du texte et de la notation, le manuscrit se rapproche du tropaire-prosaire (avec tonaire illustré) Paris, BnF lat. 1118.

 

Paris, BnF lat 1118, f° 96.

Sa manière d’orthographier le latin est souvent fantaisiste et n’exclut pas le barbarisme: Deus autem incremendum dedit (109r), Sancta Mariæ… sacrarium Spiritus Sancto (121r), hoc quod inquinat pour hoc coinquinat (61r), etc.

 La notation aquitaine de diastématie très imparfaite ne comporte ni ligne, ni guidon. Un lecteur familiarisé avec les formules grégoriennes parvient à déchiffrer de nombreuses mélodies.

Histoire du manuscrit et intérêt pour l’étude

L’origine française est manifeste à la lecture du sanctoral qui comprend plusieurs saints du nord comme Médard, Arnulphe et Quentin (ces deux derniers non notés). Mais le calendrier laisse aussi leur place aux saints du sud, notamment Orientius, Antonin de Pamiers, Gerald, évêque de Tolède puis de Braga, et Saturnin.

La présentation du manuscrit et sa décoration renvoient à un scriptorium du sud de la France, dans la région de Toulouse, sans doute Auch[5], où Don Bernardo, premier archevêque de Toléde (1086-1124) fut moine avant d’entrer à Cluny. Le manuscrit témoigne donc de la romanisation des liturgies hispaniques consécutive à l’abolition du rit tolétan en 1080.

R.-J. Hesbert a écarté ce manuscrit du CAO car il est lacunaire de l’Avent. Pourtant c’est un antiphonaire très important, qui donne la mélodie de plusieurs pièces du sanctoral, dont le texte figure seulement dans l'antiphonaire de Compiègne du ixe s. Si l’on fait abstraction du manuscrit Albi, BM Rochegude 44, dont très peu de pièces sont notées, Tolède 44.1 n’apparaît-il pas comme le premier témoin musical de l'antiphonaire carolingien en Aquitaine[6]? Notre étude a encore été attentive à ce manuscrit d’un autre point de vue. Il contient de nombreuses antiennes qu’il est seul à transmettre, probablement des compositions locales réalisées dans le lieu où il a été copié. Comme, par exemple, l’antienne Nos ergo diligamus:

 

Toledo, Biblioteca capitular 44.1, f° 16v.

Bibliographie

R. Gonzalvez, J. Janini, A. Mundo. Catalogo de los manuscritos litúrgicos de la Biblioteca catedral de Toledo. Madrid-Toledo, 1977.

I. Fernandez de la Cuesta, Manuscritos y fuentes musicales en España. Edad Media, Madrid, 1980, 181-182.

L. Collamore. Aquitanian Collections of Office Chants: a Comparative Survey. Diss. The Catholic University of America, 2000.

L. Collamore. «Toledo, Biblioteca capitular, 44.1. Its Origin and Date.» The Past in the Present. Papers Read at the IMS Congressional Symposium and the 10th Meeting of the Cantus Planus. Budapest and Visegrad, 2000, vol. 2, Budapest, 2003, 179-206.

R. Gonzálvez Ruiz, Hombres y libros de Toledo. Madrid, 1997, 82-84, 690.

J. P. Rubio Sadia, Las Ordenes religiosas y la introducción del Rito Romano en la Iglesia de Toledo. Una aportación desde las fuentes litúrgicas. Toledo 2004, 117-124.

M. P. Ferreira, «Three Framents from Lamego», Revista de musocologia 16 (1993), 457-475.

 

Manuscrit TOLEDO, Biblioteca capitular 44.1
(f° 54v, Laudes du 1er dimanche de Carême)

 

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[1] Les photographies qui nous ont été communiquées ne montrant pas la totalité des marges du manuscrit, une simple évaluation de la justification était impossible.

[2] L’actuel bibliothécaire le date de la fin du xie s. Cf. R. Gonzalvez, Hombres y libros de Toledo, 83.

[3] En effet, cette foliotation n’apparaît pas encore sur les photos de l’Atelier de paléographie, réalisées en 1905.

[4] Répons Stirps Iesse, Ad nutum, etc.

[5] A cause de la présence de saint Oriensius dans le sanctoral. Nous ne suivons donc pas les hypothèses de L. Collamore dans Toledo, Biblioteca capitular, 44.1. Its Origin and Date.

[6] Cf. supra, chapitre I, p. 68.

 

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