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SANTO-DOMINGO DE SILOS, Abadia 9

 

Bréviaire monastique noté, suivi d’un lectionnaire, d’un psautier et d’un hymnaire. Temporal et sanctoral séparés.

396 folios. Le bréviaire en compte 347, foliotés de i à cxliiii et de i à cciiii.

page: 268 x 197 mm.

justification: 175 x 133 en deux colonnes.

xiiie siècle.

Description et contenu

Temporal et sanctoral sont rigoureusement séparés, à l’exception des célébrations de Noël, la Circoncision, l’Epiphanie et son octave, qui sont intégrées au sanctoral.

Temporal

 

1-16

Avent

17-19

dimanche après l’octave de Noël et après celle de l’Epiphanie

19-26

office férial

26-29

dimanches après l’octave de l’Epiphanie

29-69

de la Septuagésime à Pâques

69-95

de Pâques à la Pentecôte

100-105

Trinité

105-144v

dimanches après la Pentecôte et lectures nocturnes des féries[1]

 

Sanctoral

 

1-10

Noël (avec Vigile)

10-22

Etienne, Jean, Innocents, Thomas, Jacques, Sylvestre

22-33

Circoncision, Epiphanie et octave

33-64

sanctoral jusqu’à Rudesindus (1er mars)

lacune d’un cahier[2]

65-171

de Vital (28 avril) à la Translatio d’Isidore (22 décembre)

171-174v

office de la dédicace

175-204

communs

 

Ce manuscrit au riche sanctoral comporte plusieurs originalités liturgiques. Nous avons déjà remarqué la présence de Noël dans le sanctoral. Il y a aussi un office particulier pour le dimanche qui tombe dans l’octave des grandes fêtes, comme Pierre et Paul (f° 86), Benoît (92v), Jacques (98v), Transfiguration (105v), etc.

Ecriture et notation

Texte et chants sont disposés sur deux colonnes. Lorsqu’une colonne ne comporte que du chant, on y compte 18 portées.

La notation aquitaine, très soignée, est posée sur une ligne (pointe sèche ou mine de plomb), avec guidons. Si nécessaire, de fins traits de plume à l’encre rouge précisent la correspondance exacte entre les mots et les notes (f° 66v):

 

 

La ligne de réglure possède une signification modale, comme souvent dans les manuscrits aquitains: elle correspond à la note finale dans les modes plagaux, sauf dans le cas du 4e mode, où elle est sur fa[3], et se trouve à la tierce de la finale dans les authentes.

La décoration du manuscrit ne comporte aucune lettre historiée. La première lettre de chaque pièce est rouge et bleue, avec quelques développements lorsque l’espace le permet.

Histoire du manuscrit et intérêt pour l’étude

L’absence de formulaire pour Dominique de Silos et pour Sébastien (patron de l’église de Silos) indique que le manuscrit n’est pas originaire de ce monastère.

Le manuscrit est originaire de San Rosendo[4] de Cella Nova, en Galice. Son fondateur, Rudesindus († 977), dispose de plusieurs formulaires: un le 1er mars, et l’autre le 1er septembre, pour la translation des reliques (1170).

Ce manuscrit a surtout été signalé pour ses Lamentationes de la Semaine sainte[5]. Pourtant, Joseph Pothier en avait très tôt saisi l’intérêt et lui accorda une place importante dans la préparation de l’Antiphonale monasticum de 1891[6]. Pratiquement complet, à l’exception de la brève lacune du sanctoral, parfaitement lisible du point de vue mélodique, il est d’une homogénéité remarquable de présentation et d’écriture.

Même s’il reste marqué par une forte influence française et clunisienne, comme en témoignent la présence de la Translation des reliques de Benoît et l’office de la Toussaint, il a été copié en Espagne.

Dans nos tableaux, il représente le versant hispanique de la tradition aquitaine, complétant les témoignages de Toledo 44.1 et 44.2, originaires du sud de la France.

Bibliographie

C. Rojo, «The Gregorian Antiphonary of Silos and the spanish melody of the Lamentations», Speculum 5 (1930), 306-323.

W.M. Whitehill - J. Pérez de Urbel, Los manuscritos del Real Monasterio de Santo Domingo de Silos, Madrid, 1930.

I. Fernandez de la Cuesta, Manuscritos y fuentes musicales en España. Edad Media. Madrid, 1980, 163-164.

C. Rodriguez Suso, «El manuscrito 9 del monasterio de Silos y algunos problemas relativos a la adopción de la liturgia romana en la Península Ibérica», Revista de musicologia 15 (1992), 473-510.

M. Huglo. «La pénétration des manuscrits aquitains en Espagne», Revista de musicologia 8 (1985), 249-256.

M. C. Vivancos. «La biblioteca musical de Silos», Revista de musicologia 15 (1992) 379-387.

B. Ribay. «Les lamentations de Jérémie du “Breviarium notatum” de Silos», Revista de musicologia 15 (1992), 511-564.

 

Manuscrit SILOS, Abadía Santo-Domingo 9
(f° 40r, Laudes du 1er dimanche de Carême)

 

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[1] Les historiæ bibliques sont entremêlées à la succession des dimanches: Regum après I, Sapientia après X, Job après XIII, Tobiæ-Iudith après XV, Machabæorum après XVIII, Prophetarum après XXII.

[2] C. R. Suso, El manuscrito 9 del monasterio de Silos, donne une description détaillée du manuscrit et de sa notation.

[3] C. Rodriguez Suso, El manuscrito 9 del monasterio de Silos, 482.

[4]  Cf. J. C. Asensio, El canto gregoriano. Historia, liturgia, formas, 86.

[5] Cf. C. Rojo, The Gregorian Antiphonary of Silos, 306-323.

[6] Cf. Notes de l’Atelier de paléographie musicale de Solesmes (fichier «des manuscrits»).

 

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