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PARIS, Bibliothèque Nationale de France lat 12 584

 

Antiphonaire monastique (f° 216-373) complet précédé

– d’un ensemble du xve s.: martyrologe (f° 1-79), Regula Benedicti (f° 80-119), péricopes évangéliques des principales fêtes et des communs (f° 120-126):

– d’un ensemble du xiie s.: graduel (f° 127-209), diverses additions (f° 209v-216r) dont un petit tonaire (f° 216v).

et suivi d’un processional.

Temporal et sanctoral mélangés

385 folios numérotés de 1 à 385[1]. L’antiphonaire commence au f° 216.

Page: 305 x 200 mm (ais: 320 x 220)

Justification: f° 127-290, ± 245 x 145: f° 291-385, ± 270 x 145 mm.

xi-xiie siècle.

Description et contenu

Parchemin jaunâtre, couverture xixe s.

Sur le dos rond à quatre nervures, entre la 1ere et la 2e nervure on lit l’inscription frappée à chaud: «Martyrologium Sancti Mauri Fossatensis».

Les marges du f° 1r portent les indications suivantes, peut-être du xviiie s.: «Sti Germani a Pratis n. 483, olim 1049, Sti Mauri Foss. 25»

Les folios 234, 272, 336, 397 sont mutilés[2]

Malgré l’absence de signatures et de réclames, les cahiers sont assez visibles en raison du mauvais état de la reliure (xvii-xviiie s.).

Le manuscrit est complet.

 

216v

1er dimanche de l’Avent jusqu’aux dimanches après l’Epiphanie[3]

242r

office férial

244v

Maur puis sanctoral d’hiver

265v

Septuagésime

289v

Pâques[4]

301

Pentecôte

303

Jean Baptiste puis sanctoral d’été[5] jusqu’à André

344

Dédicace suivie des communs

350

Trinité, historiæ bibliques[6], puis dimanches après la Pentecôte[7]

 

Ecriture et notation

L’écriture du texte est une caroline du début xiie s. à l’encre noire sur réglure à la pointe sèche. Chaque page comporte 26 lignes.

La notation musicale, en neumes français à points-liés, noire, elle aussi, ne comporte pas moins de 6 mains différentes. Les deux principales n’ont rien à voir avec les Fossés. Elles se rattachent nettement aux notations neumatiques du «Pays de Loire»[8]. La comparaison est éloquente[9]:

 

         

         

    Paris BnF lat 12 584, f° 245v

Angers, BM. 261, f° 1r
(St-Aubin d’Angers, xie s.)

A plusieurs reprises, le parchemin a été gratté et on a substitué une version sur lignes (f° 275), dans une notation connaissant le bémol (f° 276v), parfois très proche de la notation de Paris BnF lat 12 044 (f° 276v), parfois assez différente (f° 281). Quelques unes de ces corrections sont toutefois restées inachevées (bas du f° 277r).

 

Manuscrit PARIS, BnF lat 12 584
(f° 261v, office de saint Benoît)
La correction sur 4 lignes utilise des graphies très proches
de celles de Paris BnF lat 12 044.

Titres et rubriques en onciale rouge orangé. Initiales peintes (rouge, vert, ocre, bleu, brun). Plusieurs sont ornées d’une remarquable décoration à base d’entrelacs, de motifs végétaux, animaux, angéliques ou humains: 216v, 280r, 289v, 299r, 315v, etc.

Histoire du manuscrit et intérêt pour l’étude

A. Renaudin et M. Huglo ont montré que ce manuscrit n’était pas originaire de Saint-Maur des Fossés, mais bien plus probablement de Saint-Maur de Glanfeuil, abbaye du Val de Loire en contact étroit avec les Fossés du ixe au xie siècle: les deux monastères eurent même un abbé en commun, Eudes, à partir de 877[10].

Outre que F constitue l’un des plus anciens témoins français neumés de l’office monastique, il nous renseigne aussi sur l’introduction de l’organum dans le répertoire des répons et dans celui des Benedicamus Domino[11] et sur l’attitude de Cluny par rapport à ces innovations[12].

Bibliographie

A. Renaudin, «Deux antiphonaires de Saint-Maur», EG 13 (1972), 53-150.

M. Huglo, Les tonaires, 112, 319, 401.

M. Huglo, «Les débuts de la polyphonie à Paris: les premiers organa parisiens», Forum musicologicum III, Winterthur, 1982, 94-163.

L. Deslisle, Inventaire des manuscrits de Saint-Germain des Prés conservés à la Bibliothèque impériale sous les numéros 11504-14231 du fonds latin, Paris, 1868, 58.

 

Manuscrit PARIS, BnF lat 12 584
(f° 287r, office du Vendredi saint)

 

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[1] 365bis et saut de 371 à 373.

[2] Comme l’indique une inscription en page de garde, datée du 2 juin 1874.

[3] Curieusement la fête de saint Lucie au 13 décembre est absente.

[4] Aux folios 291-293, des additions marginales précisent l’office férial au Temps pascal.

[5] Avec Compiègne, F est le seul manuscrit du CAO à mentionner la translation de S. Benoît le 11 juillet.

[6] Les folios ne sont pas complètement en ordre entre 366 et 372.

[7] Quelques additions, en particulier un office de saint Nicolas en fin du manuscrit, après les processions.

[8] Cf. A. Renaudin, Deux antiphonaires de Saint-Maur, 95-96.

[9] Ne serait-ce pas la même main qui a neumé Paris 12 584 et Angers 261? (Renaudin, Deux antiphonaires de Saint-Maur, 118).

[10] M. Huglo, Les débuts de la polyphonie à Paris, 95: A. Renaudin, Deux antiphonaires de Saint-Maur, 119.

[11] Au f° 306, à l’occasion de la fête de saint Pierre, patron majeur de Cluny.

[12] Cf. M. Huglo, Les débuts de la polyphonie à Paris, 96-97.

 

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