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PARIS, Bibliothèque Nationale de France lat 12 044

 

Antiphonaire monastique mutilé du début et de la fin, et d’un bifolio[1]. Temporal et sanctoral séparés par sections.

241 folios numérotés de 1 à 241.

page: 320 x 205 mm (ais: 335 x 215).

justification: ± 263 x 180 mm.

début xiie siècle.

Description et contenu

Le manuscrit, en parchemin grisâtre d’épaisseur inégale, est en excellent état: il a été restauré en 1979, notamment par incorporation de parchemin au folios mutilés: folios 15, 24, 39, 58, 104, 173, 230, 234, 235[2].

Il commence au 3e dimanche de l’Avent[3] et s’achève au commun des Vierges et comporte une foliotation en chiffres arabes dans le coin supérieur droit.

Ni réclames ni signature. La reliure, serrée avec tranchefile, empêche absolument de se faire une idée des cahiers.

Deux signets de gouttière en parchemin, à la Pentecôte et aux antiennes de saint Martin[4].

Les tables détaillées sont disponibles dans la base de données cantus.

Ecriture et notation

Chaque page comporte 13 portées. Il y a une ligne à la pointe sèche pour le texte et 4 lignes fines à l’encre noire pour la musique.

La notation est de type français à petits carrés liés sur lignes, avec clés mais sans guidons.

Le manuscrit fait un usage constant du bémol et du bécarre, signes qui sont généralement de première main, mais dans une couleur d’encre parfois plus claire et d’une taille très fine: peut-être une main particulière, contemporaine de la notation, a-t-elle été chargée de noter ces signes, nombreux dans le manuscrit.

L’homogénéité de l’écriture (texte et mélodie) est remarquable. Sauf du f° 144r au f° 149v (offices de Jean Baptiste et Babolein[5]), où les portées sont de 5 lignes rouges avec une notation toujours précise mais moins fine dans son tracé: il s’agit d’un ternion nettement postérieur, qu’on peut dater du xive siècle.

Histoire du manuscrit et intérêt pour l’étude

Le manuscrit est originaire de Saint-Maur des Fossés[6], comme le montrent la date de la Dédicace de l’église au 13 novembre, et les offices de Maur (15 janvier et 5 octobre[7]), Babolein (26 juin et 7 décembre)[8].

En marge de tête du premier folio deux ex-libris résument l’histoire du manuscrit. L’un du xive siècle: «Iste liber e[st] de mo[na]sterio S[an]c[t]i Mauri fossat[o]ru[m]». L’autre du xixe siècle: «Sti Germani a Pratis».

En marge inférieure de ce même premier folio, on discerne encore parmi d’autres mentions presqu’illisibles «S. Mauri Fossat. 53» d’une main du xviiie s. ou peut-être du xixe siècle[9].

L’abbaye des Fossés ayant été sécularisée par Clément VII en 1553, sa bibliothèque fut achetée par Saint-Germain des Prés en 1716. Ce manuscrit est un des principaux témoins d’une tradition française monastique bien distincte de la famille de Saint-Denis, marquée par une influence clunisienne importante mais pas décisive[10]: Odon, scholæ cantorum magister à Cluny ne devint-il pas abbé de Saint-Maur de 1005 à 1029?[11]

Très proche de Paris, BnF lat 12 584 (ms F du CAO), notre manuscrit nous fait connaître – avec un siècle de décalage – la mélodie de presque tout le répertoire de F. Très proches l’une de l’autre, il faudrait cependant se garder de confondre ces deux traditions. Elles correspondent en fait à deux centres distincts, dédiés l’un et l’autre à Saint-Maur (les Fossés et Glanfeuil en Val de Loire), étroitement liés du ixe au xie siècle[12].

Bibliographie

A. Renaudin, «Deux antiphonaires de Saint-Maur», EG 13 (1972), 53-150.

L. Deslisle, Inventaire des manuscrits de Saint-Germain des Prés conservés à la Bibliothèque impériale sous les numéros 11504-14231 du fonds latin, Paris, 1868, 34.

Voir aussi infra la bibliographie de Paris BnF lat 12 584.

 

Manuscrit PARIS, BnF lat 12 044
(f° 46v, répons de l’Epiphanie)

 

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[1] Correspondant à 1v/2r: fin du 3e dimanche jusqu’au mercredi des Quatre Temps 5v/6: 4e dimanche 3e nocturne, jusqu’aux antiennes O (Thoma didime).

[2] Comme le précise l’inscription en page de garde datée du 26 juillet 1894.

[3] L’ex libiris du folio 1r, que nous faisons remonter au xive s., montre l’antiquité de la lacune.

[4] Respectivement aux folios 119 et 204.

[5] Premier abbé des Fossés, mort le 26 juin 670.

[6] Cf. M. Baudot, Histoire de l’abbaye des Fossés des origines à 925 (examen critique des sources narratives et diplomatiques), Position des thèses de l’Ecole des Chartes, Paris, 1925, 5-16.

[7] Ce dernier en addition marginale cependant.

[8] La Vita sancti Baboleni est contenue dans P.-F. Chifflet éd., Bedæ presbyteri et Fredegarii scholastici concordia, Paris, 1681, pars II, VI, 357-371.

[9] Avec décharge de cet ex-libris sur le folio de garde.

[10] Cf. M. Huglo, Les débuts de la polyphonie à Paris, 94-95, spécialement n. 10.

[11] H. Oesch, Guido von Arezzo. Biographisches und Theoretisches, unter besonderer Berücksichtigung der odonischen Traktate, Bern, 1954, 39.

[12] Cf. A. Renaudin, «Deux antiphonaires de Saint-Maur», EG 13 (1972), 65-69.

 

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