Antiphonaire en deux parties. Cursus séculier.
Temporal et sanctoral par sections alternées. Quelques lacunes.
1012 (Eté) : 152 folios.
format : 247 x 164 mm
justification : 195 x 132 mm
1013 (Hiver) : 164 folios.
format : 259 x 165 mm
justification : 200 x 135
mm
xiie
siècle.
« Etant donné leur date, (xiie s.), l’étendue de leur contenu liturgique, leur écriture, leur réglure, etc. ces deux manuscrits de Klosterneuburg (1013 et 1012) sont les deux tomes d’un même antiphonaire. »[1]
1013 : de l’Avent à l’Ascension
signatures visibles : 17v (II), 24v (III), 32v (IIII),
40v (V), 48v (VI), 56v (VII), 64v (VIII), 80v (X), 88v (XI), 96v (XII), 104v
(XIII), 112v (XIIII), 128v (XVI), 136v (XVII), 144v (XVIII), 152v (XVIIII)
lacune
entre 22 et 23, deux bifolios contenant les répons de la série
Clama in fortitudine et le début de la série des antiennes de
Laudes des derniers jours avant Noël
le
cahier 65-72, sans signature, est en désordre, mais sans lacune
dernier
cahier en désordre, lacunes à 159/160, 161/162, et après
163v.
Ces
lacunes correspondent à :
la
série d’antiennes entre le Ve dimanche après
Pâques et l’Ascension
les 2e
et 3e nocturnes et Laudes de l’Ascension
1012 :
Pentecôte, sanctoral d’été, communs, historiæ,
dimanches après la Pentecôte
pas de
signatures visibles
pas de
lacunes
151v-152v
addition d’un office de sainte Catherine
Les tables détaillées sont disponibles dans la base de données cantus.
Notation messine dite
« de Klosterneuburg »[2] sur portées de 4 lignes tracées à la
pointe sèche, avec clés de ré, fa, la et do. Ligne de fa
en rouge et de do en jaune. Bémol et bécarre de première
main.
Les terminaisons psalmodiques ont
été ajoutées en marge (avec parfois aussi le numéro
du mode)
Bien que ces manuscrits ne soient
pas signalés avant le xviie
siècle, l’origine de Klosterneuburg n’a jamais
été sérieusement mise en cause. Pourtant,
l’attribution au prestigieux monastère des Augustins,
proposée par Eva Badura-Skoda[3] ne peut être soutenue, non plus que
l’attribution à Saint-Nicolas de Passau[4] : comment expliquer que des centres qui pratiquaient
encore la notation neumatique au xive
s.[5] auraient connu au xiie s.
une notation messine[6] sur lignes colorées ? C’est Michel
Huglo, se fondant sur le calendrier liturgique, la notation et la
décoration, qui a formulé une réponse satisfaisante
à ces questions[7], sur la base de la thèse de Eva-Maria
Buxbaum-Sturm, relative à l’origine du manuscrit Graz
Universitätsbibliothek 807[8], dont la notation et la décoration sont très
proches de nos deux témoins[9].
En fait, nos deux volumes
d’antiphonaires étaient à l’usage des chanoinesses
orginaires de Verdun : leur monastère de Sainte-Madeleine,
fondé en 1133 sur les pentes de la colline dominant le Danube,
était desservi par les chanoines de la fondation. Après la
disparition des petits monastères (avant le xviie s.), nos manuscrits sur lignes rejoignirent
les manuscrits neumés de la riche bibliothèque des Augustins.
Ces antiphonaires ont
été retenus pour fournir une tradition germanique assez
différent de Karlsruhe B.LB Aug. LX, et plus proche
d’Aix-la-Chapelle et de Saint-Gall.
KLOSTERNUBURG 574 (xiiie s.) : deux mains allemandes neumatiques
D. S. Lacoste.
Klosterneuburg 1017 and 1018: An Analytical Inventory, thèse, The
University of Western Ontario, 1994.
S. Engels,
« Die
Notation der liturgischen Handschriften aus Klosterneuburg », Musica
austriaca, 14/15 (1996), 33-74.
D. S. Lacoste.
A Manuscript and Repertory
Study of the Klosterneuburg Office: The Place of Klosterneuburg within the
East-Frankish Chant Tradition, University of Western Ontario, 1999.
D. S. Lacoste. The Earliest Klosterneuburg
Antiphoners, dissertation, University of Western Ontario, 2000.
D. S. Lacoste, ed. Four
Klosterneuburg Antiphoners: Augustiner-Chorherren Stiftsbibliothek, 1013, 1012,
1017, and 1018. Printouts from an Index in Machine-Readable Form. A CANTUS
Index, Ottawa, 1998.
Manuscrit KLOSTERNEUBURG, Stiftsbibliothek
1013
(f° 57v, jours qui suivent l’Epiphanie)
[1] J. Froger, notes de l’Atelier de paléographie de Solesmes.
[2] S. Engels, « Die Notation der liturgischen Handschriften aus Klosterneuburg », Musica austriaca, 14/15 (1996), 40-41.
[3] E. Badura-Skoda, « Klosterneuburg », MGG 7 (1958), 1244-49 ; « Klosterneuburg », The New Grove (1980), 10, 113.
[4] R. Flotzinger, « Zu Herkunft und Datierung der Gradualien Graz 807 und Wien 13314 », SMASH 31 (1989), 57-80.
[5] Nous avons relevé la présence de neumes allemands dans les manuscrits Klosterneuburg 73 (xiii-xive s.) et 574 (début xiiie s.).
[6] J. Hourlier, « Le domaine de la notation messine », RG 30 (1951), 96-113 ; 150-158.
[7] M. Huglo, Scriptorium 49 (1995), BC 401, 100*.
[8] Publié en fac-similé dans PM 19, Berne, 1974.