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KARLSRUHE, Badische Landesbibliothek Reichenau (Augiensis) LX

 

Antiphonaire monastique palimpseste, temporal et sanctoral mêlés.

276 folios.

Format : 33,4 x 22,9 cm.

Justification non disponible[1].

fin xiie siècle.

Description et contenu

Temporal et sanctoral mêlés de l’Avent à la Pentecôte. Sanctoral d’été groupé après la Pentecôte. Ensuite, historiæ bibliques et antiennes des dimanches post Pentecosten. Officium du psalmiste réparti en deux endroits : les répons après les dimanches post Theophaniam (f° 37-40), les antiennes à la fin du mansucrit, sous la forme d’un Ordo Dei operis (f° 267v-271v).

Office de Fortunata, vierge, inséré postérieurement entre les ff. 107 et 143. De même, offices d’Elisabeth et de Catherine entre les ff. 228 et 233.

Au début du manuscrit, dans la première marge, on a transcrit une belle légende sur l'histoire du répons Gaude Maria virgo[2].

Signatures en chiffres romains visibles au bas du recto des folios 10, 18, 42, 58, 74, 82, 90, 144, 160, 168, 176, 184, 192, 200, 216, 222, 249, 257, 265.

Les tables détaillées sont disponibles dans la base de données cantus.

Ecriture et notation

La source biblique ou littéraire des textes de chant est indiquée dans les marges. Les livres bibliques sont représentés par leur nom complet : daniel (151v), iob (240r) ; par une abréviation : ps (55r), apoc (144v) ; ou bien leur nom est épelé verticalement, à raison d’une lettre au début de chaque pièce chantée : iudit (241v), ester (242v).

 

Manuscrit Karlsruhe, Badische Landesbibl. Aug. LX
Le mot iudit décliné en marge gauche, au f° 241v.

 

Au xiii-xive siècle, la notation primitive, à points liés allemands très fins, a été grattée et refaite en « gothique » allemande sur portées de 4 lignes, avec ligne rouge pour le fa et jaune pour le do. Sauf pour une partie de l'office des morts[3] et quelques passages secondaires[4], où la notation ancienne subsiste.

Le manuscrit utilise parfois le bémol.

En divers endroits du manuscrit, une main très postérieure (xvie s. ?) a indiqué en toutes lettres le mode de l’antienne ou du répons : Primi, Octavi, etc. Une autre main (gothique, du xve s. ?) a indiqué en marge, en chiffres romains, le numéro de mode des antiennes alléluiatiques du temps pascal (f° 99v-100v). Des terminaisons psalmodiques (souvent omises) ont été précisées par une main postérieure[5]. Les differentiæ des tons de versets de répons sont transcrites à la fin du manuscrit par une main ancienne mais hétérogène du point de vue de la notation (f° 271v-272r). Tout ceci montre que le manuscrit a été utilisé dans des lieux où les questions modales étaient particulièrement en honneur[6].

Les études ne discernent pas moins de six mains et sept notations étalées sur 5 siècles[7].

Histoire du manuscrit et intérêt pour l’étude

Transporté à Reichenau au début du xvie siècle, le manuscrit viendrait de Zwiefalten[8] ou de Peterhausen[9], abbaye voisine du Bodensee et donc de Reichenau[10]. Toutefois, Zwiefalten et Peterhausen faisaient partie de la congrégation d'Hirsau, proche de Cluny, tandis que Reichenau était indépendant.

Le manuscrit est un des témoins diastématiques germaniques de l’office les plus commentés. Du point de vue musical, notre étude se référe à la seule main principale en notation gothique.

Nos tableaux comparatifs révèlent que ce manuscrit présente des variantes abondantes par rapport à d’autres manuscrits germaniques, comme Karlsruhe, Badische Landesbibl. SG VI et Aachen, Domarchiv 20. C’est notamment un témoin assez éloigné de l’antiphonaire de Hartker et de la tradition sangallienne.

Bibliographie

Metzinger, Joseph P. & al. (ed.), The Zwiefalten Antiphoner: Karlsruhe, Badische Landes-bibliothek, Aug. LX. Introduction Hartmut Möller, Ottawa, 1996.

R. Steiner et H. Möller, The Zwiefalten Antiphoner: Karlsruhe, B.LB., Aug. LX, A Cantus Index, Ottawa, 1996.

H. Möller, Antiphonarium : Karlsruhe, Badische Landes-bibliothek, Aug. perg. 60. Codices illuminati medii aevi, 37, München, 1995.

Scriptorium 1990, Bulletin codicologique n° 296.

A. Holder, Die Handschriften der Badischen Landesbibliothek in Karlsruhe. Beilage 5 : Die Reichenauer Handschriften. Bd 1 : Die Pergamenthandschriften, Neudrück, 1970 (1e éd. 1906).

K. Hain, Ein musikalisches Palimpsest Mit 33 Lichtdrucktafeln, Veröffentlichungen der Gregorianischer Akademie zu Freiburg in der Schweiz, Heft 12, Freiburg in der Sch., 1925.

 

Manuscrit KARLSRUHE, Badische Landesbibl. Aug. LX
(f° 23v, office de saint Etienne)

 

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[1] Nous n’avons pu avoir accès au manuscrit lui-même, mais seulement à des photos ne laissant pas apparaître l’intégralité des marges.

[2] Cf. L. Brou, « Marie destructrice de toutes les hérésies et la belle légende du répons Gaude Maria Virgo », EL 62 (1948), 321-353.

[3] F° 260v. L’absence de grattage pour l'office des morts indique que Peterhausen ne s’intéressait pas à cet office, mais en disposait d'un autre (cf. K. Ottosen, The Responsories and Versicles, 108, 180, etc. ; Index 430, Sigle 50A, 50B= Aug LX, et KO 300=Zwiefalten).

[4] Par exemple pour le mandatum (f° 255v-267v).

[5] Ex. f° 146v, marge droite ; f°147v, marge gauche, etc.

[6] Par contre, nous n’avons trouvé aucune trace des « lettres d’intonation » évoquées par M. Huglo dans Les tonaires, 243 et 255.

[7] K. Hain, Ein musikalischer Palimpsest, décrit chaque notation (21-29) et l’endroit où elle apparaît dans le manuscrit (30-69).

[8] Selon R. Steiner et H. Möller dans cantus : http://publish.uwo.ca/~cantus/aboutms2.html#karls

[9] Selon M. Huglo, Les tonaires, 243 n. 2; 255 n. 2.

[10] Bernon avait séjourné à Fleury en 994 et avait observé les différences entre antiphonaires germaniques et antiphonaires français (De varia psalmorum atque cantuum modulatione, dans : M. Gerbert, Scriptores 2, 91-114).

 

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