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BENEVENTO, Biblioteca capitolare 21

 

Antiphonaire monastique. Temporal et sanctoral par sections alternées.

304 folios, numérotés de 1 à 304.

Format: 350 x 235 mm.

Justification: 294/296 x 168/172 mm.

xii-xiiie s.

Description et contenu

Mutilé du début et de la fin, le manuscrit commence au mardi de la 2e semaine de l’Avent. Le temporal et le sanctoral alternent par tranches successives. Il se termine après l’office des défunts par quelques additions (Mercure, Agathe, Jean l’Evangéliste, Assomption, Ambroise).

Ecriture et notation

Le texte a été copié en minuscule bénéventaine, par une main unique, à raison de 12 lignes par page.

La notation musicale est bénéventaine diastématique sur portée de trois lignes de réglure à la pointe sèche. La ligne de do est colorée en rouge et la ligne de fa en jaune. Il n’y a pas de clés mais des guidons. Pas de bémol. Pas de quilisma. Le notateur est unique.

A part trois minimes interventions de 2e main[1], le manuscrit et sa notation sont homogènes.

Histoire du manuscrit et intérêt pour l’étude

Le manuscrit est originaire de Bénévent, d’après son sanctoral. Mais le scriptorium d’origine et le monastère auquel il était destiné ne sont pas connus. L’appellation «antiphonaire de Saint-Loup» que lui donne le CAO n’est pas documentée[2]. L’organisation du manuscrit, ses caractères formels et sa décoration diffèrent des autres volumes de la Bibliothèque capitulaire.

Ayant reçu très tôt le répertoire romano-franc[3], la région bénéventaine a été l’une des premières à adapter les modèles mélodiques romano-francs à de nouveaux textes. En particulier, le manuscrit comporte de nombreuses antiennes propres à la région. Certaines de ces pièces sont composées en continuité avec la tradition proprement bénéventaine[4], comme l’ antienne bénéventaine Accepta secure (f° 87v):

 

BENEVENTO, Biblioteca capitolare 21, f° 87v.

Les autres constituent un indice précieux de la manière dont s’est acculturé le répertoire romano-franc loin de son centre de naissance. De nombreux exemples montrent que les compositeurs bénéventains n’hésitèrent pas à prendre leurs distances par rapport aux exigences de la rhétorique, jusqu’alors fondamentales pour gouverner les rapports entre mélodie et texte. Ainsi dans l’antienne Per te Maria Virgo (tabl. 23), la mélodie provoque-t-elle dans la première partie de la phrase, une césure malheureuse, qui contrarie la déclamation du texte:

Per te Maria Virgo impleta sunt prophetarum // omnium preconia…

 

 

Le manuscrit est par ailleurs un témoin important pour les questions modales liées à la corde subsemitonale. Dans l’office comme dans le Propre de la messe, on retrouve les sonorités du sud avec des récitations sur si et mi conservées dans les modes 3, 4, 7 et 8.

Bibliographie

Paléographie musicale 21 (1992), 338-341, pl. 32-59.

Paléographie musicale 22 (2002): fac-similé complet, description codicologique et tables.

J. Mallet et A. Thibaut. Les manuscrits en écriture bénéventaine de la Bibliothèque capitulaire de Bénévent, tome 2, p. 71-75 pour la description; et tome 3, passim.

T.F. Kelly, The Beneventan Chant, Cambridge, 1989.

 

BENEVENTO, Biblioteca capitolare, cod. 21, f° 39v
(répons de l’Epiphanie)

 

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[1] Vigile de l’Epiphanie (f° 37-38), SS. Marii et Marcie (f° 62v), Chaire de Pierre (f° 88r).

[2] PM 22, 15. Cf. Mallet - Thibaut, Les manuscrits en écriture bénéventaine, 2, 71-75.

[3] Th. F. Kelly, «Palimpsest Evidence of an Old-Beneventan Gradual», Kirchenmusikalisches Jahrbuch 67 (1983), 5-23.

[4] Par ex. dans les offices de saint Barbatus (f° 87r-v), ou des Douze Frères (235v-236r).

 

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