Antiphonaire
séculier dit «de Francon», complet. Temporal et sanctoral
séparés par un psautier et diverses additions.
406 folios.
Foliotation partielle des deux parties anciennes.
Format: ±
320 x 220 mm.
Justification:
± 250 x 180 mm. Une colonne, sauf dans le psautier.
2e
moitié du xiiie
s.
Une foliotation en chiffres
romains est indiquée au centre de la marge supérieure dans la
première partie du manuscrit (Temporale). Réinitialisée, elle reprend – avec
quelques erreurs – tout au long du Sanctorale, légèrement déplacée vers la
droite. A elle seule elle témoigne que le manuscrit est relativement
composite. C’est cette foliotation que nous suivrons dans toutes nos
références, en faisant précéder les folios du
sanctoral de la lettre S.
Ce livre composite est
formé de deux parties d’antiphonaire (temporal et sanctoral),
auxquelles sont joints un psautier et diverses additions. La division de
l’antiphonaire est postérieure au psautier.
1r |
Petit tonaire (antiennes mnémotechniques) |
2r |
Tons du psaume 94 |
11r |
Temporal, du 1er dimanche d’Avent au 25e dimanche
après la Pentecôte |
Additions:
143r |
Fêtes de Georgius, Marina et Florinus |
153r |
Psautier |
196r |
Vigiles des défunts |
199r |
Hymnaire (partiellement noté) |
212v |
Litanies |
214r |
Office In conceptione beate Marie |
220r |
Propre des saints, d’André (30 nov.) à Catherine (25 nov.) |
347v |
Communs |
361r |
Vigile des défunts |
Additions :
365r |
Office et messe In festo Visitationis |
379v |
Office In translatione S. Servatii |
385r |
Office et messe De Beata Maria |
393r |
Office In festo domini Carsilii |
396r |
Office De lancea et clavorum Domini |
400r |
Office De Corpore Christi |
Le psautier est d’origine
étrangère à Aix[1]. Ses litanies font référence à la
Francie et à Maastricht, et renvoient au diocèse de Liège,
dont Aix faisait partie, mais ne comportent pas de saints spécifiques.
Vers 1400, le psautier fut adapté à l’usage de la
cathédrale.
Il est parfois appelé
«antiphonaire de Francon» en raison de l’invocation Orate
pro Francone copiée à
l’encre rouge en haut de certaines pages[2]. Cette invocation, qui revient selon un rythme de 8
folios, correspond à une signature des cahiers de l’Antiphonaire.
Les deux parties majeures, Temporale et Sanctorale sont
écrites en minuscule gothique à raison de 13 ou plus souvent 14
lignes par page, de la même main. Les additions sont en
général d’une écriture plus épaisse. Le
nombre de lignes peut se réduire à 8 dans les additions.
La notation, de type gothique sur
lignes[3], est du même type que celle des livres de Stavelot
et d’Utrecht: portées tracées à l’encre, avec
une ligne rouge pour le fa et une ligne
jaune pour le do. Les bémols
sont de première main. Elle est homogène sur les deux parties
d’antiphonaire.
AACHEN, Domarchiv 20, f° 21.
Seul l’antiphonaire concerne
cette étude. Quasiment complet, c’est le plus ancien antiphonaire
d’Aix-la-Chapelle qui nous soit parvenu, comme l’attestent les
fêtes de saint Charlemagne et des deux patrons d’Aix: Leopardus et
Corona[4]. Il est originaire de l’église Sainte-Marie[5]. Le Francon désigné par les signatures est
sans doute un chanoine, plus probablement commanditaire du manuscrit que
copiste, peut-être celui dont témoigne le nécrologe le plus
ancien de la cathédrale au 10 mai 1318:
Anno Domini 1318 obiit magister
Franko, canonicus Aquensis[6].
La version mélodique fait
de ce manuscrit un des plus anciens témoins diastématiques des
traditions germaniques. L’étude, nous amène à le
rapprocher de Utrecht, Rijksuniversiteit 406[7] pour sa notation et sa tradition mélodique.
Site http://utopia.ision.nl/users/ikedl/chant/ike/index.htm,
(Ike de Loos)
O. Gatzweiler.
«Die liturgischen Handschriften des Aachener Münsterstifts.» Liturgiegeschichtliche Quellen, Heft 10, Münster in Westf. 1926, 109-112.
W.
Lipphardt (éd.), Lateinische
Osterfeiern und Osterspiele, 6: Nachträge Handschriftenverzeichnis, Bibliographie, Berlin-New York, 1981, 207.
Gattermann, G.
(éd.), Handschriftencensus Rheinland. Bearbeitet von H.
Finzer (Projektleitung), M. Rietmüller (Hauptredaktion), A. Herda, P.
Marcus, G. Martin, B. Münzel, F. Wein, A. Bilo. Bd 1: Aachen
(Diözesanarchiv) - Köln (Diözesan- und Dombibliothek), Nr.
1-1327, Wiesbaden, 1993.
Federstrich. Liturgische Handschriften der ehemaligen
Stiftsbibliothek. Katalog der Ausstellung vom 3-12-2000 - 25-2-2001, hrsg.
Domkapitel Aachen.
Manuscrit AACHEN, Bischöfliches Domarchiv 20
(f° 34v, répons de l’Epiphanie)
[1] Comme en témoignent l’ordre des psaumes, connu pour Aix par les mss. 35 et 36 du même Domarchiv., les références des jours et des heures et la présence du Psaume 118 sur quatre petites heures.
[2] Cf. Temporal: f° 78r, 86r, 94r, 102r, 118r, 126r, 134r. L’inscription est le plus souvent rognée avec la marge supérieure; on la voit complète aux f° 126r et 134r. Sanctoral: S 15, S 23, S 31, S 49, S 57, S 65, S 73, S 87, S96, S 112, S 120, S 128, S 136, S 144.
[3] «Gothique» est plus employé pour les notations à clous du xiiie s., alors que l’expression «Hufnagelschrift» se voit réservée pour les manuscrits du bas Moyen Age. La distinction est purement chronologique: tous les éléments de la notation-clou sont déjà présents dans les notations gothiques. Cf. J. Hourlier, La notation musicale des manuscrits des chants liturgiques latins, Solesmes, 1963, commentaire de l’exemple 5.
[4] Il se distingue aussi par la présence de fêtes assez rares d’autres saints de la région: Servatius et Egidius.
[5] Eglise batie sous Charlemagne, la collégiale du Marienstift fut élevée au rang de cathédrale vers 1800.
[6] E. Teichmann, Das älteste Aachener Totenbuch, 85, cité par O. Gatzweiler, Die liturgischen Handschriften, 111.