DES VARIANTES MUSICALES DANS LA TRADITION MANUSCRITE
DES ANTIENNES DU REPERTOIRE ROMANO-FRANC
Description, typologie, perspectives
«Si les sons ne sont pas retenus de mémoire par l’homme, ils sont perdus, car on ne peut pas les écrire.»
Isidore de Séville[1]
Les variantes et la «restauration» grégorienne
Vers une étude scientifique des variantes
1. Un témoin ou un groupe de témoins s’écarte de la majorité des autres
2. Les témoins diastématiques se dispersent, la tradition neumatique restant unifiée
3. Les manuscrits se divisent en raison d’une indétermination de l’écriture
Remarque:
deux limites importantes de cette étude
Dès le règne de Charlemagne, des centres liturgiques différents connaissent des pratiques diverses dans la mise en œuvre du chant de l’office ou de la messe. Chantres romains et francs se querellent ouvertement devant l’Empereur et se voient pressés de « revenir aux sources de saint Grégoire »[2]. Amalaire compare les usages de Rome et de Metz, pour finir par compiler son propre antiphonaire[3], ce qui lui vaut une controverse avec l’archevêque de Lyon[4]. Hélisachar, abbé de Saint-Aubin d’Angers, met en garde l’évêque de Narbonne sur les discordances rencontrées dans la mise en œuvre des livres de chant de l’office[5]. Quand à l’hagiographie tardive qui attribue à Grégoire la paternité ou la réforme du chant liturgique romain, ce qu’elle pointe avant tout, c’est l’antiphonaire « authentique » qu’on montre toujours à Rome[6]. Autant d’événements qui témoignent d’une époque familiarisée avec l’idée de variantes plus ou moins considérables dans le répertoire chanté. Les commentaires des théoriciens, comme l’adoption des livres de Metz par la première réforme cistercienne, entre 1109 et 1113[7], constituent des confirmations notoires de l’existence et de la pérennité des variantes.
Le phénomène n’a rien pour étonner les chercheurs d’aujourd’hui. Nous savons qu’avant Charlemagne, le chant liturgique d’Europe occidentale se présentait sous la forme d’une constellation de répertoires régionaux et locaux, le texte du psautier latin étant lui-même sujet à de nombreuses variantes[8].
L’étude proprement scientifique de ces variantes apparaît beaucoup plus tard, avec le mouvement de réforme des livres de chant consécutif au concile de Trente.
La Dissertation sur le chant grégorien, publiée par Guillaume-Gabriel Nivers en 1683, contient plusieurs comparaisons mélodiques[9]. Pour lui, le phénomène des variantes remonte à la première diffusion du chant grégorien. Ces variantes de la tradition manuscrite, il les considère comme des altérations. Même si sa correction des livres en circulation est assez arbitraire, Nivers inaugure les premiers pas d’une musicologie ecclésiastique d’un type nouveau[10], à base de démarches comparatives et de recherches historiques.
Quelques décennies plus tard (1705), les Bénédictins français de la Congrégation de Saint-Maur, sous la direction de Dom Denis de Sainte-Marthe, publient l’antiphonaire non noté dit « de Compiègne » ou « de Charles le Chauve » (Paris, BnF lat 17436) comme partie intégrante des œuvres de saint Grégoire[11].
En 1749, le cardinal Tomasi édite le texte de plusieurs antiphonaires médiévaux[12], faisant remarquer au passage les différences mélodiques entre le chant de Saint-Gall et celui de Rome[13].
Le traité[14]
de Jean Lebeuf (1741) se fonde sur un large
travail de comparaison des usages musicaux de divers diocèses de France.
Ces savantes comparaisons[15] ne débouchent pas seulement sur la
justification des nouveaux livres pratiques de l’église de Paris.
Elles conduisent aussi l’auteur à des réflexions novatrices
sur l’histoire et une certaine étymologie du plain-chant. La
dialectique romain-gallican, notamment, émerge à plusieurs
reprises[16]. Sans être traitées pour
elles-mêmes, les variantes du répertoire sont pour le moins
évoquées. A la suite
de Lebeuf, il faut signaler les écrits pédagogiques de
Léonard Poisson, qui font eux aussi large part aux versions
régionales[17].
Un musicologue du xviiie siècle, peut-être un Mauriste, a entrepris de recopier quelques pages du graduel de chant vieux-romain dit « de Sainte-Cécile »[18] (cf. les fragments réunis sous la cote Paris, BnF lat 17177 au f° 43[19]), ce qui témoigne d’un intérêt pour les répertoires différents.
L’application de la démarche critique au plain-chant est en train de naître.
Du milieu du xixe siècle au milieu du xxe s., les études sont orientées vers la publication de livres pratiques de chant liturgique, spécialement après l’intervention du pape Pie X en 1903[20]. Cette préparation, dominée par le concept de la « restauration » d’un moyen âge idéalisé[21] faisant suite non seulement aux réformes néo-gallicanes[22] mais aussi au vandalisme révolutionnaire[23], se fonde sur une comparaison des livres médiévaux. Les chercheurs de l’époque se réfèrent à une intuition formulée en 1840 par Prosper Guéranger :
« Il est évident néanmoins que si l’on est quelquefois en droit de croire qu’on possède la phrase Grégorienne dans sa pureté sur un morceau en particulier, c’est lorsque les exemplaires de plusieurs Eglises éloignées s’accordent sur la même leçon… »[24]
En 1845, Félix Danjou fonde la Revue de la musique religieuse, populaire et classique, qui promeut un retour aux sources historiques du plain-chant. Deux ans plus tard, il entreprend une visite des bibliothèques italiennes pour comparer les manuscrits et ouvre un nouveau chemin de recherches par sa découverte du manuscrit « digrapte » H159 de Montpellier[25].
Dans la même ligne, Nisard copie le Tonaire de Dijon[26]. Lambillotte publie la copie « authentique », du Cantatorium de Saint-Gall, présenté comme le manuscrit « infaillible »[27], et y joint une méthode de restauration. Elle repose sur la « confrontation mutuelle » entre manuscrits, les variantes servant à discerner entre les différentes versions pour ainsi « remonter aux Sources authentiques des Mélodies Grégoriennes. »[28] et finalement restituer la phrase grégorienne dans sa « pureté native »[29]. Les difficultés rencontrées dans la restauration des mélodies sont traitées selon les principes de l’édition critique des textes littéraires et historiques.
Rapidement se développe l’application de cette considération des variantes à la critique des éditions existantes, en vue du choix des livres pratiques[30]. La notion de variante est donc au cœur du mouvement de la « restauration » grégorienne du xixe siècle, qui tend à retrouver « la note musicale de saint Grégoire avec une fidélité à peu près irréprochable »[31] et à éditer la mélodie « qui représente le plus fidèlement la leçon primitive de saint Grégoire »[32] :
« C’est le fait de l’éditeur d’un classique qui choisit sa leçon dans les variantes… »[33]
De ce point de vue, la variante a un statut ambigu. D’une part, elle est envisagée comme un élément positif, directement utile – et même nécessaire – au travail scientifique de comparaison. D’autre part, certains chercheurs ne se départissent pas d’un regard péjoratif sur la variante, considérée dans son rapport à la leçon finalement retenue dans une édition critique. La variante est souvent associée à l’idée d’erreur, de négligence ou de corruption :
« Au reste, ces variantes, inévitables même dans les copies les mieux soignées, ces incorrections, si communes au moyen âge dans tous les genres de manuscrits, ne seront pas inutiles à étudier… »[34]
Dans l’introduction au deuxième volume de la Paléographie musicale, André Mocquereau s’est longuement expliqué sur les variantes du chant médiéval. Il est frappé par la ténacité des variantes à se maintenir dans le temps :
« Si l’on compare les grosses notes carrées [du xviie s.] de cette pièce musicale avec les neumes fins et déliés [du xe s.]… on est frappé de la concordance qui existe entre ces deux exemplaires. »[35]
Devant ces faits, il est amené à formuler l’idée que les variantes constatées dans la tradition manuscrite remontent à la transmission orale du répertoire. Pour lui, les variantes – de la tradition orale comme de la tradition écrite – restent liées à l’erreur et à la défaillance humaine.
Au début des années 50, Eugène Cardine et Jacques Froger s’engagent dans une publication qui va paradoxalement déboucher sur une étonnante mise en valeur des variantes contenues dans les manuscrits grégoriens.
Les limites de la démarche d’édition critique du Graduel romain sont aujourd’hui bien connues. Mais les conséquences positives de l’entreprise, qui repose entièrement sur la mise en œuvre des variantes, ont été considérables. Des centaines de sources manuscrites ont fait l’objet d’une étude spécifique[36], les principaux groupes régionaux ou culturels ont été dégagés et des relations d’influence entre les traditions locales mises en évidence[37].
Les recherches d’Eugène Cardine sur la sémiologie grégorienne[38] sont elles aussi fondées sur une multitude de comparaisons dans l’espace et dans le temps.
Dans le domaine modal, Jean Claire[39] met en évidence des structures invariantes concomitantes avec des mécanismes d’évolution modale et de transformation des mélodies. Tout son travail repose sur l’observation des variantes entre documents de la tradition manuscrite. Des travaux qui n’ont pas encore reçu toute l’audience qu’ils méritent. Peut-être en raison de la systématisation excessive que certains de ses élèves[40] ont donnée à ses conclusions ?
Ses recherches sur les récitatifs et les antiennes de l’office férial[41] en font le premier inspirateur de la présente étude.
Ni Cardine ni Claire ne recherchaient la mélodie authentique postulée par leurs prédécesseurs. Au contraire, leurs investigations placent les chercheurs devant une perspective renouvelée : les variantes sont innombrables.
La fin du xxe siècle est marquée par la multiplication des études particulières sur les manuscrits individuels, souvent sans comparaison avec d’autres sources et sans insertion dans une perspective historique. Du point de vue des variantes, cela représente une véritable explosion. Libérés de la recherche d’une hypothétique mélodie originale, les musicologues commencent à entrevoir l’enjeu que l’étude des variantes représente du point de vue de la transmission des répertoires[42].
Devant la multitude des variantes constatées dans la tradition manuscrite, le chercheur hésite à formuler des jugements universels. Nombreux sont ceux qui approuveraient la réflexion modeste et prudente – mais peut-être aussi ironique – qu’on prête à Eugène Cardine : « Au fond, il n’y a de science que du particulier ! »
Les travaux quotidiens de l’Atelier de paléographie de Solesmes nous ont amené à rencontrer un nombre considérable de variantes dans les antiennes et à nous interroger sur leur signification. Ces recherches nous ont conduit à remarquer que les innombrables variantes de la tradition manuscrite ne devraient pas être toutes mises sur le même plan.
Sans doute, dans tous les cas, le point de départ est-il identique : la variante se manifeste à nous comme une différence matérielle de leçon donnée par tel manuscrit par rapport à la leçon donnée par tel autre manuscrit, et ce, indépendamment de toute connotation péjorative. Mais l’étude de plusieurs centaines de cas nous a conduit à dégager, selon les contextes, des types bien distincts de variantes dans la tradition manuscrite des antiennes.
Ces variantes correspondent aux cultures locales ou régionales particulières. Elles sont innombrables et s’enracinent selon toute probabilité dans les traditions orales coexistant aux documents manuscrits. C’est une caractéristique du répertoire romano-franc d’apparaître ainsi enraciné culturellement dans les traditions locales. Chaque culture locale ou régionale mériterait sa propre étude. Nous avons choisi, pour établir de façon stricte ce premier type de variantes, des antiennes de la messe (communion et offertoire) dans un groupe de manuscrits du nord de l’Ile de France, centré autour de Noyon et Saint-Denis.
En appliquant cette méthodologie aux antiennes de l’office nous verrons alors dans quelle mesure il serait possible de caractériser chaque centre, chaque région ou chaque tradition liturgique particulière[43], par un ensemble de variantes mélodiques spécifiques.
Ce premier type de variante, qui se manifeste matériellement par une différence d’ordre graphique entre deux manuscrits (ou groupes de manuscrits), semble bien correspondre de façon directe et univoque à une différence d’ordre sonore et musical entre deux traditions.
La différence de comportement entre les antiennes de la messe et celles de l’office nous amènera toutefois à envisager une limite de la notion de variante en fonction du répertoire liturgico-musical considéré.
Dans le répertoire des antiennes de l’office, nous avons rencontré un petit nombre de ces cas. Apparemment ils semblent se ramener à la catégorie précédente.
En première analyse, ces cas se présentent, en effet, comme une sorte d’accumulation ou de multiplication de variantes du type 1 dans la même pièce. Mais à l’étude, ces variantes se révèlent d’une amplitude notablement plus grande, allant parfois jusqu’à affecter la construction modale de l’antienne. Le plus étonnant est que le phénomène de divergence se manifeste dans les seuls manuscrits diastématiques, tandis que des témoins neumatiques restent concordants entre eux.
Un phénomène analogue – toujours en petit nombre – a déjà été signalé dans les antiennes de la messe par plusieurs chercheurs[44] qui en ont proposé des exégèses diverses.
A leur suite, nous sommes arrivé à la conclusion qu’une telle dispersion des leçons mélodiques pourrait découler d’une difficulté – voire d’une impossibilité – à écrire la mélodie chantée avec les moyens limités du système de notation de l’époque. Place inhabituelle des demi-tons, formule mélodique étrangère au mode, microtonalismes, glissement d’échelles, habitudes vocales, influence des théoriciens ? Notre étude n’a pas pour but de proposer des éléments d’explication. Mais ces cas méritaient d’être signalés et décrits, en raison des perspectives spécifiques qu’ils jettent sur la considération des variantes de la tradition manuscrite.
Cette partie de l’étude nous conduira à évoquer les limites de la notion de variante en fonction des systèmes de notation considérés.
A l’opposé des catégories précédentes, il existe des cas où la différence matérielle d’ordre graphique constatée entre deux manuscrits ne permet pas de conclure à une différence d’ordre musical entre les deux traditions chantées.
C’est le cas tout particulièrement de la notation de la qualité du si : deux notations différentes, graphiquement variantes à cet égard (présence/absence du signe bémol) ne peuvent être interprétées sans autre discernement comme « musicalement variantes ».
Pour spécifique que soit cette troisième catégorie, il s’agit bien d’une variante de la tradition manuscrite. Son étude méritait d’être approfondie, en raison de l’ enjeu qui est en cause : le comportement adopté par un manuscrit de tel centre pour noter (ou non) la qualité des si peut, dans la plupart des cas, nous renseigner sur la tradition orale propre de ce centre vis-à-vis de la qualité des si.
Cette troisième section nous conduira à envisager les limites de la notion de variante par rapport à certaines indéterminations de l’écriture.
La présente recherche a donc pour objet les variantes de la tradition manuscrite des antiennes du répertoire romano-franc. Les trois comportements qui viennent d’être décrits constituent le chapitre principal de cette recherche qui se limitera aux antiennes de l’office et à quelques antiennes du Propre de la messe.
Le but poursuivi ici est donc de préciser la notion et de qualifier le phénomène des variantes, de montrer comment trois types bien distincts se dégagent de l’ensemble des variantes, et enfin, d’ouvrir des perspectives sur une approche renouvelée, en quelque sorte dynamique, de ce phénomène.
Cette étude entend présenter, décrire et classer le phénomène des variantes d’ordre musical dans la tradition manuscrite des antiennes du répertoire romano-franc, et dégager des perspectives renouvelées sur l’étude des variantes
1. Même si nous les abordons au passage, il n’entre pas dans notre propos de traiter des causes de ces variantes ni de tenter d’en donner une explication, qui renverrait aux immenses questions discutées sur les rapports entre traditions écrites et oralité.
2. Il n’entre pas non plus dans notre problématique d’étudier la manière dont les théoriciens ont (ou non) pris en compte ce phénomène des variantes, et comment ils l’ont présenté dans leurs écrits. L’intérêt d’une telle démarche n’échappe à personne, mais elle constituerait à elle seule une autre étude.
Maintenant, avant d’aborder le vif du sujet, il convient de réunir les données historiques relatives à la notion d’antienne et de présenter ensuite les manuscrits qui ont été mis en œuvre dans notre recherche.
[1] Nisi enim ab homine memoria teneantur soni, pereunt, quia scribi non possunt, Isidore de Séville, De Musica, 15, 2.
[2] H. Hucke, « Die Einführung des Gregorianischen Gesangs im Frankenreich », Römische Quartalschrift 49 (1954), 180. Iohannes Hymmonides [Diaconus], Sancti Gregorii magni vita, 2, 48, éd. Migne, PL 75, 91.
[3] Amalaire, Liber de ordine antiphonarii, 56, 6, éd. I. M. Hanssens, ST 140, 90 ; PL 105, 1245.
[4] Agobardus Lugdunensis. Epistola 18, MGH Epistolæ Karolini ævi, 3, 232-238.
[5] Epistola variorum, Epistola 6. MGH Epistolæ Karolini ævi, 3, 307-309. Cf. M. Huglo, « Les remaniements de l’Antiphonaire grégorien au ixe siècle : Hélisachar, Agobard, Amalaire », dans : Culto cristiano, politica imperiale carolingia. XVIIIe Convegno internazionale di studi sulla spiritualità medievale, Todi, 1979, 87-120.
[6] Iohannes Hymmonides [Diaconus], Sancti Gregorii magni vita, 2, 6 ; PL 75, 90.
[7] Cl. Maître, La réforme cistercienne du plain-chant. Etude d’un traité théorique, Brecht, 1995, 39.
[8] R. Weber, Le psautier romain et les autres anciens psautiers latins, viii.
[9] Ainsi, les deux manières d’entonner l’hymne Ave maris stella, G. Nivers, Dissertation sur le chant grégorien, 138.
[10] C. Davy-Rigaux, Guillaume-Gabriel Nivers : un art du chant grégorien sous le règne de Louis XIV, Paris, 2004.
[11] Sancti Gregorii Papae I Opera
omnia, Paris, 1705 : PL 78, 725-850.
[12] Responsorialia et Antiphonaria Romanæ Ecclesiæ a S. Gregorio Magno disposita… opera et studio Josephi M. Card. Tomasi, Romae, 1686 ; réed. A.F. Vezzosi, Opera omnia, vol. 4, Romae, 1749.
[13] « Vaticanæ Basilicæ Antiphonarium membranaceum, notis musicis, non iis, quæ hodie sunt in usu, connotatum… » (Tomasi, Opera omnia, vol. 4, p. XLI). L’expression est ambiguë. Elle pourrait désigner le graphisme de la notation musicale (neumes/notes carrées) ; mais lorsque Tomasi édite un livre beaucoup plus ancien comme l’antiphonaire Saint-Gall 390-391, il n’éprouve pas le besoin de faire remarquer que les neumes ne sont plus en usage.
[14] J. Lebeuf, Traité historique et pratique sur le chant ecclésiastique avec le Directoire qui en contient les principes et les règles suivant l’usage présent du diocèse de Paris et autres. Paris, 1741. Le personnage et son œuvre viennent de faire l’objet d’une thèse remarquable : X. Bisaro, L’œuvre liturgique et musicologique de l’abbé Jean Lebeuf (1687-1760): histoire, réforme et devenir du plain-chant en France au xviiie siècle. Université François Rabelais, Tours, 26 novembre 2004.
[15] Par exemple sur les hymnes O Redemptor, Exsultet… Apostolorum gloriam ou les répons Ecce apparebit et Apparuit caro suo Ioanni : Lebeuf, Traité historique et pratique, 47-48.
[16] Lebeuf, Traité historique et pratique, 32, 41, 43.
[17] L. Poisson Traité théorique et pratique du plain-chant appellé grégorien, Paris, 1750.
[18] Manuscrit Bodmer 74. Cf. M. Lütolf, Das Graduale von Sancta Cecilia in Trastevere, 2 vol. Cologny-Genève, 1987.
[19] M. Huglo - J. Hourlier, « Un important témoin du chant “vieux-romain” », RG 31 (1952), 35-36. Cf. PM 14, p. 440-441, fin de la note 2.
[20] Pie X, Motu proprio Tra le sollecitudini sur la musique sacrée, du 22 novembre 1903.
[21] L. Lambillotte, Clef des mélodies grégoriennes dans les antiques systèmes de notation, Bruxelles, 1851, 42.
[22] P. Guéranger, Institutions liturgiques, vol. 2, 2e éd., Paris, 1880, 85.
[23] K. Bergeron, Decadent enchantments. The Revival of Gregorian Chant at Solesmes, Berkeley-London, 1998, 2-4. Les deux éléments sont remarquablement unis dans l’expression « révolution liturgique des deux derniers siècles », de J. Pothier, Les mélodies grégoriennes d’après la tradition, Tournay, 1880, 5.
[24] P. Guéranger, Institutions liturgiques, vol. 1, Le Mans, 1840, 306.
[25] F. Danjou, « Découverte d’un exemplaire complet et authentique de l’antiphonaire grégorien », Revue de la musique religieuse, populaire et classique 3, 1847, 385-397.
[26] M.-N. Colette, « Fac-similés de chant grégorien au xixe s. La copie du Tonaire de Dijon par Théodore Nisard (1851) », dans : The Past in the Present. Papers Read at the IMS Congressional Symposium and the 10th Meeting of the Cantus Planus, Budapest and Visegrad, 2000, vol. 2, Budapest, 2003, 389-421.
[27] L. Lambillotte, Antiphonaire de saint Grégoire, Clef des mélodies grégoriennes, 14.
[28] L. Lambillotte, Antiphonaire de saint Grégoire, Notice historique, 33.
[29] L. Lambillotte, Antiphonaire de saint Grégoire, Clef des mélodies grégoriennes, 15 ; Notice historique, 9.
[30] N. Cloet, Mémoire sur le choix des livres de chant liturgique adressé à S. G. Mgr Menjaud, archevêque de Bourges, Paris, 1862. Recueil de mélodies liturgiques restituées d’après un très-grand nombre de monuments tant manuscrits qu’imprimés pour servir à la restauration du chant romain avec des préliminaires sur la méthode qu’on a suivie, Paris, 1863.
[31] J. Pothier, Les mélodies grégoriennes, 4.
[32] P. Guéranger, Lettre au rédacteur de l’Univers, 23 novembre 1843, dans : M. Blanc, L’enseignement musical de Solesmes et la prière chrétienne, Paris, 1853, 131.
[33] P. Guéranger, Lettre à M. Guignard, le 27 août 1846, citée par P. Combe, La restauration du chant grégorien d’après des documents inédits, Solesmes, 1969, 19 (à propos des restitutions publiées par Fétis).
[34] A. Mocquereau, PM 2, 10.
[35] A propos de la comparaison du graduel Iustus ut palma dans les manuscrits Monza, Bibl. cap. c-12.75, du xe s. et Roma, Bibl. Naz. Sess. 543, du xviie s. Cf. PM 2, 15.
[36] Le Graduel romain, édition critique par les moines de Solesmes, 2, Les sources, Solesmes, 1957.
[37] Le Graduel romain, édition critique par les moines de Solesmes, 4, Le texte neumatique, 1, Le groupement des manuscrits, Solesmes, 1960.
[38] Bibliographie dans : Ut mens concordet voci, Festschrift Eugène Cardine zum 75.Geburtstag, hrsg. J.B. Göschl, St. Ottilien, 1980, 488-491.
[39] Bibliographie dans : Requirentes modos musicos, Mélanges offerts à dom Jean Claire, éd. D. Saulnier et M. Albert, Solesmes, 1995, 370-375.
[40] Par exemple, A. Turco, « Les tons des versets d’offertoires “vieux-romain” », dans : Requirentes modos musicos, 41-62. Ph. Bernard, Du chant romain au chant grégorien, Paris, 1996, chapitre 4, 85-100 ; ou Cl. Maître, « La modalité archaïque dans le répertoire d’Autun », dans : Requirentes modos musicos, 179-191, en particulier la conclusion, 191.
[41] J. Claire. « Les répertoires liturgiques latins avant l’octoechos. I. L’office férial romano-franc », EG 15 (1975), 5-192.
[42] Cf. L. Dobszay, « Antiphon Variants and Chant Transmission », SMASH 45, (2004), 65-93. D.G. Hughes, « The Implication of Variants for Chant Transmission », dans : De musica et cantu, 65-73.
[43] Nous pensons ici aux ordres religieux et aux réformes monastico-liturgiques qui les ont marqués.
[44] En particulier par Rupert Fischer († 2001), « Die Notation von Stücken mit chromatisch alterierten Tönen-Schwierigkeiten der melodischen Restitution », BzG 29 (2000), 43-78 ; et Charles Atkinson, « From ’Vitium’ to ’Tonus acquisitus’ : On the Evolution of the Notational Matrix of Medieval Chant », dans : Cantus Planus, Papers read ad Tihany, 181-197. D’autres références seront données le moment venu.